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Les rues de Paris, Tome Premier. Bouniol Bathild
Читать онлайн.Название Les rues de Paris, Tome Premier
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Автор произведения Bouniol Bathild
Жанр Биографии и Мемуары
Издательство Public Domain
Voici de la même époque à peu près, un trait d'autant plus admirable que son auteur est resté volontairement inconnu.
Un grenadier garde-française sauve de la mort son chef dont le peuple croyait avoir beaucoup à se plaindre.
«Grenadier, quel est ton nom? demande le duc de Châtelet reconnaissant.
– Colonel, répond le soldat, mon nom est celui de tous mes camarades. Nous nous appelons: le Régiment.»
HUGUES AUBRIOT
Non seulement le nom de ce célèbre prévôt de Paris a été donné à l'une des rues nouvelles de la capitale mais sa statue est une de celles qui décorent la façade de l'Hôtel de Ville. Ces honneurs, Aubriot les mérite, d'après les historiens, en dépit de graves reproches qui pèsent sur sa mémoire. Venu de Dijon, où il était né, à Paris, et recommandé par le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, son seigneur, il se fit remarquer du roi Charles V qui, satisfait de ses premiers services, le nomma, vers 1364, prévôt et capitaine de Paris. Dans ce poste considérable, qu'il occupa durant dix-sept années, Aubriot témoigna d'une activité rare et d'un caractère énergique et résolu, trop même parfois peut-être.
Non-seulement il fit exécuter des travaux en grand nombre pour la défense comme pour la salubrité de la capitale, mais à ces travaux il employa de gré ou de force les vagabonds et les malfaiteurs si nombreux dans la ville depuis les troubles du règne précédent. Grâce à une police sévère et vigilante, les voleurs disparurent et les bourgeois honnêtes ne craignirent plus de s'aventurer, même le soir, dans les rues de la capitale.
Les tapages des écoliers de l'Université, trop enclins parfois à abuser de leurs priviléges, durent cesser, mais le prévôt, dans la répression des abus, ne tint pas assez compte des droits établis, des exigences du temps et montra parfois plus de passion que de prudence.
Il fit défense aux marchands de vendre ou de prêter des armes aux écoliers, sans sa permission expresse; mais de plus, pour arrêter les incursions de ces derniers, il construisit, au bout du pont Saint-Michel, le petit Châtelet, dans lequel il fit creuser deux cachots qu'il appelait par dérision le clos Bruneau et la rue de Fouarre.
L'Université, traitée plusieurs fois avec peu d'égards par le prévôt, vit là, et pas à tort, sans doute, une nouvelle injure à son adresse, et la perte d'Aubriot fut résolue. Pour son malheur, malgré ses grandes qualités comme administrateur, Aubriot n'avait pas su se concilier l'estime des honnêtes gens par une vie exemplaire et bien au contraire. Tout en faisant la part des exagérations, il ne semble pas douteux qu'il y eut trop de vérité dans les accusations si graves qui s'élevèrent de divers côtés à la fois contre lui, et que nous trouvons reproduites dans le Laboureur et Jean Juvénal des Ursins, écrivains contemporains. Voici ce que nous lisons dans l'Histoire de Charles VI, roi de France, par le dernier:
«Hugues Aubriot, natif de Bourgogne, lequel, par le moyen du duc d'Anjou, fut fait prévôt de Paris, estoit et si avoit un grand gouvernement des finances. Il fit plusieurs notables édifices à Paris, le pont Saint-Michel, les murs de devers la bastille Saint-Antoine, le Petit-Chastelet et plusieurs autres choses dignes de grande mémoire. Mais, sur toutes choses, avoit, en grande irrévérence les gens d'église, et principalement l'Université de Paris. Et tellement que secrètement on fit enqueste de son gouvernement et de sa vie qui estoit très-orde et deshonneste en toute ribaudise, à decevoir femmes, et ne croyoit point le saint sacrement de l'autel, et s'en moquoit et ne se confessoit point et estoit un très mauvais catholique. En plusieurs et diverses hérésies estoit encouru et ne craignoit aucune puissance pour ce qu'il estoit fort en la grâce du roy et des seigneurs. Toutefois fut fort poursuivi par l'Université et gens d'église, tellement qu'on le prit et emprisonna-t-on, et à la fin fut content de se rendre prisonnier ès prisons de monsieur l'evesques de Paris. Et fut examiné sur plusieurs points, lesquels il confessa, et fut trouvé par grands clercs à ce cognoissans qu'il estoit digne d'être brûlé. Mais à la requeste des princes, cette peine lui fut relaschée, et seulement aux parvis Notre-Dame fut publiquement presché et mitré par l'Évêque de Paris, vestu en habit pontifical, et fut déclaré en effet estre de la loy des Juifs et contempteur des sacrements ecclésiastiques et avoir encouru les sentences d'excomuniement qu'il avoit par longtemps contemnées et méprisées. Et le condamna-t-on à estre perpétuellement en la fosse au pain et à l'eau.»
