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      ligne Territet–Glyon

      navigation à vapeur sur les lacs Léman, de Neuchâtel et de Morat

      – 2e Groupe, siège à Berne

      chemins de fer Jura–Berne–Lucerne

      chemin de fer du Boedeli

      chemin de fer du Brunig

      ligne Tavannes–Tramelan

      navigation à vapeur sur les lacs de Bienne, Thoune et Brienz

      – 3e Groupe, siège à Olten (éventuellement Lucerne)

      lignes exploitées par la Compagnie du chemin de fer du Central

      tronçons des lignes badoises et d’Alsace–Lorraine sur territoire bâlois

      ligne de l’Emmental

      ligne de Waldenbourg

      ligne du Seetal argovien-lucernois

      navigation à vapeur sur les lacs des Quatre-Cantons et de Zoug

      – 4e Groupe, siège à Lucerne

      ligne du Gothard

      lignes Vitznau–Righi et Arth–Righi

      navigation à vapeur sur les lacs de Lugano et Majeur

      – 5e Groupe, siège à Zurich

      lignes de la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est

      tronçon de la ligne badoise sur territoire de Schaffhouse

      ligne de l’Üetliberg

      ligne Wädenswil–Einsiedeln

      navigation à vapeur sur les lacs de Zurich et de Constance et sur le Rhin

      – 6e Groupe, siège à St-Gall (éventuellement Sargans ou Rapperswil)

      lignes de la Compagnie des chemins de fer de l’Union Suisse

      ligne de la vallée de la Töss

      lignes appenzelloises

      ligne Rorschach–Heiden

      Tous ces travaux d’organisation de la mobilisation découlant de l’ordonnance de 1884, divers, vastes et complets, ont nécessité beaucoup de temps, plus que ne l’avait prévu Keller. Commencés en 1886, ils n’ont été terminés qu’en 1888, mais ils mettaient en place une organisation efficace, permettant une mise sur pied rapide de l’armée. La mobilisation des troupes, leur équipement et leur regroupement en unités d’armée nécessitaient un délai de cinq à six jours. A partir de ce moment, les opérations de concentration de l’armée pouvaient commencer. Ce système donnait à la Suisse une avance de plusieurs jours par rapport à ses voisins. En septembre 1890, Keller, depuis quelques mois à la tête de l’Etat-major général, estimait que l’armée suisse aurait un jour d’avance par rapport à l’armée française, deux par rapport aux armées allemande et austro-hongroise et au moins trois par rapport à celle de l’Italie.

      Le travail réalisé par Keller et les instances responsables de la mobilisation de l’armée dans la deuxième moitié de la décennie 1880, si important et si réussi fût-il, n’était cependant pas terminé. Il fallait mettre en place et faire fonctionner, dans la pratique, l’organisation définie sur le papier et remédier à de nombreux problèmes, plus ou moins importants. Il fallut tout d’abord instruire les différents collaborateurs ou subordonnés. Le système de mobilisation, relativement complexe, mettait en scène de nombreux acteurs fédéraux, cantonaux et communaux. De plus, le système était appelé à connaître de fréquentes modifications. Les raisons de ces changements étaient nombreuses. Il y eut celles qui découlaient des changements dans les principes de mobilisation et dans l’organisation de l’armée. Les variations dans les effectifs des chevaux des communes ou les changements dans les organisations et les structures des compagnies ferroviaires avaient également des répercussions sur les préparatifs de mobilisation.

2.1. Le système de mobilisation

      Durant la période où Keller fut à la tête de l’Etat-major général, l’ordonnance sur la mobilisation de l’armée a été révisée à trois reprises, en 1891, en 1895 et en 1898.156 La première révision a été rendue nécessaire par l’augmentation du nombre des voitures à l’Etat-major de l’armée et dans les états-majors des divisions, ainsi que dans certaines formations des troupes d’infanterie, du génie et de l’administration.157 Elle a été demandée par le chef de l’Etat-major général le 5 mars 1891 qui informait par une lettre le chef du Département militaire fédéral de la nécessité de cette révision. L’augmentation de la dotation en moyens de transport entraînait une augmentation des besoins en chevaux. Ceux-ci se montaient désormais à 50 000, y compris les chevaux de remplacement. Cela représentait environ les trois quarts des 68 571 chevaux aptes au service de toute la Suisse, chiffres donnés par le dernier recensement des chevaux effectué à la fin de l’année 1890.

      Pour Keller, le système de réquisition des chevaux et des voitures présentait d’importantes lacunes et il était absolument nécessaire d’en modifier les modalités. Une des grandes améliorations apportées par la nouvelle ordonnance fut l’adjonction d’un officier de réquisition des chevaux au commandant de place de mobilisation. Le chef de l’Etat-major général soulignait également que les cantons ne remplissaient pas toujours leurs tâches dans ce domaine. Les communes n’étaient pas assez bien informées sur le nombre de chevaux qu’elles devaient mettre à disposition, sur les corps de troupes et états-majors à qui ces chevaux devaient être remis. Pour remédier à ces manques, Keller proposa d’imprimer sous forme de livre, aux frais de la Confédération, les listes de répartition des chevaux et des voitures, aussitôt après leur réalisation par les cantons. Ces livres devraient être tirés à 5000 exemplaires et remis aux gouvernements cantonaux qui seraient alors chargés de leur distribution aux différentes instances concernées.

      En 1895, ce fut la création des corps d’armée qui obligea à revoir l’ordonnance sur la mobilisation.158 La mise en place de ces grandes unités entraînait des changements de structures importants dans l’ordre de bataille de l’armée. De nouvelles formations furent créées pour les corps d’armée et les troupes du génie durent être totalement réorganisées. Ces modifications entraînèrent de nombreux changements qui concernaient les places de rassemblements de corps. Outre l’édiction de prescriptions relatives à la réquisition des bicyclettes, la nouvelle ordonnance se distinguait également de la précédente dans deux domaines. En premier lieu, les prescriptions concernant la réquisition des chevaux étaient modifiées. Désormais, ces derniers n’étaient plus directement attribués aux différentes formations par les communes. Celles-ci se contentaient de mettre à disposition le nombre d’animaux prescrits, la répartition se faisant ultérieurement, sur la place d’estimation, sous la direction d’un officier chargé de cette mission spécifique. Ensuite, la nouvelle ordonnance contenait des mesures destinées à améliorer l’information des cantons. Les détails concernant la mobilisation leur étaient communiqués au début de chaque année au moyen de tableaux mis à jour, de manière à ce qu’ils puissent effectuer les adaptations nécessaires jusqu’au mois d’avril.

      La révision du 4 mars 1898 a été rendue nécessaire par les deux lois de 1897 relatives à l’organisation des corps de troupes de l’artillerie et de l’infanterie de landwehr.159 Cette dernière comptait dès lors 33 bataillons de premier ban qui, regroupés en brigades, pouvaient être subordonnés aux corps d’armée. La constitution de ces nouvelles formations impliquait une refonte complète de l’organisation et des plans de mobilisation.

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