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Lieutenant général et Gouverneur de la position fortifiée de Namur.

      (Affiché à Namur le 3 décembre 1914.)

      Mais, dès le 8 décembre, L'Ami de l'Ordre reçut l'autorisation de reparaître; les Allemands avaient trop grand besoin de cette feuille qui leur sert à répandre de fausses nouvelles dans le public namurois. Quand nous disons que les Allemands lui permirent de reparaître, nous faisons sans doute erreur: il faudrait dire qu'ils le forcèrent à reparaître, car c'est en effet sous la contrainte que les rédacteurs de L'Ami de l'Ordre publient leur feuille. Eux-mêmes l'ont avoué ouvertement dans les numéros du 7 octobre 1914 et du 6 novembre 1914 21. Quoi qu'il en soit, dans le numéro qui suivit la suspension, L'Ami de l'Ordre s'humilia avec toute la componction désirable.

      21 [ Voir Comment les Belges résistent..., p. 313.]

      Que le lecteur ne s'étonne pas de ce que les Allemands obligent les journaux à paraître. Voici, dit La Métropole, citée par La Belgique (de Rotterdam), ce qui s'est passé à Ostende:

      Le 25 mai, MM. Elleboudt et Verbeeck, directeurs respectivement des journaux Le Littoral (catholique) et L'Écho d'Ostende (libéral), qui avaient été invités à faire reparaître leur journal sous la censure allemande, mais avaient énergiquement refusé, furent condamnés pour insubordination à l'autorité allemande, M. Elleboudt à trois mois et M. Verbeeck à deux mois de prison. (La Belgique [de Rotterdam], 27 juin 1916, p. 2, col. 3.)

      Rien ne montre mieux la servitude où croupissent ces journaux que leurs attaques contre ceux qui se permettent de ne pas être de leur avis. Qu'il nous suffise de citer un article paru dans Le Bruxellois (journal quotidien indépendant, dit le sous-titre):

       Nos patriotards.

      Certain patriotard pointu répand certaines calomnies dans l'arrondissement de Dinant, contre Le Bruxellois et contre son correspondant. Ce tartufe base ses critiques simplement sur ceci: Les journaux paraissant actuellement en Belgique, sont tous vendus à l'ennemi (sic)... et je suis correspondant de ces feuilles «mensongères»... (resic).

      Ce «patriote» si éclairé est-il certain de ne rien avoir sur la conscience? D'ailleurs il est seul «à penser» de cette façon; car toute la population dinantaise, depuis le début de l'occupation, est convaincue que les quelques journaux qui n'ont pas cessé de paraître, et ceux qui ont vu le jour depuis, ont rendu de grands et réels services au peuple belge, en facilitant les relations entre la population de province et les autorités, en ranimant la vie commerciale, et surtout en coupant les ailes à ces canards ridicules qui se répandaient chez nous.

      Ce dresseur trop intéressé de listes noires tombe sous l'application immédiate d'un arrêté récent et mérite d'être puni. Il fera bien de ne plus l'oublier, sinon c'est nous qui le lui rappellerons.

       (Le Bruxellois, 13 octobre 1915.)

      L'arrêté dont il menace son contradicteur est ainsi conçu:

       Arrêté concernant la répression des abus commis au préjudice des personnes germanophiles.

      ART. 1.—Quiconque tente de nuire à d'autres personnes en ce qui concerne leur situation pécuniaire ou leurs ressources économiques (par exemple leur gagne-pain), en les inscrivant sur des listes noires, en les menaçant de certains préjudices ou en recourant à d'autres moyens du même genre, parce que ces personnes sont de nationalité allemande, entretiennent des relations avec les Allemands ou font preuve de sentiments germanophiles, est passible d'une peine d'emprisonnement de deux ans au plus ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 10.000 marks. Les deux peines pourront être réunies.

      Est passible de la même peine tout qui offense ou maltraite une autre personne pour une des raisons susmentionnées et tout qui, en menaçant de certains préjudices ou en recourant à d'autres procédés analogues, tente d'empêcher une autre personne de faire montre de sentiments germanophiles.

      Si un des actes répréhensibles prévus aux premier et deuxième alinéas est commis en commun par plusieurs personnes qui se sont entendues à cette fin, chaque membre d'un tel groupement sera considéré comme contrevenant. Dans ce cas, le maximum de la peine pourra être porté à cinq ans d'emprisonnement.

      ART. 2.—Les infractions au présent arrêté seront jugées par les tribunaux militaires.

      Bruxelles, le 4 septembre 1915.

      Le Gouverneur général en Belgique, Baron VON BISSING, Général-Colonel.

      Citons encore deux faits qui mettent en évidence l'abjection des journaux domestiqués. A la mort du tant regretté Émile Waxweiler, les feuilles censurées relatèrent sa vie et ses occupations comme directeur de l'Institut de Sociologie et comme professeur à l'Université de Bruxelles; elles parlèrent de ses ouvrages et de ses cours d'Extension; mais de tout ce qu'il accomplit pendant la guerre, pas un mot; ses deux livres, La Belgique neutre et loyale et Le Procès de la Neutralité belge, ne sont pas même mentionnés: silence d'autant plus significatif que ces ouvrages sont parfaitement connus en Belgique; le premier y a même été réimprimé (voir p. 8).

      Enfin, dernier degré de l'avilissement, Le Bruxellois publie journellement le nom et l'adresse des jeunes gens qui sont soupçonnés d'avoir passé la frontière pour aller s'enrôler dans l'armée belge.

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