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entre jeunes gens de sexes différents.

      «2° Il y a grave péché à dire des choses honteuses par le seul plaisir qu'on trouve à y penser.

      «Le confesseur ne recommande à de jeunes époux que l'abstention de ce qui pourrait aller contre le but du mariage, la procréation.»

      Ainsi, la morale chrétienne est très sévère pour tout ce qui concerne la pureté.

      N° 3.—L'éducation des belles par Ovide.

      Les listes des (soixante-quatre) arts libéraux et des (soixante-quatre) talents de voluptés, avec les portraits de la Padmini et de la Citrini, nous donnent l'idée de l'éducation féminine dans l'Inde à l'époque de Vatsyayana; il est très intéressant de la rapprocher de celle qu'Ovide trace pour les Romaines dans son Art d'aimer, livre III.

      «O femmes! ne négligez aucun soin de votre personne!

      «La figure s'embellit si on la soigne; sans soins, le plus beau visage perd sa fraîcheur, fût-il comparable à celui de la déesse du mont Ida.

      «Ne chargez point vos oreilles de perles de grand prix, et votre corps de vêtements tout pesants d'or. Une élégante propreté nous charme bien davantage. Choisissez la manière d'arranger votre chevelure qui vous sied le mieux. Un visage un peu allongé demande de simples bandeaux; une figure arrondie un noeud léger sur le sommet de la tête et qui laisse les oreilles découvertes.

      «Celle-ci laissera flotter ses cheveux sur ses deux épaules; celle-là les relèvera à la manière de Diane chasseresse.

      «Tandis que vous travaillez à votre toilette, laissez croire que vous êtes encore au lit; vous paraîtrez avec plus d'avantages quand vous y aurez mis la dernière main. Vous pouvez toutefois faire peigner vos cheveux devant nous.

      «Apprenez à rire avec grâce. Ouvrez modérément la bouche; formez sur l'une et l'autre joue deux petites fossettes et couvrez avec la lèvre inférieure l'extrémité des dents supérieures. Ne vous fatiguez point les flancs par des éclats continuels, que votre rire ait quelque chose de doux et d'agréable à l'oreille.

      «Les femmes apprennent aussi à pleurer d'une manière à la fois gracieuse et intéressante; elles pleurent quand elles veulent.

      «Apprenez également à marcher, la démarche séduit ou fait fuir un homme qui ne vous connaît pas.

      «Il est des femmes qui, par un mouvement de hanches étudié, font flotter leur robe au gré des vents; elles s'avancent fièrement d'un pas majestueux. D'autres marchent à grands pas et d'un air effronté. Évitez que la première de ces démarches soit prétentieuse et que la dernière soit rustique. Cependant, laissez à découvert l'avant-bras depuis le coude jusqu'au poignet, si vous avez la peau d'une blancheur sans tache. Combien de fois j'ai été tenté de baiser un bras d'albâtre!

      «Que les jeunes filles apprennent à chanter. Plusieurs ont trouvé dans leur voix un dédommagement à leur figure.

      «La femme qui veut plaire doit s'appliquer à manier l'archet de la main droite et à pincer de la harpe de la main gauche.

      «Apprenez par coeur Sapho; rien de plus voluptueux que ses vers; lisez les poésies du tendre Properce et celles de mon cher Tibulle, l'Eneïde et même mes Amours.

      «Je voudrais encore qu'une belle sût danser (on ne dansait à Rome qu'au théâtre), qu'elle fut habile aussi aux jeux des osselets, des dés et des échecs. Apprenez mille jeux; souvent, à la faveur du jeu, l'amour se glisse dans les coeurs.

      Qu'une belle s'occupe de tout ce qui peut augmenter ses charmes; qu'elle se donne en spectacle à la foule; que partout elle soit empressée de plaire; qu'elle ait toujours l'hameçon prêt; dans l'endroit qu'elle soupçonne le moins, elle trouvera du poisson qui viendra y mordre.

      «Les funérailles d'un époux sont souvent une occasion d'en trouver un autre. Il convient alors de paraître échevelée et de donner un libre cours à vos pleurs.

      «Pour garder la pureté de vos traits, évitez la colère, partage farouche des bêtes féroces; elle enfle le visage et fait noircir les veines où le sang s'accumule.

      «Évitez aussi un air de fierté. Un regard doux et gracieux captive l'amour. Nous haïssons aussi la tristesse; c'est la gaieté qui nous charme dans une femme.

      «Ne venez aux festins que tard, lorsque les flambeaux sont allumés, vous paraîtrez toujours belle aux yeux troublés par le vin et la nuit voilera vos imperfections.

      «Prenez les mets du bout des doigts (les Romains d'alors, comme aujourd'hui encore les Indiens, mangeaient avec les doigts); n'allez pas porter à votre bouche une main mal assurée; ne vous gorgez pas de mets pour les vomir chez vous (usage des Romains), et mangez un peu moins que votre appétit. Il sied mieux qu'une jeune belle se permette quelques excès dans le boire. Toutefois ne vous laissez point à table aller à l'ivresse ou au sommeil, qui vous livreraient sans défense à toutes les entreprises des pires débauchés.»

       Table des matières

      LA VIE ÉLÉGANTE.—DIVERSES SORTES D'UNIONS SEXUELLES

      L'AMOUR PERMIS ET L'AMOUR DÉFENDU

      CHAPITRE I

       Table des matières

      La vie élégante ou d'un homme fortuné.

      SECTION 1.—INTÉRIEUR (at home).

      L'habitation doit être bien située, au bord d'une eau pure, dans une ville ou une bourgade, ou un lieu de plaisir.

      Les appartements intérieurs sont sur les derrières, ceux de réception sur le devant, tous sont meublés confortablement et ornés avec goût.

      SOINS D'HYGIÈNE.—Chaque jour le bain et le frottement du corps avec de l'huile; tous les trois jours, application de laque à tout le corps; tous les quatre jours, raser la tête entière; et tous les cinq ou dix jours, tout le corps.

      EMPLOI DU TEMPS.—Trois repas par jour, le matin, à midi et la nuit; le bain, la sieste; des vêtements blancs et élégants; des fleurs, une volière; le matin, quelques jeux et divertissements avec des parasites, et après midi avec des amis.

      Après le déjeuner, leçon pour parler donnée aux perroquets et autres oiseaux, puis combats de coqs, de cailles et de pigeons.

      Dans la soirée, le chant; ensuite le maître de maison, avec ses amis, attend, dans la salle de réception bien ornée et parfumée d'essences, l'arrivée de sa maîtresse; celle-ci, quand elle se présente, est reçue avec les compliments d'usage; elle tient avec tous une conversation aimable et tendre.

      Lorsqu'elle doit passer toute la nuit chez son amant, elle y vient baignée, parfumée et parée; son amant lui offre des rafraîchissements; il la fait asseoir à sa gauche, lui prend les cheveux entre ses mains, touche aussi le bout et le noeud de son vêtement du bas et l'entoure doucement de son bras droit. Alors s'engage une conversation légère et variée; on tient des propos lestes et joyeux; on traite des sujets graveleux ou galants. Puis on chante avec ou sans gestes; on fait de la musique, on boit en s'excitant à boire.

      Enfin, quand la femme, échauffée par ces provocations à l'amour, trahit ses désirs, le maître congédie tous ceux qui sont près de lui en leur donnant des fleurs, des bouquets et des feuilles de béthel[14].

      [Note 14: Dans les usages de l'Inde, c'est le maître de maison, celui auquel on fait visite, qui donne le signal du départ au visiteur.]

      Les deux amants restent seuls. Après avoir goûté le

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