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plus rien ni de la voûte des cieux ni de la masse de l'univers.

      »Les astres ont cessé de briller, et la lampe de la lune est voilée.

      »La terre tremble et tout s'environne d'éclairs.

      »Alors n'appelle pas le simulacre visible de l'âme de la nature.

      »Car tu ne dois point le voir avant que ton corps ne soit purifié par les saintes épreuves.

      »Amollissant les âmes et les entraînant toujours loin des travaux sacrés, les chiens terrestres sortent alors de ces limbes ou finit la matière, et montrent aux regards mortels des apparences de corps toujours trompeuses.

      »Travaille autour des cercles décrits par le rhombus d'Hécate.

      »Ne change rien aux noms barbares de l'évocation: car ce sont les noms panthéistiques de Dieu; ils sont aimantés des adorations d'une multitude et leur puissance est ineffable.

      »Et lorsque après tous les fantômes, tu verras briller ce feu incorporel, ce feu sacré dont les flèches traversent à la fois toutes les profondeurs du monde;

      »Écoute ce qu'il te dira!»

      Cette page étonnante que nous traduisons en entier du latin de Patricius, contient tous les secrets du magnétisme avec des profondeurs que n'ont jamais soupçonnées les Du Potet et les Mesmer.

      Nous y voyons: 1° d'abord la lumière astrale parfaitement décrite avec sa force configurative et sa puissance pour refléter le verbe et répercuter la voix;

      2° La volonté de l'adepte figurée par l'enfant aux larges épaules monté sur le cheval blanc; hiéroglyphe que nous avons retrouvé sur un ancien tarot de la Bibliothèque impériale;

      3° Le danger d'hallucinations dans les opérations magiques mal dirigées;

      4° L'instrument magnétique qui est le rhombus, espèce de jouet d'enfant en bois creux qui tourne sur lui-même avec un ronflement toujours croissant;

      5° La raison des enchantements par les paroles et les noms barbares;

      6° La fin de l'oeuvre magique, qui est l'apaisement de l'imagination et des sens, l'état de somnambulisme complet et la parfaite lucidité.

      Il résulte de cette révélation de l'ancien monde, que l'extase lucide est une application volontaire et immédiate de l'âme au feu universel, ou plutôt à cette lumière pleine d'images qui rayonne, qui parle et qui s'enroule autour de tous les objets et de tous les globes de l'univers.

      Application qui s'opère par la persistance d'une volonté dégagée des sens et affermie par une série d'épreuves.

      C'était là le commencement de l'initiation magique.

      L'adepte, parvenu à la lecture immédiate dans la lumière, devenait voyant ou prophète; puis, ayant mis sa volonté en communication avec cette lumière, il apprenait à la diriger comme on dirige la pointe d'une flèche; il envoyait à son gré le trouble ou la paix dans les âmes, communiquait à distance avec les autres adeptes, s'emparait enfin de cette force représentée par le lion céleste.

      C'est ce que signifient ces grandes figures assyriennes qui tiennent sous leurs bras des lions domptés.

      C'est la lumière astrale qui est représentée par ces gigantesques sphinx, ayant des corps de lions et des têtes de mages.

      La lumière astrale, devenue l'instrument de la puissante magique, est le glaive d'or de Mithra qui immole le taureau sacré.

      C'est la flèche de Phoebus qui perce le serpent Python.

      Reconstruisons maintenant en esprit ces grandes métropoles de l'Assyrie, Babylone et Ninive, remettons à leur place ces colosses de granit, rebâtissons ces temples massifs, portés par des éléphants ou par des sphinx, relevons ces obélisques au-dessus desquels planent des dragons aux yeux étincelants et aux ailes étendues.

      Le temple et le palais dominent ces entassements de merveilles; là se tiennent cachées en se révélant sans cesse par des miracles les deux divinités visibles de la terre, le sacerdoce et la royauté.

      Le temple, au gré des prêtres, s'entoure de nuages ou brille de clartés surhumaines; les ténèbres se font parfois pendant le jour, parfois aussi la nuit s'illumine; les lampes du temple s'allument d'elles-mêmes, les dieux rayonnent, on entend gronder la foudre, et malheur à l'impie qui aurait attiré sur sa tête la malédiction des initiés! Le temple protége le palais, et les serviteurs du roi combattent pour la religion des mages; le roi est sacré, c'est le dieu de la terre, on se prosterne lorsqu'il passe, et l'insensé qui oserait sans ordre franchir le seuil de son palais, serait immédiatement frappé de mort!

      Frappé de mort sans massue et sans glaive, frappé par une main invisible, tué par la foudre, terrassé par le feu du ciel! Quelle religion et quelle puissance! quelles grandes ombres que celles de Nemrod, de Bélus et de Sémiramis! Que pouvaient donc être avant les cités presque fabuleuses, où ces immenses royautés trônèrent autrefois, les capitales de ces géants, de ces magiciens, que les traditions confondent avec les anges et nomment encore les fils de Dieu et les princes du ciel! Quels mystères dorment dans les tombeaux des nations; et ne sommes-nous pas des enfants lorsque, sans prendre la peine d'évoquer ces effrayants souvenirs, nous nous applaudissons de nos lumières et de nos progrès!

      La puissance magique s'étend plus loin, mais il ne s'agit pas seulement du prétendu fluide magnétique. C'est la lumière astrale tout entière, c'est l'élément de l'électricité et de la foudre, qui peut être mise au service de la volonté humaine; et que faut-il faire pour acquérir cette formidable puissance? Zoroastre vient de nous le le dire: il faut connaître ces lois mystérieuses de l'équilibre qui asservissent à l'empire du bien les puissances mêmes du mal; il faut avoir purifié son corps par les saintes épreuves, lutté contre les fantômes de l'hallucination et saisi corps à corps la lumière, comme Jacob dans sa lutte avec l'ange; il faut avoir dompté ces chiens fantastiques qui aboient dans les rêves; il faut, en un mot, pour nous servir de l'expression si énergique de l'oracle, avoir entendu parler la lumière. Alors on est maître, alors on peut la diriger, comme Numa, contre les ennemis des saints mystères; mais si l'on n'est pas parfaitement pur, si la domination de quelque passion animale vous soumet encore aux fatalités des tempêtes de la vie, on se brûle aux feux qu'on allume, on est la proie du serpent qu'on déchaîne, et l'on périra foudroyé comme Tullus Hostilius.

      Il n'est pas conforme aux lois de la nature que l'homme puisse être dévoré par les bêtes sauvages. Dieu l'a armé de puissance pour leur résister; il peut les fasciner du regard, les gourmander avec la voix, les arrêter d'un signe,... et nous voyons, en effet, que les animaux les plus féroces redoutent la fixité du regard de l'homme, et semblent tressaillir à sa voix. Les projections de la lumière astrale les paralysent et les frappent de crainte. Lorsque Daniel fut accusé de fausse magie et d'imposture, le roi de Babylone le soumit, ainsi que ses accusateurs, à l'épreuve des lions. Les animaux n'attaquent jamais que ceux qui les craignent ou ceux dont eux-mêmes ils ont peur. Un homme intrépide et désarmé ferait certainement reculer un tigre par le magnétisme de son regard.

      Les mages se servaient de cet empire, et les souverains de l'Assyrie avaient dans leurs jardins des tigres soumis, des léopards dociles et des lions apprivoisés. On en nourrissait d'autres dans les souterrains des temples pour servir aux épreuves de l'initiation. Les bas-reliefs symboliques en font foi; ce ne sont que luttes d'hommes et d'animaux, et toujours on voit l'adepte couvert du vêtement

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