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La monadologie (1909) avec étude et notes de Clodius Piat. Gottfried Wilhelm Freiherr von Leibniz
Читать онлайн.Название La monadologie (1909) avec étude et notes de Clodius Piat
Год выпуска 0
isbn 4064066086695
Автор произведения Gottfried Wilhelm Freiherr von Leibniz
Жанр Документальная литература
Издательство Bookwire
Gottfried Wilhelm Freiherr von Leibniz
La monadologie (1909) avec étude et notes de Clodius Piat
Publié par Good Press, 2020
EAN 4064066086695
Table des matières
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR:
1° L'Intellect actif, LEROUX, Paris, 1890.
2° Historique de la liberté au XIXe siècle, LETHIELLEUX, Paris, 1894.
3° Problème de la liberté, chez le même, Paris, 1895 (ces deux derniers ouvrages ont été couronnés par l'Académie française).
4° L'Idée, Ch. POUSSIELOUE, Paris, 1896.
5° La Personne humaine, ALCAN, Paris, 1891 (ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales et politiques).
6° Destinée de l'homme, ALCAN, Paria, 1898.
I. IDÉE MAITRESSE
Leibniz[1], tout jeune encore, apprit la philosophie d'Aristote et des scolasliques[2]; et ce système lui sembla contenir la véritable explication des choses. Bien que déjà familier avec Platon et «d'autres anciens», c'est pour l'Ecole qu'il se prononça.
[Note 1: C'est ainsi que nous croyons devoir écrire le nom de ce philosophe; car il signait lui-même: _Leibniz. _Toutefois Leibnitz est aussi une orthographe courante.]
[Note 2: LEIBNIZ, _Lettre I à Remond de Montmort, _datée de 1714, 701b, Erdmann, Berlin, 1840.]
Un peu plus tard, il «tomba sur les modernes» et se mit à les étudier avec la même curiosité, poussé déjà par le désir «de déterrer et de réunir la vérité ensevelie et dispersée dans les opinions des différentes sectes des philosophes[3]». Il lut Keppler, Galilée, Cardan, Campanella, Bacon, Descartes[4]. Et ses convictions philosophiques ne tardèrent pas à se modifier, sous l'influence de ces penseurs d'allure nouvelle. «Je me souviens, dit-il, que je me promenai seul dans un bocage auprès de Leipsic, à l'âge de quinze ans, pour délibérer si je garderais les Formes substantielles. Enfin, le Mécanisme prévalut et me porta à m'appliquer aux mathématiques[5].»
[Note 3: Ibid. p. 701b.]
[Note 4: LEIBNIZ, N. Essais, p. 205.]
[Note 5: LEIBNIZ, _Lettre I à Remond…, _p. 702a.]
«Mais, continue Leibniz, quand je cherchai les dernières raisons du Mécanisme et des lois mêmes du mouvement, je fus tout surpris de voir qu'il était impossible de les trouver dans les mathématiques et qu'il fallait retourner à la métaphysique. C'est ce qui me ramena aux entéléchies, et du matériel au formel et me fit enfin comprendre, après plusieurs corrections et avancements de mes notions, que les Monades, ou les substances simples, sont les seules véritables substances et que les choses matérielles ne sont que des phénomènes, mais bien fondés et bien liés[6].»
[Note 6: LEIBNIZ, Lettre I à Remond…, p. 703a.]
Leibniz fut donc scolastique d'abord, puis cartésien, avant d'être lui-même. C'est comme par un chemin en zigzag qu'il parvint à la découverte de son idée maîtresse. De plus, cette idée fut, pour lui, le résultat d'une incubation qui dura près de vingt ans, et dont il est possible de suivre les phases principales.
En 1670, il réédite, sur l'invitation de Boinebourg[7], l'Antibarbare de Nizolius. Et, dans sa préface à cet ouvrage, il prend la défense de l'Ecole. Sa pensée est déjà «qu'il y a de l'or dans ces scories[8]». Il proteste contre la mode, alors régnante, d'englober Aristote et tous les philosophes du moyen âge dans la même réprobation. Il reproche même à l'auteur d'avoir confondu, avec des scolastiques de second ordre, un esprit tel que saint Thomas d'Aquin[9]. En 1671, il compose sa Théorie du mouvement concret et sa Théorie du mouvement abstrait et prélude, par ces études scientifiques, à sa conception dynamique du monde. Vers la même époque, le baron de Boinebourg l'engage à s'occuper du dogme de la transsubstantiation, avec lequel la théorie cartésienne de la matière semblait incompatible; et, pendant l'automne de 1671, il écrit à Arnaud une lettre qui va droit au fond du sujet. Il y fait voir que le multiple doit de toute rigueur se réduire à l'un, et que, par conséquent, l'étendue suppose quelque autre chose, un principe plus profond, qui est simple et sans lequel il n'y a plus de substance[10]. Enfin, vers 1685, il arrive à se satisfaire[11]. A partir de ce moment, il est en pleine possession de sa pensée personnelle et ne fait, dans la suite, qu'en développer les riches et multiples aspects. Il y varie à l'indéfini et ses considérations et sa langue. Mais, sous cette diversité d'apparence, on observe toujours la même unité organique: c'est partout la philosophie de la Monade.
[Note 7: LE BARON DE BOINEBOURG, ancien premier conseiller privé de
l'électeur de Mayence Jean-Philippe, grâce auquel Leibniz prit part
aux événements politiques de l'époque.]
[Note 8: LEIBNIZ, N. Essais, p. 371b; Lettre III à Remond de Montmort, datée de 1714, p. 704b.]
[Note 9: LEIBNIZ, _De stylo philosophico Nizol.,_p.63 et sqq.]
[Note 10: GUHRAUER, Gottfried Wilhelm Freiherr von Leibnitz eine Biographie, t. I, p. 76 et sqq.]
[Note 11: Ibid., t. I, Beil., p. 29.]
Leibniz suit, dans l'exposition de sa doctrine, une sorte de route ascensionnelle, où l'on va de la matière à la substance, de la substance à l'âme et de l'âme à Dieu. En outre, il a tout un ensemble de vues morales qui sont comme l'épanouissement de sa métaphysique et qui constituent une théorie du bien.
Ce sont ses diverses étapes que l'on va essayer de parcourir à nouveau, et dans le même ordre.
II.—LA SUBSTANCE
A) NATURE DE LA SUBSTANCE.—On peut dire en un sens «que tout se fait mécaniquement dans la nature corporelle»; mais il n'en demeure pas moins vrai «que les principes mêmes de la