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beaux cheveux constituent un puissant fétiche pour beaucoup d'hommes. Déjà, dans la légende de la Loreley, cyrène qui attire les hommes dans l'abîme, on voit figurer comme fétiche ses «cheveux dorés» qu'elle lisse avec un peigne d'or. Une attraction non moins grande est exercée par la main et le pied; mais alors, souvent,—pas toujours cependant,—des sentiments masochistes et sadistes contribuent à créer un fétiche d'un caractère particulier.

      Il y a des uranistes qui ne sont pas impuissants avec une femme, des époux qui n'aiment pas leur épouse, et qui pourtant sont capables de remplir leurs devoirs conjugaux. Dans ces cas le sentiment de la volupté fait pour la plupart du temps défaut; puisque, en réalité, il n'y a alors qu'une sorte d'onanisme qui souvent ne peut se pratiquer qu'avec le concours de l'imagination qui évoque l'image d'un autre être aimé. Cette illusion peut même produire une sensation de volupté, mais cette rudimentaire satisfaction physique n'est due qu'à un artifice psychique, tout comme chez l'onaniste solitaire qui souvent a besoin du concours de l'imagination pour obtenir une sensation voluptueuse. En général, l'orgasme qui produit la sensation de volupté, ne peut être obtenu que là où il y a une intervention psychique.

      Dans le cas où il y a des empêchements psychiques (indifférence, antipathie, répugnance, crainte d'infection vénérienne ou de grossesse, etc.), la sensation voluptueuse ne paraît guère se produire.

      Par association d'idées, un gant ou un soulier peuvent devenir fétiches.

      Brunn rappelle à ce propos et avec raison que, dans les mœurs du moyen âge, une des plus précieuses marques d'hommage et de galanterie était de boire dans le soulier d'une belle femme, usage qu'on trouve encore aujourd'hui en Pologne. Dans le conte de Cendrillon, le soulier joue également un rôle très important.

      L'expression de l'œil a une importance particulière pour faire jaillir l'étincelle amoureuse. Un œil névrosé peut jouer souvent le rôle de fétiche chez des personnes des deux sexes. «Madame, vos beaux yeux me font mourir d'amour» (Molière).

      Il y a une foule d'exemples de faits où les odeurs du corps jouent le rôle de fétiche, phénomène consciemment ou inconsciemment utilisé dans l'Ars amandi de la femme. Déjà la Ruth de l'Ancien Testament s'est parfumée pour captiver Booz.

      La demi-mondaine, des temps anciens et modernes, consomme beaucoup de parfums. Jaeger, dans sa «Découverte de l'âme», donne de nombreuses indications sur les sympathies des odeurs.

      Binet assure que la voix aussi peut devenir un fétiche. A ce sujet il rapporte une observation faite par Dumas, observation que ce dernier a utilisée dans sa nouvelle: La maison du veuf.

      Il est question d'une femme qui devint amoureuse de la voix d'un ténor et qui fit des infidélités à son mari.

      Le roman de Belot: Les Baigneuses de Trouville, vient à l'appui de cette supposition. Binet croit que, dans bien des mariages conclus avec des cantatrices, c'est le charme fétichiste de la voix qui a agi. Il attire en outre l'attention sur cet autre fait intéressant que, chez les oiseaux chanteurs, la voix a la même signification sexuelle que l'odorat chez les quadrupèdes.

      Ainsi les oiseaux attirent par le chant la femelle qui, la nuit, vole vers celui des mâles qui chante le mieux.

      Il ressort des faits pathologiques du masochisme et du sadisme que des particularités de l'âme peuvent aussi agir comme fétiche, au sens le plus large du mot.

      Ainsi s'explique le phénomène des idiosyncrasies; et la vieille maxime de gustibus non est disputandum, a toujours sa valeur.

