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dehors.

      MARGUERITE.

      Je vais te raconter ce qui est arrivé ce matin à trois pauvres petits hérissons et à leur maman.»

      Et, tout en marchant, Marguerite raconta toute la scène du matin.

      SOPHIE.

      Et où les a-t-on jetés, ces hérissons?

      MARGUERITE.

      Dans la mare du potager.

      SOPHIE.

      Allons les voir; ce sera très amusant.

      MARGUERITE.

      Mais il ne faut pas trop approcher de l'eau: maman l'a défendu.

      SOPHIE.

      Non, non; nous regarderons de loin.»

      Elles coururent vers la mare, et, comme elles ne voyaient rien, elles approchèrent un peu.

      SOPHIE.

      En voilà un, en voilà un! je le vois; il n'est pas mort, il se débat. Approche, approche; vois-tu?

      MARGUERITE.

      Oui, je le vois! Pauvre petit, comme il se débat! les autres sont morts.

      SOPHIE.

      Si nous l'enfoncions dans l'eau avec un bâton pour qu'il meure plus vite? Il souffre, ce pauvre malheureux.

      MARGUERITE.

      Tu as raison. Pauvre bête! le voici tout près de nous.

      SOPHIE.

      Voilà un grand bâton; donne-lui un coup sur la tête, il enfoncera.

      MARGUERITE.

      Non, je ne veux pas achever de tuer ce pauvre petit hérisson; et puis, maman ne veut pas que j'approche de la mare.

      SOPHIE.

      Pourquoi?

      MARGUERITE.

      Parce que je pourrais glisser et tomber dedans.

      SOPHIE.

      Quelle idée! Il n'y a pas le moindre danger.

      MARGUERITE.

      C'est égal! il ne faut pas désobéir à maman.

      SOPHIE.

      Eh bien, à moi on n'a rien défendu; ainsi je vais tâcher d'enfoncer ce petit hérisson.»

      Et Sophie, s'avançant avec précaution vers le bord de la mare, allongea le bras et donna un grand coup au hérisson, avec la longue baguette qu'elle tenait à la main. Le pauvre animal disparut un instant, puis revint sur l'eau, où il continua à se débattre. Sophie courut vers l'endroit où il avait reparu, et le frappa d'un second coup de sa baguette. Mais, pour l'atteindre, il lui avait fallu allonger beaucoup le bras; au moment où la baguette retombait, le poids de son corps l'entraînant, Sophie tomba dans l'eau; elle poussa un cri désespéré et disparut.

      Marguerite s'élança pour secourir Sophie, aperçut sa main qui s'était accrochée à une touffe de genêt, la saisit, la tira à elle, parvint à faire sortir de l'eau le haut du corps de la malheureuse Sophie, et lui présenta l'autre main pour achever de la retirer.

      Pendant quelques secondes elle lutta contre le poids trop lourd qui l'entraînait elle-même dans la mare; enfin ses forces trahirent son courage, et la pauvre petite Marguerite se sentit tomber avec Sophie.

      La courageuse enfant ne perdit pas la tête, malgré l'imminence du danger; elle se souvint d'avoir entendu dire à Mme de Fleurville que, lorsqu'on arrivait au fond de l'eau, il fallait, pour remonter à la surface, frapper le sol du pied; aussitôt qu'elle sentit le fond, elle donna un fort coup de pied, remonta immédiatement au-dessus de l'eau, saisit un poteau qui se trouva à portée de ses mains, et réussit, avec cet appui, à sortir de la mare.

      N'apercevant plus Sophie, elle courut toute ruisselante d'eau vers la maison en criant: «Au secours, au secours!» Des faucheurs et des faneuses qui travaillaient près de là accoururent à ses cris.

      «Sauvez Sophie, sauvez Sophie! elle est dans la mare! criait Marguerite.

      —Mlle Marguerite est tombée dans l'eau, criaient les bonnes femmes; au secours!

      —Sophie se noie, Sophie se noie, sanglotait Marguerite désolée; allez vite à son secours.»

      Une des faneuses, plus intelligente que les autres, courut à la mare, aperçut la robe blanche de Sophie qui apparaissait un peu à la surface de l'eau, y plongea un long crochet qui servait à charger le foin, accrocha la robe, la tira vers le bord, allongea le bras, saisit la petite fille par la taille, et l'enleva non sans peine.

      Pendant que la bonne femme sauvait l'enfant, Marguerite, oubliant le danger qu'elle avait couru elle-même, et ne pensant qu'à celui de Sophie, pleurait à chaudes larmes et suppliait qu'on ne s'occupât pas d'elle et qu'on retournât à la mare.

      Camille, Madeleine, qui accoururent au bruit, augmentèrent le tumulte en criant et pleurant avec Marguerite.

      Mme de Rosbourg et Mme de Fleurville, entendant une rumeur extraordinaire, arrivèrent précipitamment et poussèrent toutes deux un cri de terreur à la vue de Marguerite, dont les cheveux et les vêtements ruisselaient.

      «Mon enfant, mon enfant! s'écria Mme de Rosbourg. Que t'est-il donc arrivé? Pourquoi ces cris?

      —Maman, ma chère maman, Sophie se noie, Sophie est tombée dans la mare!»

      A ces mots, Mme de Fleurville se précipita vers la mare, suivie du garde et des domestiques. Elle ne tarda pas à rencontrer la faneuse avec Sophie dans ses bras, qui, elle aussi, pleurait à chaudes larmes.

      Mme de Rosbourg, voyant l'agitation, le désespoir de Marguerite, ne comprenant pas bien ce qui la désolait ainsi, et sentant la nécessité de la calmer, lui dit avec assurance:

      «Sophie est sauvée, chère enfant; elle va très bien, calme-toi, je t'en conjure.

      —Mais qui l'a sauvée? je n'ai vu personne.

      —Tout le monde y a couru pendant que tu revenais.»

      Cette assurance calma Marguerite; elle se laissa emporter sans résistance.

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