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dite et trois sous-sections, la première, topographique et statistique, la deuxième, des chemins de fer et télégraphes, et, la troisième, historique. La dernière section était la Section du commissariat, chargée des approvisionnements généraux, des magasins, des transports et de la trésorerie.

      Le Bureau particulier devait s’occuper de la correspondance particulière du chef de l’Etat-major de l’armée et établir les procès-verbaux des instructions orales du général. Il avait également pour tâche de traiter la partie secrète du Service de renseignements.

      Enfin, les Bureaux des services spéciaux devaient s’occuper de tout ce qui concernait les effectifs, l’habillement, l’équipement et les armements, ainsi que des questions de tactique d’arme. Les chefs de ces bureaux constituaient le Conseil supérieur de l’armée, dont les attributions n’étaient pas précisées. De plus, ils avaient une fonction de commandement, car les troupes de leur arme, non réparties dans l’armée, leur étaient subordonnées.

      Ce projet ne constituait qu’une simple étude. Diverses questions étaient laissées en suspens. Ainsi, l’auteur se demandait si l’organe chargé de l’envoi des ordres ne devrait pas être retiré de la Section générale et subordonné à la Section des services. Il s’interrogeait également s’il ne fallait pas créer un septième bureau pour le matériel de guerre, dont la gestion avait une importance capitale. Cette solution présenterait l’avantage de soulager le Bureau de l’artillerie qui en avait la charge. Une autre solution était également envisagée, celle de créer une section spécialisée dans ce service au sein du Bureau de l’artillerie.

      A la fin de l’année 1875, Siegfried rédigea également un projet de prescriptions relatives à l’organisation de l’Etat-major de l’armée.40 Cet organe confié au commandant en chef pour assurer l’organisation, l’administration et la conduite de l’armée, devrait être mis sur pied par le Conseil fédéral dès qu’un nombre de troupes suffisamment important serait levé et un général élu. L’Etat-major de l’armée comprenait:

      – le chef de l’Etat-major général;

      – l’adjudant général;

      – le commissaire des guerres de l’armée;

      – le directeur du parc de l’armée;

      – le chef d’exploitation des chemins de fer;

      – le médecin de l’armée et le vétérinaire de l’armée;

      – l’auditeur de l’armée et le directeur de la poste de campagne;

      – le directeur du télégraphe de l’armée;

      – des officiers EMG, de l’adjudance et des armes spéciales, des secrétaires d’état-major, etc.

      L’organisation comprenait une structure en six subdivisions:

      – l’Etat-major général;

      – l’Adjudance, comprenant la Direction du parc de l’armée;

      – le Commissariat des guerres de l’armée;

      – la Direction du service sanitaire;

      – la Direction du service vétérinaire;

      – la Direction du service judiciaire.

      L’Etat-major général comprenait quatre subdivisions, chacune dirigée par un officier EMG:

      – la Chancellerie;

      – la Section tactique;

      – la Section technique;

      – la Section des chemins de fer.

      Siegfried faisait une différence de nature entre, d’une part, l’Etat-major général et l’Adjudance et, d’autre part, le Commissariat des guerres et les Directions des services sanitaire, vétérinaire et judiciaire. Pour lui, les tâches des deux premières subdivisions représentaient les tâches d’état-major général par excellence, tandis que celles des quatre autres revêtaient un caractère plus administratif. Leur fonctionnement devait être réglé par une instruction sur l’Etat-major de l’armée, alors que celui des quatre autres devait l’être dans des règlements spécifiques. Une autre différence résidait dans les modalités de nomination des chefs. Le chef de l’Etat-major de l’armée et l’adjudant de l’armée, obligés de collaborer d’une manière particulièrement étroite avec le général, devaient s’entendre avec ce dernier. Siegfried proposait donc qu’ils fussent nommés par le Conseil fédéral, sur proposition du général. Les chefs des autres subdivisions devaient, eux, au contraire, être désignés dès le temps de paix pour occuper des fonctions qui ne pouvaient pas, selon le chef de l’Etat-major général, être prises à l’improviste au moment d’une mobilisation. Un autre avantage de ce système était la possibilité, pour ces chefs de subdivision, de préparer les travaux en temps de paix déjà.

      Cette organisation écartait totalement les chefs d’armes de l’Etat-major de l’armée. Selon Siegfried, ils ne pouvaient entrer en ligne de compte dans le personnel de l’Etat-major de l’armée et devaient rester à leur place au sein de l’administration. Le chef du Bureau d’état-major s’attelait également à régler certaines autres questions de subordination. Les chefs des subdivisions étaient directement sous les ordres du chef de l’Etat-major de l’armée et non du général. En revanche, ce dernier était le supérieur direct des commandants de division, même si son pouvoir pouvait être délégué au chef de l’Etat-major de l’armée.

      Comme les autres études du Bureau d’état-major, celle de Siegfried ne déboucha sur aucune réalisation concrète. En mai 1876, le Département militaire fédéral prit donc l’initiative de mettre en circulation un dossier sur la question de l’organisation de l’Etat-major de l’armée.41 Cette intervention s’explique aisément. D’une part, selon l’article 64 de la loi sur l’organisation militaire, c’était à lui d’édicter une ordonnance pour réglementer l’organisation de l’Etat-major de l’armée. D’autre part, il devait coordonner les réflexions des différents acteurs qu’il chargeait de la question et qui devaient constituer une commission. Même si le chef du Bureau d’état-major devait jouer le rôle principal au sein de la commission, du fait qu’il avait pour mission de préparer un projet d’instruction sur le fonctionnement de l’Etat-major de l’armée, les autres membres auraient un poids considérable dans le processus de décision.

      Parmi ces membres se trouvaient, en effet, le général Herzog et le chef d’arme de l’infanterie, le colonel Feiss, tous deux, d’ailleurs, adversaires déclarés de l’Etat-major général. Le premier avait tout le prestige et l’autorité que lui conférait sa fonction de commandant en chef de l’armée suisse au cours de la dernière mobilisation de l’armée. Le second occupait sans doute la fonction la plus importante de toute l’armée et partageait, avec le chef du Bureau d’état-major, la responsabilité de la préparation des travaux de mise sur pied et de concentration de l’armée. De plus, Feiss avait un caractère particulièrement difficile qui le poussait à tout vouloir diriger et contrôler.42

      L’opposition, prévisible, entre les membres de la commission se manifesta rapidement.43 Le Bureau d’état-major réalisa un projet d’organisation en juillet 1876, prévoyant une structure comprenant:

      – le général et son Bureau;

      – le chef de l’Etat-major général et son Bureau;

      – 5 sections (Etat-major général, Adjudance, Artillerie, Génie, Commissariat des guerres).

      La Section d’état-major général coiffait quatre subdivisions: Chancellerie, Opérations, Technique, Chemins de fer. Les Opérations constituaient la subdivision principale, car elles devaient s’occuper notamment de l’ordre de bataille de l’armée, des reconnaissances tactiques, des marches et des mouvements,

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