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au courant des discussions et préparatifs avant son arrivée aux Etats-Unis en mars 1940 ? On peut en douter. Le voyage aux Etats-Unis des princes Félix et Jean huit mois avant le déclenchement des hostilités au Luxembourg et au moment même de l’invasion de la Pologne, le 1er septembre 1939, s’inscrit dans ce contexte d’une potentielle invasion allemande et donc d’un exil de plus ou moins longue durée. Cette visite princière avait déterminé sinon préparé une partie du déroulement de l’exil qui devait en effet mener la famille grand-ducale et le gouvernement de l’autre côté de l’Atlantique pour un exil de plus ou moins quatre ans.

      Le prince Félix et le Grand-Duc héritier, accompagnés par le neveu du prince, l’archiduc Félix d’Autriche-Hongrie, s’étaient déplacés aux Etats-Unis et au Canada fin août 1939, notamment pour visiter l’Exposition Universelle à New York. Le 24 août 1939, l’époux et le fils aîné de la Grande-Duchesse se sont tout d’abord rendus au Canada pour un bref séjour à Montréal et à Québec. Du 27 août au 5 septembre 1939, les princes luxembourgeois ont été reçus avec tous les honneurs aux Etats-Unis. Le 28 août 1939, un déjeuner eut lieu à Washington avec le président Franklin Delano Roosevelt. De cette rencontre au sommet avec le président à l’origine du « New Deal » est né un lien qui allait s’avérer des plus utiles au cours des années à venir. Le 30 août, les princes ont ouvert une exposition de peintres (Beckius, Stoffel, Kutter, Lamboray, etc.) et sculpteurs (Trémont et Wercollier notamment) luxembourgeois à la Arthur U. Newton Gallery de New York. Le consul général honoraire du Luxembourg William H. Hamilton101 était également présent, comme il avait été désigné commissaire luxembourgeois pour l’Exposition de New York. Le 1er septembre, les princes ont assisté à un déjeuner au “New York Stock Exchange”. Le 4 septembre 1939 eut lieu la journée luxembourgeoise à l’Exposition Internationale à New York. Le retour princier se fit, plus tôt qu’initialement planifié, le 5 septembre 1939 à bord du « Nieuw Amsterdam » hollandais avec Herbert Claiborne Pell,102 ministre américain à Lisbonne en 1940, et le capitaine John Gade, attaché naval à l’ambassade américaine à Bruxelles. Ces deux personnes allaient s’avérer des contacts importants dans le cadre de l’exil de la famille grand-ducale et du gouvernement luxembourgeois. Ce fut en quelque sorte un excellent hasard que ces Américains fussent à bord du bateau ramenant les princes en Europe huit mois avant l’invasion du Luxembourg et le départ en exil. Hugues Le Gallais n’était pas présent lors de cette visite plaçant des jalons pour l’action future des exilés luxembourgeois. La lettre de remerciement du prince Félix au président américain,103 que Le Gallais aurait pu considérer comme mandat pour ses futures activités en tant que représentant diplomatique, mentionne les termes : « reconnaissance ; admiration ; respect profond ; bonté paternelle », concluant avec la « conviction que le Luxembourg sortira indemne de la tourmente qui le menace », les vues de FDR « couvrant entièrement » celles du prince luxembourgeois. Par la suite, et une fois accrédité aux Etats-Unis, Le Gallais n’allait rien faire ni dire qui soit contraire à ces paroles prémonitoires.

      En cette année 1939, devant la menace de guerre qui se profilait, Le Gallais, qui avait perdu son père cinq ans auparavant, avait d’autant moins d’attaches au pays où ne restèrent que sa belle-mère et deux tantes. Rien pour l’attirer au-delà du nécessaire. Il y était retourné en février 1937 pour vivre avec sa petite famille dans une maison à Belair. À l’époque, c’était un nouveau quartier de la ville où une certaine bourgeoisie commençait à s’installer dans des maisons nouvellement construites. La maison trois façades au 29, rue Arthur Herchen était une bâtisse de trois étages et avait été construite selon les plans de l’architecte Schmit-Noesen.

      Juste avant la guerre, l’ancien monde prenant doucement mais inexorablement fin, le climat était marqué par un renouveau identitaire des Luxembourgeois, culminant avec les célébrations du Centenaire de l’Indépendance, mais aussi l’inquiétude face à une Allemagne de plus en plus menaçante. Le pays restait marqué par ses origines rurales, quarante pour cent de la population travaillant toujours dans le secteur agricole. Quatre personnes sur dix avaient un emploi dans l’industrie, principalement l’Arbed, pour laquelle œuvrait Hugues Le Gallais en l’occurrence. Durant trois ans, Le Gallais était « Chief of the Rail Export Division ». Son supérieur du nom de Molitor allait rendre la vie difficile à Hugues Le Gallais, comme il détestait apparemment les membres des familles fondatrices de l’Arbed104 qui restaient engagées dans la firme, souvent par pure complaisance. Rien d’excitant donc de 1937 à 1939, à moins de servir de tremplin pour un poste à l’étranger, mission qui allait être rendue possible début 1940 à Washington.

      101 William H. Hamilton, consul général honoraire du Luxembourg à New York. Commissaire luxembourgeois pour l’Exposition mondiale de 1939 à laquelle les princes Félix et Jean, accompagnés par Guill Konsbruck, avaient assisté.

      102 Herbert Claiborne, Jr. Pell (1884-1961), représentant démocrate de New York 17th District, 1919-1921; battu en 1920 ; ministre américain au Portugal, 1937-1941 ; ministre américain en Hongrie 1941-1942.

      103 ANLux ; fonds Heisbourg ; AE-AW ; dossier Dupong 1940-1941 (WD1-WD189) ; lettre non datée du prince Félix écrite sur papier du Waldorf-Astoria de New York.

      104 Témoignage Norbert Le Gallais à Venise en mai 2018.

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