Скачать книгу

EMG Rapp, qui avait commencé cette étude et que la maladie a empêché de terminer son œuvre. Nous lui devons beaucoup pour notre chapitre sur les officiers d’état-major général.

      Un mandat conjoint de l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires (ASHSM) et de la Bibliothèque militaire fédérale (BMF) – actuellement Bibliothèque Am Guisanplatz – nous a par ailleurs permis de dépouiller les rapports des attachés militaires français à Berne. Cette documentation, dont une partie a été publiée dans un recueil, nous a été très utile. Aussi, nous tenons à remercier tout particulièrement l’ASHSM et la BMF.

      Le professeur Rudolf Jaun a contribué à cette recherche en soutenant scientifiquement la préparation du dossier pour le FNS. Il a également relu le premier manuscrit et nous a aidé de ses précieux conseils. Nous lui adressons toute notre gratitude.

      Cette étude n’aurait pas été possible sans le concours du personnel des archives et des bibliothèques où nous avons travaillé, qui ont mis à notre disposition les archives, les livres, les documents et les illustrations ayant servi à la réalisation de l’ouvrage. Nous pensons tout particulièrement aux employés des Archives fédérales, de la Bibliothèque nationale, de la Bibliothèque Am Guisanplatz, notamment le colonel Dominic Pedrazzini, du Service historique de la Défense à Vincennes et de l’Office fédéral de la statistique. Nous aimerions également remercier Pierre Streit, directeur scientifique du Centre d’histoire et de prospective militaires de Pully, pour ses propositions iconographiques. Enfin, les cartes ont été réalisées par Monsieur André Spicher, à qui nous adressons nos plus vifs remerciements.

      La publication d’un ouvrage nécessite toujours le patient travail de relecture du manuscrit. Hervé de Weck s’est chargé de cette tâche importante et nous lui présentons toute notre gratitude. Nous aimerions encore remercier le FNS pour son soutien financier, tant pour la réalisation de l’étude que pour sa publication, ainsi que la maison d’édition hier + jetzt qui a réalisé l’ensemble des travaux d’édition.

      1. Introduction

      Le présent ouvrage ne constitue pas une simple étude institutionnelle de l’Etat-major général. Comme son titre l’indique, il représente aussi une histoire des relations internationales de la Suisse avec ses voisins immédiats – France, Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie – au cours d’une période charnière, les années 1874–1906. Celles-ci représentent un contexte international nouveau pour la Suisse, caractérisé par le voisinage de quatre grandes puissances qui n’ont pas résolu certains de leurs litiges territoriaux, par la prééminence nouvelle de l’Allemagne et par la constitution de réseaux d’alliances qui formeront les deux blocs de belligérants qui s’affronteront au cours de la Première Guerre mondiale. Dans ce contexte délicat, la position de la Suisse est d’autant plus inconfortable que plusieurs sujets de tensions existent avec ses voisins: construction du réseau fortifié Séré de Rivières, neutralité de la Savoie, accueil de réfugiés politiques, conflits douaniers, etc.

      Sur le plan intérieur, la période se caractérise par une forte volonté centralisatrice, au niveau tant politique que militaire avec, notamment, l’adoption de la Constitution de 1874 et les lois d’organisation militaire de 1874 et de 1907. Quant à l’Etat-major général, il s’inscrit parfaitement dans ce contexte de centralisation et de développement institutionnels. Organe de second ordre aux pouvoirs limités jusqu’en 1874, il prend peu à peu davantage d’importance pour devenir, avec la loi de 1907, la première subdivision administrative du Département militaire fédéral.

