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impraticable. On traverse Pozzalo, village dangereux à cause des voleurs; il est prudent de ne pas y passer la nuit.

      16 octobre.—Départ d'Alexandrie pour aller à Tortone; on passe la Scrivia; cette rivière est tantôt guéable, tantôt d'une grande force; de sorte qu'il n'y a point de prix fixe pour le passage en bateau. Le mien a duré deux minutes. J'ai offert 5 sous; on m'a demandé 3 livres, et l'on s'est contenté de 10 sous, sur la menace d'informer le commandant.

      Description de Plaisance... l'église du Dôme est grande, belle; beaucoup de peintures.

      17 octobre.—Parti de Plaisance à trois heures et demie, j'arrive à cinq heures à Fiorenzuola, petite ville où je ne trouve point de chevaux, à cause de la foire; il faut se décider à coucher.

      Il y a grand monde à l'auberge; je suis engagé à aller à un bal que donnent quelques seigneurs des environs; j'y reste jusqu'à deux heures du matin, puis je vais me coucher; en partant à six heures et demie je rencontre quelques dames qui en sortaient. Description de Parme, Reggio et Modène.

      21 octobre.—La grande tour de Modène, une des sept merveilles de l'Italie: il y a quatre cents marches à monter.

      23 octobre.—Arrivé à Bologne. Je me loge hôtel de la Paix. Description de Bologne. L'église métropolitaine de Saint-Pierre et la collégiale de San-Pétronio sont l'une et l'autre très vastes et d'une très grande hauteur.

      24 octobre.—Partie de campagne chez le marquis de Rata, où j'ai vu le cardinal-légat. Le soir, vu Mme Bianchi la mère qui m'a fait beaucoup d'amitiés.

      25 octobre.—Vu le doyen de Bianchi dont j'ai reçu toutes les offres de service. Dîné chez M. de Merendoni, avec le doyen qui ne m'a pas quitté de toute la journée; nous sommes allés ensemble à San-Giovani-in-Monte, où se sont chantés en grande cérémonie la messe et les vêpres en l'honneur de saint Antoine de Padoue, par une société philharmonique composée de nobles.

      26 octobre.—Le doyen m'a prêté son domestique, qui m'a accompagné à l'Institut, etc... Je suis allé voir le marquis de Tauraro qui a de beaux tableaux de maîtres.

      Après le dîner le doyen m'a conduit chez sa sœur, la comtesse de Pepoli, à la campagne à 3 milles de la ville, sur la route de Ferrare. J'y suis invité pour dimanche.

      28 octobre 1787.—Vu la fameuse madone de Saint-Luc. Grande chapelle de la Vierge ou pour mieux dire grande église située sur la hauteur, à 3 milles de Bologne; on y arrive par six cent vingts portiques tous couverts. Le chemin pour les carrosses est à côté, et dans la montée les portiques passent trois fois par dessus. (Suit une grande description.)

      La chapelle est fondée et entretenue par souscriptions particulières des Bolognais; la première pierre fut posée en 1733.

      1er novembre.—Installation solennelle du gonfalonnier chef du Sénat, premier magistrat de la ville de Bologne, qui n'a plus que l'ombre de son ancien pouvoir; depuis que Bologne s'est donnée au Pape, l'autorité réside toute entière dans la personne du cardinal-légat; ce qui n'empêche pas qu'aujourd'hui on suive les mêmes usages qu'autrefois.

      Le gonfalonnier change tous les deux mois; pendant quatre jours tous les deux mois, ce sont les mêmes fêtes et processions qui se renouvellent.

      2 novembre.—Départ de Bologne pour Florence à neuf heures du matin; passage des Apennins par un vent violent.

      Je m'arrête trois heures à Lojano, méchant village, pour faire raccommoder ma voiture à laquelle trois boulons ont cassé.

      Florence.—J'arrive à Florence à dix heures du soir.

      En entrant en Toscane, il faut se faire visiter, ou consigner deux sequins (le sequin valait 12 livres) qui sont rendus à Florence, quand on a visité la malle. Pour cela il faut aller à la douane où j'ai perdu une matinée.

