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l'enfantement et protéger la grossesse;

      12e Pour prévenir les avortements;

      13e Pour rendre l'accouchement facile et la délivrance prompte;

      14e Pour limiter le nombre des enfants;

      21e Pour faire grossir les seins;

      22e Pour les affermir et les relever;

      23e, 24e, 25e Pour parfumer le corps; faire disparaître l'odeur forte de la transpiration; oindre le corps après le bain;

      26e Parfumer l'haleine, en faire disparaître la mauvaise odeur;

      27e Pour provoquer, charmer, fasciner, subjuguer les femmes et les hommes;

      28e Moyens pour gagner et conserver le coeur de son mari;

      29e Collyre magique pour assurer l'amour et l'amitié;

      30e Moyen pour triompher d'un rival;

      31e Filtres et autres moyens de captiver;

      32e Encens pour fasciner, fumigations excitant la génésique;

      33e Vers magiques qui fascinent.

      Etc. etc.

      Il est évident que ce livre fourmille d'erreurs; selon toute probabilité, il ne dit rien qui ne soit acquis à la science moderne.

      L'Art d'Aimer, de Vatsyayana, se distingue de tous ces écrits par son caractère et sa forme exclusivement didactiques. Chacune de ses parties forme un catéchisme: catéchisme des rapports sexuels sous toutes les formes et du fleurtage pour les deux sexes; catéchisme des épouses et du harem; de la séduction et du courtage d'amour; et enfin catéchisme des courtisanes. C'est un document historique précieux, car il nous initie de la manière la plus intime aux moeurs de la haute société hindoue de l'époque (il y a environ 2,000 ans) et aux conseils de plaisir et de duplicité des Brahmes.

      La curiosité qu'éveille le fonds ne suffirait peut être pas à faire supporter la sécheresse de la forme, si le lecteur était strictement limité aux leçons de Vatsyayana; pour éviter cet écueil on a mis à la suite de chacune d'elles, dans un appendice au chapitre qui la contient, les équivalents ou les correspondants de la morale payenne qui se trouvent dans les poètes, les seuls docteurs ès-moeurs de l'antiquité payenne; on a cité aussi quelques poètes hindous et deux morceaux concernant les Chinois. On a complété chaque appendice par la morale Iranienne, soit la morale chrétienne empruntée à la Théologie morale du père Gury, en se bornant à un petit nombre d'articles accompagnés quelquefois de renseignements physiologiques.

      Ce rapprochement des textes divers se rapportant respectivement à chaque sujet, permet au lecteur de se faire une idée relative très exacte des trois morales sur chaque point traité.

      Celle que notre raison préfère est évidemment la morale Iranienne socialement le plus recommandable, source des plaisirs les plus purs et, par cela même, peut-être les plus grands, parce que le coeur y entre pour une forte part.

      La morale du Paganisme nous séduit par sa facilité, par l'art et la poésie qui l'accompagnent; mais, à la réflexion, nous sommes frappés d'une supériorité de l'Art d'Aimer de Vatsyayana sur celui des poètes latins. Ceux-ci ne chantent que la volupté, le plaisir égoïste, et souvent le libertinage grossier d'une jeunesse habituée à la brutalité des camps. Vatsyayana donne pour but aux efforts de l'homme la satisfaction de la femme. C'est déjà, indépendamment même de la procréation, un point de vue altruiste par comparaison avec celui auquel se plaçaient les rudes enfants de Romulus, tels que nous les ont dépeints Catulle, Tibulle et Juvénal. On sait que ce dernier commence sa satyre sur les femmes de son temps par le conseil de prendre un mignon plutôt qu'une épouse pour laquelle il faudrait se fatiguer les flancs. La philopédie ([Grec: philopaidia]) était plus en honneur à Rome que le mariage; elle était inconnue à l'Inde brahmanique; Vatsyayana n'en fait même pas mention.

      Un autre avantage des Indiens sur les Romains, c'était la décence extérieure dans les rapports entre les deux sexes. Les bonnes castes de l'Inde n'ont jamais rien connu qui ressemble à l'orgie romaine sous les Césars et au cynisme de Caligula.

      Dans l'antiquité, une intrigue amoureuse n'était point une affaire de coeur. Pas plus chez les Indiens que chez les Romains, on ne trouve dans l'amour ce que nous appelons la tendresse; c'est là un sentiment tout moderne et qui prête à nos poètes élégiaques, tels que Parny, André Chénier, etc., un charme que n'ont point les Latins. Properce est le seul qui approche de la délicatesse moderne.

      Mais la dureté romaine se retrouvait jusque dans la galanterie. Les jeunes Romains maltraitaient leurs maîtresses. Au cirque, on représentait des scènes mythologiques où le meurtre, non point simulé, mais bien réel, se mêlait à l'amour quelquefois bestial, et où souvent ont figuré Tibère et Néron.

      Au contraire, l'Inde obéit à ce précepte: «Ne frappez point une femme, même avec une fleur.»

      Nous rappellerons enfin que, dans l'Inde, l'amour est au service de la religion, tandis qu'à Rome la religion (le culte de Vénus par exemple) était au service de l'amour comme de la politique.

      L'érotisme joue un grand rôle dans toutes les fêtes religieuses des

       Hindous, il en est pour eux le principal attrait.

      Tels sont les contrastes que notre travail fait ressortir et ils ne sont pas sans intérêt pour la science des religions.

       Table des matières

       Table des matières

       Table des matières

      Invocation.

      Au commencement, le Seigneur des créatures[4] donna aux hommes et aux femmes, dans cent mille chapitres, les règles à suivre pour leur existence, en ce qui concerne:

      Le Dharma ou devoir religieux[5];

      L'Artha ou la richesse;

      Le Kama ou l'amour.

      La durée de la vie humaine, quand elle n'est point abrégée par des accidents, est d'un siècle.

      On doit la partager entre le Dharma, l'Artha et le Kama, de telle sorte qu'ils n'empiètent point l'un sur l'autre; l'enfance doit être consacrée à l'étude; la jeunesse et l'âge mûr, à l'Artha et au Kama; la vieillesse, au Dharma qui procure à l'homme la délivrance finale, c'est-à-dire la fin des transmigrations.

      [Note 4: Le Seigneur des créatures est une qualification souvent donnée à Siva. Vatsyayana était donc Sivaïste comme tous les brahmes de son temps.]

      [Note 5: Pour les Brahmes, le Dharma est le rite religieux, le sacrifice, l'offrande, le culte, l'obéissance à la coutume. Pour les Bouddhistes, c'est la règle morale, le devoir philosophique.]

      Le Dharma est l'accomplissement de certains actes, comme les sacrifices qu'on omet parce qu'on n'en aperçoit pas le résultat dans ce monde, et l'abstention de certains autres, comme de manger de la viande, que l'on accomplit parce qu'on en éprouve un bon effet.

      L'Artha comprend l'industrie, l'agriculture, le commerce, les relations sociales et de famille; c'est l'économie politique que doivent apprendre les fonctionnaires et les négociants.

      Le Kama est la jouissance, au moyen des cinq sens; il est enseigné par le Kama Soutra et la pratique.

      Quand

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