      Ainsi sont donnés les deux grands axes de l’ouvrage. Les bornes chronologiques, imposées dans le cadre de la collection Der Schweizerische Generalstab/L’Etat-major général suisse, sont en adéquation avec les deux approches. 1874 et 1907 marquent l’entrée en vigueur de deux lois d’organisation militaire. La première de ces dates correspond à la mise en place d’une véritable organisation du Bureau d’état-major créé en 1865. La seconde marque le début d’une ère nouvelle; elle correspond à la consécration de la nouvelle place hiérarchique de l’institution et à son inscription dans la législation. De plus, l’Etat-major général entre dans une autre période, avec le départ de son chef, le colonel Arnold Keller, et l’arrivée à sa tête de Theophil Sprecher von Bernegg. Dans le domaine international, 1874 annonce le début du relèvement de la France, ainsi que celui de l’antagonisme avec l’Allemagne qui conduira à la Première Guerre mondiale. L’année 1907, de son côté, marque la fin des modifications majeures dans le domaine de la constitution des blocs d’alliances. Certes, des hésitations apparaîtront encore jusqu’en 1914, mais plus aucun changement significatif n’aura lieu.

      2. Eléments historiographiques

      A l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays, l’intérêt pour l’histoire militaire de la Première Guerre mondiale et de la période qui l’a précédée a connu, en Suisse, un renouveau significatif au cours des dix dernières années et l’historiographie s’est enrichie par la publication d’ouvrages importants sur des thématiques variées. La brève synthèse historiographique que nous présentons ici n’a aucune prétention à l’exhaustivité. Elle a, plus modestement, pour but de mentionner les travaux les plus significatifs et les plus récents sur le sujet. Parmi les livres généraux présentant une vaste synthèse, citons celui de Hans Rudolf Fuhrer qui traite de l’armée et de la défense de la Suisse au cours de la guerre.1 Dans un registre plus spécifique, Christophe Simeon a réalisé un mémoire de licence sur le développement manqué de l’aviation militaire entre 1910 et 1914.2

      Deux domaines ont cependant connu un regain d’intérêt particulièrement marqué. Le premier est le genre biographique. Divers historiens se sont ainsi penchés sur les vies de certains personnages parmi les plus marquants de la période, notamment Ulrich Wille,3 nommé général en 1914, Theophil Sprecher von Bernegg,4 chef de l’Etat-major général à partir de 1906, et Fritz Gertsch,5 officier instructeur non-conformiste, envoyé en mission au cours de la guerre russo-japonaise. Ces biographies viennent s’ajouter à des études antérieures, comme celle d’Arnold Linder sur le chef de l’Etat-major général, Arnold Keller.6 Le second domaine est celui, remarquablement vaste, de l’histoire sociale. Un premier ouvrage général s’est intéressé aux relations entre le peuple suisse et son armée.7 Cette intéressante synthèse établit notamment une comparaison entre les situations spécifiques des deux guerres mondiales. Les aspects idéologiques, les conceptions politiques et militaires du corps des officiers, ainsi que les querelles qui en ont découlé, ont aussi fait l’objet d’une attention particulière. Rudolf Jaun a étudié l’influence des conceptions militaires prussiennes sur les officiers suisses de la Belle Epoque.8 De son côté, David Rieder a décortiqué de manière approfondie l’«affaire de l’hydre» qui a entraîné la démission de nombreux chefs de l’administration du Département militaire fédéral, dont le chef de l’Etat-major général.9

      En ce qui concerne plus particulièrement cette dernière institution, sujet du présent livre, les principaux ouvrages qui lui sont consacrés pour la fin du XIXe siècle sont plus anciens et datent des années 1980 et du début de la décennie 1990. La collection Der Schweizerische Generalstab/L’Etat-major général suisse, qui retrace son histoire depuis les origines jusqu’au milieu des années 1960, comprend deux volumes qui étudient les questions institutionnelles et politiques. Le premier est celui réalisé par Victor Hofer pour les années 1848–1874.10 Le second, qui aborde la période 1907–1924, a été publié par Hans Rapold.11 Les aspects sociologiques relatifs au corps des officiers d’Etat-major général ont par ailleurs été traités

Скачать книгу