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haussa un sourcil.

      – Pourquoi me remerciez-vous ? demanda-t-il.

      – Eh bien, euh… bégaya Riley. De ne pas m’avoir viré ?

      Lehl haussa les épaules. Il ne souriait plus maintenant.

      – Oh, ça, dit-il. Ne le tenez pas pour acquis et ne vous relâchez pas trop. Je peux changer d’avis à tout moment.

      – Je comprends, Monsieur, dit Riley.

      Lehl ramassa un dossier de son bureau et commença à le feuilleter.

      – Lorsque l’Agent Crivaro s’est présenté ce matin, j’avais l’intention de lui assigner une mission dans l’Utah. Je m’attendais à ce qu’il la prenne et vous réclame comme coéquipière, mais…

      Le cœur de Riley se serra à l’idée de s’attaquer à une autre affaire si tôt. Elle ne pouvait pas travailler sans son partenaire, son mentor.

      D’un coup, ce fut comme si elle pouvait de nouveau entendre la voix rocailleuse de Jake.

      « Écoute, personne n’est parfait lors de ses débuts en solo. Tu dois seulement te préparer. »

      Sans plus tarder, Riley lâcha :

      – Je veux cette affaire, Monsieur.

      Avec un léger grognement, Lehl répliqua :

      – C’est bien. Mais vous ne pensez quand même pas que je vais vous laisser y aller seule. Il vous faut un chaperon.

      Riley ne put s'empêcher de grimacer en entendant ces mots.

      Au même moment, un jeune homme aux cheveux courts et au teint clair entra dans le bureau. Riley se souvint alors du coup de fil que Lehl avait passé à son arrivée.

      – Merci d’être venu agent Johnson, dit Lehl en se levant. Je voudrais vous présenter l’agent spécial Riley Sweeney.

      Puis il s’adressa à Riley :

      – Voici l’agent spécial Cliff Johnson. Il est nouveau ici, mais vous avez peut-être déjà entendu parler de lui. Il a fait un excellent travail aux bureaux de Boston et il a demandé son transfert ici.

      Riley avait effectivement entendu parler de Cliff Johnson. Il était arrivé avec une sacrée réputation.

      – Il travaillera avec vous et sera votre supérieur, ajouta Lehl en fixant Riley.

      Mon supérieur ? pensa Riley.

      Ça voulait dire que ce jeune homme allait lui donner des ordres. Même s’il s’était bâti une solide réputation, il venait tout juste d'arriver à Quantico et n’avait pas l’air beaucoup plus âgé qu’elle. Riley savait qu’elle n’était pas en position de contester la situation.

      Lehl leur annonça :

      – Un shérif de l’Utah a demandé l’aide du DSC. Il y a eu deux morts par électrocution là-bas, des homicides, selon lui.

      Il tendit le dossier à Johnson et poursuivit :

      – Il m’a faxé ces informations. Ce n’est pas énorme, mais je suis certain qu’il vous donnera plus de détails sur place.

      Le regard passant de Johnson à Riley, Lehl ajouta :

      – Il y a un avion qui vous attend sur le tarmac pour vous emmener dans l’Utah. Prenez vos sacs et partez maintenant.

      Alors qu’elle quittait le bureau en compagnie de Johnson pour récupérer son sac en vitesse, les paroles de Lehl continuaient de résonner dans son esprit.

      « Il vous faut un chaperon. »

      Elle commençait à avoir un mauvais pressentiment sur cette affaire.

      Elle aurait tout donné pour la mener aux côtés de Jake Crivaro.

      CHAPITRE SIX

      Alors que l’avion décollait, Riley regarda prudemment vers son nouveau partenaire. L’agent spécial Cliff Johnson était assis de l’autre côté de la table amovible, en face d’elle et regardait par la fenêtre.

      Au vu des rumeurs, elle savait qu’elle devrait être reconnaissante de travailler avec lui. Même si Johnson n’avait que deux ou trois ans de plus qu’elle, il avait apparemment impressionné tout le monde à Boston. Il avait réussi à résoudre à lui tout seul une affaire de meurtrier pédophile.

      Riley ne connaissait pas les détails de l’enquête, mais elle savait que Johnson était considéré comme une sorte de prodige. Un peu comme elle à son arrivée au DSC. Mais alors que Riley était arrivée à Quantico, réputée pour ses instincts, Johnson lui était connu pour ses talents d’analyste.

      On va peut-être se compléter, pensa-t-elle.

      Alors pourquoi avait-elle du mal à y croire ?

      En y réfléchissant, Riley se rendit compte que ses appréhensions étaient liées à la pensée que son nouveau coéquipier n’était pas à la hauteur de sa réputation. Elle savait que les compétences d’analyses étaient plus faciles à comprendre pour les dirigeants du DSC que les instincts nébuleux qui avaient fait de Jake Crivaro un si bon agent. Après tout, Johnson n’avait pas encore bossé sur une seule affaire depuis son arrivée à Quantico. C’était même possible qu’il n’ait jamais traité de grosses affaires, contrairement à Jake et elle.

      Plus elle y pensait, plus elle était énervée à l’idée qu’il lui donne des ordres.

      Alors que l’avion atteignait son rythme de croisière, Johnson ouvrit le dossier que Lehl lui avait donné et partagea son contenu avec Riley.

      – Alors, dit-il. Voyons voir à quoi nous avons à faire.

      Riley ravala un ricanement. Les accents régionaux ne l'amusaient pas d’habitude, mais celui de Johnson était tellement marqué qu’on aurait dit une parodie des habitants de Boston. En plus de sa coupe réglementaire et de son apparence militaire, le ton qu’il utilisait montrait qu’il était issu d’un milieu privilégié. Il a dû suivre avait dû faire ces études dans l’une des prestigieuses universités de l’Ivy League.

      Sa voix la surprenait dès qu’il prenait la parole et Riley se dit qu’elle ferait mieux de s’y habituer rapidement.

      Pointant du doigt le dossier entre eux, Johnson déclara :

      – Nous avons deux morts par électrocution. Un certain Andy Gish a été électrocuté il y a une semaine à Prinneville dans l’Utah. La deuxième victime était un psychologue, Julian Banfield, décédé la nuit dernière à Beardsley. Beardsley et Prinneville sont situés dans le comté d’Hannaford. Le shérif, Collin Dawes, a demandé l’aide du DSC.

      – Et Dawes pense que ce sont deux meurtres ? demanda Riley.

      Johnson haussa les épaules.

      – Il n’y a pas grand-chose dans le dossier. Nous savons seulement que les victimes étaient ligotées sur des chaises avant leur mort.

      Le sourcil de Riley s'arqua de curiosité.

      – Je ne me souviens pas avoir étudié des cas d’homicides par électrocution à l'Académie, dit-elle. Je me demande si c’est un mode opératoire fréquent.

      Johnson s’enfonça dans son siège et se caressa le menton.

      – Pas vraiment fréquent, mais pas inédit non plus, dit-il. Je suppose que vous connaissez la méthode de meurtre par électrocution la plus courante.

      Riley fut déconcertée, voire irritée par ses manières, comme s’il interrogeait une élève. Néanmoins, une réponse lui vint grâce aux films qu’elle avait vus.

      – Lâcher un appareil électrique dans une baignoire pendant que la victime prend son bain, dit-elle

      Johnson acquiesça.

      – Exactement. Même si nous n’avons pas de registre fiable du nombre de fois où cette méthode

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