       Table des matières

       Table des matières

      Maturité sexuelle.—La limite d'âge dans la vie sexuelle.—Le sens sexuel.—Localisation.—Le développement physiologique de la vie sexuelle.—Érection.—Le centre d'érection.—La sphère sexuelle et le sens olfactif.—La flagellation comme excitant des sens.—La secte des flagellants.—Le Flagellum salutis de Paullini.—Zones érogènes.—L'empire sur l'instinct sexuel.—Cohabitation.—Éjaculation.

      Pendant la période des processus anatomiques et physiologiques qui se font dans les glandes génitales, il se manifeste chez les individus un instinct qui les pousse à perpétuer l'espèce (instinct sexuel).

      L'instinct sexuel, à cet âge de maturité, est une loi physiologique.

      La durée des processus anatomico-physiologiques dans les organes sexuels, ainsi que la durée de la puissance de l'instinct génésique, diffèrent selon les individus et les peuples. Race, climat, conditions héréditaires et sociales, exercent une influence décisive. On sait que les Méridionaux présentent une sensualité bien plus grande que les gens du Nord. Le développement sexuel a lieu bien plus tôt chez les habitants du Midi que chez ceux des pays septentrionaux. Chez la femme des pays du Nord, l'ovulation, qui se manifeste par le développement du corps et les hémorragies périodiques des parties génitales (menstruation), ne se montre qu'entre treize et quinze ans; chez l'homme, le développement de la puberté (qui se manifeste par la mue de la voix, le développement des poils sur la figure et sur le mont de Vénus, les pollutions périodiques, etc.), ne se montre qu'à partir de quinze ans. Au contraire, chez les habitants des pays chauds, le développement sexuel s'effectue plusieurs années plus tôt, chez la femme quelquefois même à l'âge de huit ans.

      Il est à remarquer que les filles des villes se développent à peu près un an plus tôt que les filles de la campagne, et que plus la ville est grande, plus le développement, cæteris paribus, est précoce.

      Les conditions héréditaires n'exercent pas une influence moins grande sur le libido et la puissance virile. Il y a des familles où, à côté d'une grande force physique et d'une grande longévité, le libido et une puissance virile intense se conservent jusqu'à un âge très avancé. Il y en a d'autres où la vita sexualis éclôt tard et s'éteint bien avant le temps.

      Chez la femme, la période d'activité des glandes génitales est plus limitée que chez l'homme, chez qui la production du sperme peut se prolonger jusqu'à l'âge le plus avancé.

      Chez la femme, l'ovulation cesse trente ans après le début de la nubilité. Cette période de stérilité des ovaires s'appelle la ménopause. Celle phase biologique ne représente pas seulement une mise hors fonction et une atrophie définitive des organes génitaux, mais un processus de transformation de tout l'organisme. Dans l'Europe centrale, la maturité sexuelle de l'homme commence vers l'âge de dix-huit ans; sa puissance génésique atteint son maximum vers l'âge de quarante ans. À partir de cette époque, elle baisse lentement.

      La potentia generandi s'éteint ordinairement vers l'âge de soixante-deux ans; la potentia coeundi peut se conserver jusqu'à l'âge le plus avancé. L'instinct sexuel existe sans discontinuer pendant toute la période de la vie sexuelle; il n'y a que son intensité qui change. Il ne se manifeste jamais d'une façon intermittente ou périodique, sous certaines conditions physiologiques, comme c'est le cas chez les animaux.

      Chez l'homme, l'intensité de l'instinct a des fluctuations, des hauts et des bas, selon l'accumulation et la dépense du sperme; chez la femme, l'instinct sexuel augmente d'intensité au moment de l'ovulation, de sorte que, post menstrua, le libido sexualis est plus accentué.

      Le sens sexuel, en tant qu'il se manifeste comme sentiment, idée et instinct, est un produit de l'écorce cérébrale. On n'a pas encore pu jusqu'ici bien déterminer le siège du centre sexuel dans le cerveau.