      3 novembre.—Sur la recommandation de Mme Spinosa, je me suis logé à l'Aigle Noir près du Dôme chez Pio Lombardi. La ville compte 95,000 habitants.

      (Ici grande description de la ville, de ses monuments, de ses palais, des églises et des musées; il visite le palais Capponi, berceau de Laurent Capponi qui s'est rendu célèbre à Lyon par sa générosité au XVIe siècle. Arrivé le 2 novembre, il en est reparti le 7; ce n'était pas trop pour voir toutes les merveilles de cette ville magnifique dans laquelle il devait s'arrêter à son retour.)

      7 novembre.—Départ de Florence pour Lucques, à six heures et demie du matin. Attendu près d'une demi-heure à la porte pour laisser entrer les voitures des maraîchers; enfin nous sortons.

      Je m'arrête à Cojano pour voir le palais Poggio au grand-duc, qu'on vante beaucoup, je ne sais pas pourquoi.

      À Buggiano, je me suis disputé avec le maître de poste qui voulait me mettre trois chevaux à cause du mauvais chemin et de la pluie; par amiable composition, il a été convenu qu'au lieu de 4 pauls par cheval et par poste, je n'en donnerais que 3 ce qui a été exécuté.

      7 novembre.—En arrivant à Lucques, à six heures du soir, il a fallu faire le tour de la ville le long des remparts, parce qu'à la nuit les portes sont fermées à l'exception d'une seule; pour entrer on paye 6 sous par voiture et 2 sous par personne pour se faire ouvrir.

      Lucques, république aristocratique, comme Bologne l'était autrefois, est gouvernée par un gonfalonnier et huit anziani (anciens) qui changent tous les deux mois; il y a un grand conseil composé de cent cinquante nobles qui décide de toutes les affaires.

      Logé à la Croix-de-Malte; payé le plus haut prix qu'on ait exigé de moi jusqu'à présent 16 pauls par jour; mais il faut observer que je suis seul dans l'hôtel, et que je paye pour ceux qui n'y sont pas.

      9 novembre 1787.—Arrivé à Pise le soir, logé au Trois-Donzelles. (Description de Pise.)

      10 novembre.—Parti après dîner; arrivé à Livourne avant la nuit.

      11 novembre.—Visité en mer deux bâtiments suédois avec Mme Redi et M. Ulric.

      Livourne ne brille pas par ses églises; les deux plus belles sont le Dôme et les Dominicains. Par contre, le théâtre est fort joli; il est grand, bien éclairé, avec cinq rangs de loges superposées; mais l'opéra y est très mauvais.

      17 novembre.—Départ de Livourne à sept heures du matin pour retourner à Florence.

      La ville de Livourne est un port franc, où tout peut entrer et sortir par mer; mais du côté de la terre, les douanes du grand-duc sont très rigides.

      Avant de partir il faut faire visiter et plomber ses malles; sans cela on est visité à la porte de Pise, de Florence, en un mot, dans toutes les villes de la Toscane.

      J'avais fait plomber ma malle à Florence, pour aller jusqu'à Rome sans la défaire; arrivé à Florence à neuf heures du soir, on a prétendu qu'il fallait visiter cette malle, parce qu'elle venait de Livourne ou bien aller à la douane.

      Il a fallu consigner encore une fois ma voiture à la douane pour la retirer le lendemain matin. J'ai eu la mauvaise chance d'être pris pour un marchand d'échantillons, ce qui m'a fait traiter avec rigueur.

      19 novembre.—Revu Florence. (Nouvelle description de la ville.)

      Revu la galerie du Grand-Duc degli uffici avec un nouveau plaisir. (Le sentiment qu'il éprouve de revoir Florence est partagé par tous ceux qui ont eu la chance heureuse d'y aller et d'y retourner.)

      20 novembre.—Dîné chez M. Redi; après le spectacle et le souper je me suis mis en chaise à onze heures et demie du soir pour me rendre à Bologne où j'arrive

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