ТОП просматриваемых книг сайта:















Psychopathia Sexualis avec recherches spéciales sur l'inversion sexuelle. R. von Krafft-Ebing
Читать онлайн.Название Psychopathia Sexualis avec recherches spéciales sur l'inversion sexuelle
Год выпуска 0
isbn 4064066075453
Автор произведения R. von Krafft-Ebing
Жанр Языкознание
Издательство Bookwire
Au mois de juillet 1848, il tomba, par hasard, sur le cadavre d'une fille de seize ans.
C'est alors que, pour la première fois, s'éveilla en lui l'envie de pratiquer le coït sur le cadavre. «Je le couvrais de baisers et le pressais comme un enragé contre mon cœur. Toute la jouissance qu'on peut éprouver avec une femme vivante n'est rien en comparaison du plaisir que j'éprouvai. Après en avoir joui environ quinze minutes, je dépeçai, comme d'habitude, le cadavre et en arrachai les entrailles. Ensuite je l'enterrai de nouveau.»
C'est à partir de cet attentat, prétend B..., qu'il a senti l'envie de jouir sexuellement des cadavres avant de les dépecer, ce qu'il a fait avec trois cadavres de femmes. Mais le vrai mobile qui le faisait déterrer les cadavres était resté le même: le dépècement, et le plaisir qu'il éprouvait à cet acte était plus grand que celui que lui procurait le coït pratiqué sur le cadavre.
Ce dernier acte n'était qu'un épisode de l'acte principal et n'a jamais pu complètement satisfaire son rut. Voilà pourquoi, après l'acte sexuel, il mutilait les cadavres.
Les médecins légistes admirent le cas de monomanie. Le conseil de guerre condamna B... à un an de prison.
(Michéa, Union méd., 1849.—Lunier, Annales méd.-psychol., 1849, p. 153.—Tardieu, Attentats aux mœurs, 1878, p. 114.—Legrand, La Folie devant les Tribunaux, p. 524.)
C.—MAUVAIS TRAITEMENTS INFLIGÉS À DES FEMMES (PIQÛRES, FLAGELLATIONS, ETC.)
À la catégorie des assassins par volupté et à celle des nécrophiles qui a beaucoup d'affinités avec la première, il faut joindre celle des individus dégénérés qui éprouvent du charme et du plaisir à blesser la victime de leurs désirs et à voir le sang couler.
Un monstre de ce genre était le fameux marquis de Sade40, qui a donné son nom à cette tendance à unir la volupté à la cruauté.
Note 40: (retour)
Taxil (op. cit., p. 180) donne des renseignements détaillés sur ce monstre psychosexuel qui, évidemment, a dû présenter un état de satyriasis habituel associé à une paresthesia sexualis.
De Sade était cynique au point de vouloir sérieusement idéaliser sa cruelle sensualité et se faire l'apôtre d'une doctrine fondée sur ce sentiment pervers. Ses menées étaient devenues si scandaleuses (entre autres il invita chez lui une société de dames et de messieurs qu'il mit en rut en leur faisant servir des bonbons de chocolat mélangés de cantharide) qu'on dut l'enfermer dans la maison de santé de Charenton. Pendant la Révolution (1790), il fut remis en liberté. Il écrivit alors des romans ruisselants de volupté et de cruauté. Lorsque Bonaparte devint consul, le marquis de Sade lui fit cadeau de la collection de ses romans, reliés avec luxe. Le consul fit détruire les œuvres du marquis et interner de nouveau l'auteur à Charenton, où celui-ci mourut en 1814, à l'âge de soixante-quatre ans.
Le coït n'avait pour lui de charme que lorsqu'il pouvait faire saigner par des piqûres l'objet de ses désirs. Sa plus grande volupté était de blesser des prostituées nues et de panser ensuite leurs blessures.
Il faut aussi classer dans cette catégorie le cas d'un capitaine dont l'histoire nous est racontée par Brierre de Boismont. Ce capitaine forçait sa maîtresse, avant le coït qu'il faisait très fréquemment, à se poser des sangsues ad pudenda. Finalement cette femme fut atteinte d'une anémie très grave et devint folle.
Le cas suivant, que j'emprunte à ma clientèle, nous montre d'une façon bien caractéristique la connexité qui existe entre la volupté, la cruauté et le penchant à verser, ou à voir couler du sang.
Observation 24.—M. X..., vingt-cinq ans, est né d'un père lunatique, mort de dementia paralytica et d'une mère de constitution hystéro-neurasthénique. C'est un individu faible au physique, de constitution névropathique et portant de nombreux stigmates de dégénérescence anatomique. Étant enfant, il avait déjà des tendances à l'hypocondrie et des obsessions. De plus, son état d'esprit passait de l'exaltation à la dépression. Déjà, à l'âge de dix ans, le malade éprouvait une étrange volupté à voir couler le sang de ses doigts. Voilà pourquoi il se coupait ou se piquait souvent les doigts et éprouvait de ces blessures un bonheur indicible. Alors il se produisit des érections lorsqu'il se blessait, de même lorsqu'il voyait le sang d'autrui, par exemple une bonne qui s'était blessée au doigt. Cela lui causait des sensations d'une volupté particulière. Puis sa vita sexualis s'éveilla de plus en plus. Il se mit à se masturber sans qu'il y fût amené par personne.
Pendant l'acte de la masturbation, il lui revenait des images et des souvenirs de femmes baignées de sang. Maintenant, il ne lui suffisait plus de voir couler son propre sang. Il était avide de la vue du sang de jeunes femmes, surtout de celles qui lui étaient sympathiques. Souvent il pouvait à peine contenir son envie de blesser deux de ses cousines et une femme de chambre. Mais des femmes qui par elles-mêmes ne lui étaient pas sympathiques, provoquaient chez lui ce désir si elles l'impressionnaient par une toilette particulière, par les bijoux et les coraux dont elles étaient parées. Il put résister à ce penchant, mais son imagination était toujours hantée par des idées sanguinaires qui entretenaient en lui des émotions voluptueuses. Il y avait une corrélation intime entre les deux sphères d'idées et de sentiments. Souvent d'autres fantaisies cruelles l'obsédaient. Ainsi, par exemple, il se représentait dans le rôle d'un tyran qui fait mitrailler le peuple. Par une obsession de son imagination, il se dépeignait les scènes qui se passeraient si l'ennemi envahissait une ville, s'il violait, torturait et enlevait les vierges. Dans ses moments de calme, le malade qui était d'ailleurs d'un bon caractère et sans défectuosité éthique, éprouvait une honte et un profond dégoût de pareilles fantaisies, cruelles et voluptueuses. Aussi ce travail d'imagination cessait aussitôt qu'il s'était procuré une satisfaction sexuelle par la masturbation.
Peu d'années suffirent pour rendre le malade neurasthénique. Alors le sang et les scènes sanguinaires évoqués par son imagination, ne suffisaient plus pour arriver à l'éjaculation. Afin de se délivrer de son vice et de ses rêves de cruauté, le malade eut des rapports sexuels avec des femmes.
Le coït n'était possible que lorsque le malade s'imaginait que la fille saignait des doigts. Il ne pouvait avoir d'érection sans avoir présente cette image dans son idée. L'idée cruelle de blesser n'avait alors pour objectif que la main de la femme. Dans les moments de plus grande