Il fut enfermé dans un des cachots de cette même Bastille qu'il avait fait construire; de là, dit-on, transféré dans les prisons de l'évêque de Paris. Mais l'année suivante (1382), lors de l'insurrection populaire, dite des Maillotins, il fut délivré «et vinrent (les mutins), aux prisons de l'évêque de Paris, et rompirent tout, et délivrèrent ceux qui estoient, et mesmement Hugues Aubriot, qui estoit condamné comme dit est; et lui fut requis qu'il fust leur capitaine, lequel le consentit mais la nuit s'en alla… Et le lendemain vinrent à l'hostel de Hugues Aubriot, et le cuidoient (pensaient) trouver pour le faire leur capitaine. Et quand ils virent qu'il n'y estoit pas, furent comme enragés et desplaisans, et commencèrent à entrer en fureur, et vouloient aller abattre le pont de Charenton.»
Aubriot, qui n'avait eu que le tort d'exagérer le principe d'autorité et qui à aucun prix ne voulait jouer le rôle de Marcel et se faire chef de révoltés, ayant quitté Paris dans la nuit même de sa délivrance, se retira dans son pays natal à Dijon, et il y mourut peu de temps après, 1382 ou 1383. – D'après sa conduite dans cette dernière période de sa vie, on peut croire que son repentir était sincère et qu'il y persévéra jusqu'à la fin.
SYLVAIN BAILLY
I
Bailly, célèbre comme savant avant la Révolution est aujourd'hui connu surtout par sa fin tragique. À peine âgé de vingt-quatre ans6, il comptait déjà parmi les astronomes distingués. Élu membre de l'académie des sciences à l'âge de vingt-sept ans (1763), il devint plus tard membre de l'académie française, (1783) et deux ans après de celle des inscriptions et belles-lettres. Ces distinctions, il les devait à ses publications littéraires et scientifiques encore que les dernières surtout aux yeux des juges compétents aient aujourd'hui perdu beaucoup de leur valeur.
«Bailly par des études opiniâtres avait acquis beaucoup d'instruction; mais il avait le jugement faux ou du moins sujet à s'égarer en poursuivant des systèmes qui ne sont fondés sur rien de précis. Son Histoire de l'astronomie est un véritable roman de physique dont le but est de faire le monde très vieux contrairement aux écrivains, sacrés et profanes, qui en ont déterminé l'âge, en opposition, d'ailleurs avec l'aspect du globe et les découvertes de la géologie. Qui pourra concevoir en effet la possibilité d'une révolution qui aura transporté la Sibérie des régions équinoxiales aux régions polaires; qui trouvera comme lui dans les Samoyèdes les pères des sciences et des arts? Son histoire de l'astronomie indienne n'est pas moins remplie de paradoxes, il en est de même des Lettres de l'Atlantide et sur l'origine des sciences. Aussi, tout en reconnaissant en lui de l'imagination, de la science et le talent d'écrire, les savants de son temps appelèrent ses systèmes astronomiques: Les Rêveries de Bailly7».
La réputation d'honnêteté de Bailly le fit nommer, en 1786, membre de la commission chargée d'inspecter les hôpitaux. Le rapport de Bailly choisi par ses collègues pour tenir la plume, n'est pas le moins intéressant de ses ouvrages, quoiqu'il attriste profondément par la révélation d'un état de choses qui nous semble aujourd'hui monstrueux. D'abord quand les commissaires se présentent à l'Hôtel-Dieu afin d'examiner par eux-mêmes l'établissement où les abus leur avaient été particulièrement signalés, la porte leur est refusée. «Nous avions besoin de divers éléments, nous les avons demandés, aussi bien qu'une personne qui pût nous guider et nous instruire; nous n'avons rien obtenu.»
«Quelle était donc l'autorité, dit Arago Скачать книгу
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Il était né à Paris, le 15 septembre 1736.
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