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à un couple de vases d'or.

      Le dernier type est la Sankhini (la truie).

      Ses cheveux sont nattés et roulés sur sa tête; sa face qui exprime la passion est difforme; son corps ressemble à celui d'un porc. On la dirait toujours en colère, toujours elle gronde et grogne.

      Ses seins et son ventre exhalent l'odeur du poisson.

      Elle est malpropre de sa personne; elle mange de tout et dort à l'excès.

       Ses yeux ternes sont toujours chassieux.

      On a mis en regard les traits distinctifs des quatre classes dans le tableau suivant:

      ———————————————————————————————————

       DÉSIGNATION | Padmini | Chitrini | Hastini | Sankhini

       | | | |

       FIGURE | comme la | parfaite | de lotus | d'oie

       | lune | | |

       | | | |

       ODEUR | du lotus | des fleurs | du vin | du poisson

       | | | |

       CHEVELURE | fine et | longue et | bouclant | comme des

       | soyeuse | flottante | naturellement | soies de

       | | | | sanglier

       | | | |

       VOIX | harmonieuse | du kokila | bramement de | croassement

       | comme un | | l'éléphant | du corbeau

       | luth | | |

       | | | |

       GOÛT | le béthel | les dons | les plaisirs | les querelles

       DOMINANT | | | variés |

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      Quatre sortes d'hommes correspondent comme amants ou époux à ces quatre sortes de femmes.

      A la Padmini, l'homme lièvre, c'est-à-dire actif, vif et éveillé.

      A la Chitrini, l'homme cerf, celui qui recherche l'affection dans le commerce amoureux.

      A la Hastini, l'homme taureau, c'est-à-dire qui a la force et le tempérament de cet animal.

      A la Sankhini, l'homme cheval, celui qui a la vigueur et la fougue de l'étalon.

      Il existe, disent les poëtes, une Padmini sur dix millions de femmes, une Chitrini sur dix mille, une Hastini sur mille; la Sankhini se trouve partout.

      Cette proportion n'est point flatteuse pour le beau sexe dans l'Inde; heureusement, elle n'est point exacte. En général les Hindous, hommes et femmes, même dans les castes serviles, ont de très grands soins de propreté. La femme malpropre, la Sankhini, ne se trouve que dans la classe infime et hors caste, et chez les Pariahs des campagnes.

       Table des matières

      De la possession des soixante-quatre talents ou arts de volupté enseignés par le Kama Soutra.

      L'homme doit étudier le Kama Soutra après le Dharma et l'Artha, et la jeune fille elle-même doit en apprendre les pratiques; d'abord avant son mariage, et, ensuite, après, avec la permission de son mari[12].

      [Note 12: Dans les pays musulmans, les femmes sont éduquées en vue d'exciter les sens par la danse et la mimique, etc.]

      On objecte à cela que les femmes, n'ayant point à étudier les sciences, ne doivent point non plus étudier le Kama Soutra.

      A cela, Vatsyayana répond: Que les femmes peuvent, sans étudier le traité et ses explications, en connaître la pratique, puisqu'elle est tirée du Kama-Schastra (ou les Règles de l'Amour) qu'on apprend expérimentalement, soit par soi-même, soit par des intimes. C'est ainsi que le Kama-Schastra est familier à un certain nombre de femmes, telles que les filles des princes et de leurs ministres.

      Il convient donc qu'une jaune fille soit initiée aux principes du Kama Soutra par une femme mariée, par exemple sa soeur de lait, ou bien une amie de la maison éprouvée sous tous les rapports, où une tante, une vieille servante, ou une mendiante qui a vécu autrefois dans la famille, ou une soeur (voir Appendice, n° 1 et 2).

      Ces pratiques du Kama-Soutra sont empruntées à la partie du Kama-Shastra qui a rapport à l'union sexuelle, et que Babhravia intitule aussi les soixante-quatre arts, comme les soixante-quatre arts libéraux dont la nomenclature a été donnée ci-dessus.

      Pour arriver à ce nombre de (soixante-quatre), on a divisé ce qui a rapport au rapprochement des sexes, c'est-à-dire le Kama-Shastra, en huit parties ou sujets; et dans chaque partie on a fait huit subdivisions principales. Il en a été de même dans le Kama-Soutra[13].

      [Note 13: Évidemment, pour les divisions, le chiffre de soixante-quatre est cher aux écrivains de l'époque; selon les anciens commentateurs, il est consacré par les Védas.]

      L'homme auquel sont familiers les (soixante-quatre) moyens de plaisir indiqués par Babhravya, atteint le but de son désir, et possède la femme la plus enviable.

      Celui qui parle bien sur les autres sujets, mais ne connaît pas les (soixante-quatre) voluptés du Kama-Soutra, n'est point écouté avec faveur dans une réunion de savants.

      Celui qui, au contraire, les possède toutes, quoique n'ayant pas d'autre science, prend la tête de la conversation dans toutes les sociétés d'hommes et de femmes.

      En raison de leur prestige et de leur charme, les Acharyas, ou auteurs anciens, les plus recommandables, qualifient de chers aux femmes les soixante-quatre talents voluptueux.

      L'homme, en effet, qui y est exercé, gagne le coeur de sa propre femme et celui des femmes des autres hommes et des courtisanes.

      APPENDICE AU CHAPITRE III

      N° 1.—Il y a dans le Kama-Soutra mille choses qui peuvent dépraver une jeune fille, et que, conséquemment, elle doit ignorer, lors même qu'elle est mariée aussitôt qu'elle a atteint l'âge de puberté, comme il est d'usage dans l'Inde.

      Dans cette contrée, tout est fait pour provoquer les désirs charnels, même chez les jeunes enfants des deux sexes.

      Les chars sacrés sur lesquels on promène les images des Dieux, dans les grandes fêtes publiques, sont chargés de peintures et de sculptures d'une obscénité indescriptible, publiquement exposées à tous les regards, sans que personne songe à en éloigner les enfants.

      A la jeune fille indienne s'appliquent pleinement les vers d'Horace:

      «…….Incestos amores

       A tenere meditatur ungui.»

      Dès la plus tendre enfance, elle rêve d'impudiques amours.

      N° 2.—Sauf quelques sculptures d'un naturalisme naïf dans des cathédrales du moyen âge et quelques pratiques équivoques, restes du paganisme qui lui ont survécu, on ne trouve rien de pareil chez les chrétiens d'aucune confession.

      On lit dans le P. Gury (traduction P. Bert):

      «417.—Les regards jetés sans raison sur des choses honteuses constituent des péchés graves ou légers, suivant l'intention de la personne, le degré de turpitude et le danger de consentement à la débauche.

      «En pratique, on excuserait difficilement d'un péché mortel un homme qui regarderait les parties honteuses d'une femme peinte, parce qu'il ne pourrait guère éviter d'y prendre un plaisir.

      «420.—1°

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