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La Suisse entre quatre grandes puissances. Dimitry Queloz
Читать онлайн.Название La Suisse entre quatre grandes puissances
Год выпуска 0
isbn 9783039197989
Автор произведения Dimitry Queloz
Жанр Документальная литература
Серия Der Schweizerische Generalstab
Издательство Bookwire
Keller envisagea diverses possibilités: emploi du landsturm armé, remplacement des détachements de surveillance par des troupes de landwehr une fois celle-ci mise sur pied… Ne voulant pas un retour à un système de mobilisation décentralisé, il proposa une solution basée sur le principe de l’économie des forces. Le chef de l’Etat-major général considérait que les douze détachements prévus étaient à la fois trop forts pour assurer une simple surveillance policière et trop faibles pour remplir des missions de défense tactique. Il préconisait de se limiter à la seule mission de surveillance policière, en se concentrant sur les objets d’art routiers et ferroviaires, et de confier la mission de protection tactique aux divisions et aux corps d’armée. Cette redéfinition des missions permettrait d’économiser les deux tiers des troupes employées avec le système en vigueur. Keller prévoyait toutefois la possibilité de renforcer ces détachements en employant les forces du landsturm armé.
Les 26 détachements du nouveau dispositif comportaient 10 bataillons d’infanterie et 14 escadrons de cavalerie. Leur dispositif s’établissait comme suit:
Tableau 4: Détachements de couverture de la mobilisation (début des années 1890)
Cette organisation fut étudiée plus à fond dans les années suivantes par le Bureau d’état-major.181 Les missions furent mieux définies. Les détachements devaient assurer une surveillance policière de la frontière – y compris les gares – et barrer cette dernière dans les deux sens. Ils devaient également remplir des missions de reconnaissance du trafic militaire, surveiller, éventuellement détruire, les ouvrages d’art des lignes de communication internationales et couvrir une éventuelle évacuation de la région frontière. Le choix des troupes composant les détachements reposait sur deux critères: la capacité à être rapidement mises sur pied et la possibilité de les réintégrer ensuite rapidement au sein de leurs grandes unités. Dès lors, l’entrée en service de ces troupes pouvait avoir lieu la veille du premier jour de mobilisation pour l’infanterie et le premier jour pour la cavalerie. Comme il leur faudrait un jour pour se mettre en place, les troupes de surveillance seraient en grande partie installées dans leur dispositif dès le premier jour de la mobilisation et totalement le deuxième jour.
Au début de l’année 1899, la nouvelle organisation n’avait pas encore été présentée à la Commission de défense nationale, ni sanctionnée par une décision officielle. Elle avait toutefois un caractère officieux et elle aurait été mise en vigueur en cas de mobilisation.182 Un mémoire de la Section géographique, rédigé en 1897, en réglait les modalités. Dès la même année cependant, Keller pensait à un autre système de couverture de la frontière, basé sur l’emploi des bataillons de landwehr de premier ban, auxquels une nouvelle loi venait de donner une organisation concrète. Il ne semble pas qu’il ait poussé plus loin les études dans cette direction. Le problème résidait, en effet, dans le fait que les troupes de la landwehr entraient en service seulement à partir du deuxième jour de mobilisation, soit trop tardivement pour garantir la surveillance de la frontière. En 1903, celle-ci était toujours assurée par vingt-six détachements d’une force variant entre une compagnie et un bataillon, auxquels étaient joints les escadrons de cavalerie nécessaires. De plus, une partie des modalités de mise sur pied et les missions étaient identiques à celles définies quelques années plus tôt.
A cette date, Keller avait toutefois introduit deux nouveautés dans la surveillance de la frontière. La première résidait dans un renforcement du dispositif, par la présence de forces significatives pouvant comprendre, par endroit, des formations de l’importance d’un régiment d’infanterie. La deuxième innovation consistait dans le fait que la mise en place du dispositif de surveillance n’était plus automatique. La mobilisation de l’armée pouvait avoir lieu avec ou sans déploiement des détachements de surveillance, qui étaient organisés dans des dispositifs correspondant aux quatre fronts possibles – nord, est, sud et ouest – selon les dispositions suivantes:
– Front ouest:
Bataillon 11: Martigny et surveillance frontière
Bataillon 18 et Bataillon 24: surveillance frontière
Compagnie de carabiniers III/2: surveillance frontière
Escadrons 1 et 2: surveillance frontière
Escadron 3: Martigny et surveillance frontière
Régiment d’infanterie 17: près de Soleure
Escadron 7: surveillance frontière
Bataillon de carabiniers 4: Langnau
Régiment de cavalerie 4: Zäziwil
– Front nord:
Bataillon 24: surveillance frontière
Bataillon 54: surveillance frontière
Escadrons 7, 14 et 15: surveillance frontière
Bataillon 61: surveillance frontière
Bataillon 82: Emmishofen et surveillance frontière
Escadrons 16, 19 et 20: surveillance frontière
Bataillon 97: Pratteln
Escadron 23: surveillance frontière
– Front est:
Régiment d’infanterie 26 (sans Bataillon 78): près de Walenstadt
Bataillon 82: surveillance frontière
Bataillon 126 de landwehr de 1er ban: près de Walenstadt
Escadrons 19 et 20: surveillance frontière
Batterie 40: Gossau
Compagnies de parc 13 et 14: Rapperswil
Bataillon 91: Thusis
Bataillon 92: Maienfeld et surveillance frontière
Bataillon 93: Zernez et surveillance frontière
Escadron 24: Zernez et surveillance frontière
– Front sud:
Régiment d’infanterie 4 et Bataillon 88: Brigue
Bataillon 11: Martigny et surveillance frontière
Escadron 3: Martigny et surveillance frontière
Régiment d’infanterie 26 (sans Bataillon 78): Ragaz-Maienfeld
Bataillon 126 de landwehr de 1er ban: Mels
Compagnie de parc 13 et 14: Rapperswil
Bataillon 72: Airolo
Bataillon 86: Bedretto et surveillance frontière
Bataillon de carabiniers 8: surveillance frontière
Régiment d’infanterie 30 (sans Bataillon 89): Trimmis-Zizers
Bataillon 89: Brigue et surveillance frontière
Bataillon 91: Thusis et surveillance frontière
Bataillon 92: Bonaduz
Bataillon 93: Samedan et surveillance frontière
Bataillon 130 de landwehr de 1er ban: