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éclatante et durable. Le nombre quatre exprime la nature et la force, et la lettre daleth ד, qui le représente dans l'alphabet hébreux, est figurée dans l'alphabet hiéroglyphique des kabbalistes par un empereur sur son trône.

      Le cinquième livre sera consacré à l'ère sacerdotale du moyen âge. Nous y verrons les dissidences et les luttes de la science, la formation des sociétés secrètes, leurs oeuvres inconnus, les rites secrets des grimoires, les mystères de la divine comédie, les divisions du sanctuaire, qui doivent aboutir plus tard à une glorieuse unité. Le nombre cinq est celui de la quintessence, de la religion, du sacerdoce; son caractère est la lettre ה, représentée dans l'alphabet magique par la figure du grand prêtre.

      Notre sixième livre montrera la magie mêlée à l'oeuvre de la révolution. Le nombre six est celui de l'antagonisme et de la lutte qui prépare la synthèse universelle. Sa lettre est le vaf נ, figure du lingam créateur, du fer recourbé qui moissonne.

      Le septième livre sera celui de la synthèse, et contiendra l'exposé des travaux modernes et des découvertes récentes, les théories nouvelles de la lumière et du magnétisme, la révélation du grand secret des rose-croix, l'explication des alphabets mystérieux, la science, enfin, du verbe et des oeuvres magiques, la synthèse de la science et l'appréciation des travaux de tous les mystiques contemporains. Ce livre sera le complément et la couronne de l'oeuvre comme le septénaire est la couronne des nombres, puisqu'il réunit le triangle de l'idée au carré de la forme. Sa lettre correspondante est le dzaïn ז, et son hiéroglyphe kabbalistique est un triomphateur monté sur un char attelé de deux sphinx. Nous avons donné cette figure dans notre précédent ouvrage.

      Loin de nous la vanité ridicule de nous poser en triomphateur kabbalistique, c'est la science seule qui doit triompher, et celui que nous voulons montrer au monde intelligent, monté sur le char cubique et traîné par les sphinx, c'est le verbe de lumière, c'est le réalisateur divin de la kabbale de Moïse, c'est le soleil humain de l'Évangile, c'est l'homme-Dieu qui est déjà venu comme Sauveur, et qui se manifestera bientôt comme Messie, c'est-à-dire comme roi définitif et absolu des institutions temporelles. C'est cette pensée qui anime notre courage et entretient notre espérance. Et maintenant il nous reste à soumettre toutes nos idées, toutes nos découvertes et tous nos travaux au jugement infaillible de la hiérarchie. Tout ce qui tient à la science, aux hommes acceptés par les sciences, tout ce qui tient à la religion, à l'Église seule, et à la seule Église hiérarchique et conservatrice de l'unité, catholique apostolique et romaine, depuis Jésus-Christ jusqu'à présent.

      Aux savants nos découvertes, aux évêques nos aspirations et nos croyances! Malheur, en effet, à l'enfant qui se croit plus sage que ses pères, à l'homme qui ne reconnaît pas de maîtres, au rêveur qui pense et qui prie pour lui seul! La vie est une communion universelle, et c'est dans cette communion qu'on trouve l'immortalité. Celui qui s'isole se voue à la mort, et l'éternité de l'isolement, ce serait la mort éternelle!

      Éliphas LÉVI.

       Table des matières

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      SOMMAIRE.--Origines fabuleuses.--Le livre de la pénitence d'Adam. --Le livre d'Hénoch.--La légende des anges déchus.--Apocalypse de Méthodius.--La Genèse suivant les Indiens.--L'héritage magique d'Abraham, suivant le Talmud.--Le Sépher Jezirah et le Sohar.

      «Il y eut, dit le livre apocryphe d'Hénoch, des anges qui se laissèrent tomber du ciel pour aimer les filles de la terre.

      Car en ces jours-là, lorsque les fils des hommes se furent multipliés, il leur naquit des filles d'une grande beauté.

      Et lorsque les anges, les fils du ciel, les virent ils furent pris d'amour pour elles; et ils se disaient entre eux: «Allons, choisissons-nous des épouses de la race des hommes, et engendrons des enfants.»

      Alors leur chef Samyasa leur dit: «Peut-être n'aurez-vous pas le courage d'accomplir cette résolution, et je resterai seul responsable de votre chute.»

      Mais ils lui répondirent: «Nous jurons de ne pas nous repentir et d'accomplir tous notre dessein.»

       Et ils étaient deux cents qui descendirent sur la montagne d'Armon.

      Et c'est depuis ce temps-là que cette montagne est nommée Armon, ce qui veut dire la montagne du Serment.

      Voici les noms des chefs de ces anges qui descendirent: Samyasa qui était le premier de tous, Uraka-baraméel, Azibéel, Tamiel, Ramuel, Danel, Azkéel, Sarakuyal, Asael, Armers, Batraai, Anane, Zavèbe, Samsavéel, Ertrael, Turel, Jomiael, Arazial.

      Ils prirent des épouses avec lesquelles ils se mêlèrent, leur enseignant la magie, les enchantements et la division des racines et des arbres.

      Amazarac enseigna tous les secrets des enchanteurs, Barkaial fut le maître de ceux qui observent les astres, Akibéel révéla les signes et Azaradel le mouvement de la lune.»

      Ce récit du livre kabbalistique d'Hénoch, est le récit de cette même profanation des mystères de la science que nous voyons représenter sous une autre image dans l'histoire du péché d'Adam.

      Les anges, les fils de Dieu, dont parle Hénoch, c'étaient les initiés à la magie, puisque après leur chute ils l'enseignèrent aux hommes vulgaires par l'entremise des femmes indiscrètes. La volupté fut leur écueil, ils aimèrent les femmes et se laissèrent surprendre les secrets de la royauté et du sacerdoce.

      Alors la civilisation primitive s'écroula, les géants, c'est-à-dire les représentants de la force brutale et des convoitises effrénées, se disputèrent le monde qui ne put leur échapper qu'en s'abîmant sous les eaux du déluge où s'effacèrent toutes les traces du passé.

      Ce déluge figurait la confusion universelle où tombe nécessairement l'humanité lorsqu'elle a violé et méconnu les harmonies de la nature.

      Le péché de Samyasa et celui d'Adam se ressemblent, tous deux sont entraînés par la faiblesse du coeur, tous deux profanent l'arbre de la science et sont repoussés loin de l'arbre de vie.

      Ne discutons pas les opinions ou plutôt les naïvetés de ceux qui veulent prendre tout à la lettre, et qui pensent que la science et la vie ont pu pousser autrefois sous forme d'arbres, mais admettons le sens profond des symboles sacrés.

      L'arbre de la science, en effet, donne la mort lorsqu'on en absorbe les fruits, ces fruits sont la parure du monde, ces pommes d'or sont les étoiles de la terre.

      Il existe à la bibliothèque de l'Arsenal un manuscrit fort curieux qui a pour titre: Le livre de la pénitence d'Adam. La tradition kabbalistique y est présentée sous forme de légende, et voici ce qu'on

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