ТОП просматриваемых книг сайта:
Le Collier de la Reine, Tome I. Dumas Alexandre
Читать онлайн.Название Le Collier de la Reine, Tome I
Год выпуска 0
isbn
Автор произведения Dumas Alexandre
Жанр Зарубежная классика
Издательство Public Domain
– Bon! il m'en reste trois pareils à celui-ci.
La reine se mit à rire.
– Et il dit que Mme la comtesse d'Artois a tort de s'inquiéter; oh! je la préviendrai, fit-elle avec un charmant geste de menace.
– Alors, moi, je dirai tout au roi, répliqua le prince sur le même ton.
– Il a raison, nous sommes sous sa dépendance.
– Tout à fait. C'est humiliant; mais qu'y faire?
– Se soumettre. Ainsi, vous dites donc que pour sortir demain matin sans rencontrer personne…
– Un seul coup de sonnette, à la colonne en bas.
– À laquelle? à celle de droite ou à celle de gauche?
– Peu importe.
– La porte s'ouvrira?
– Et se fermera.
– Toute seule?
– Toute seule.
– Merci. Bonsoir, mon frère.
– Bonsoir, ma sœur.
Le prince salua, Andrée ferma les portes derrière lui. Il disparut.
Chapitre VII
L'alcôve de la reine
Le lendemain, ou plutôt le matin même, car notre dernier chapitre a dû se fermer vers les deux heures de la nuit; le matin même, disons-nous, le roi Louis XVI, en petit habit violet du matin, sans ordre et sans poudre, et tel qu'il venait de sortir de son lit enfin, heurta aux portes de l'antichambre de la reine.
Une femme de service entrebâilla cette porte, et reconnaissant le roi:
– Sire!.. dit-elle.
– La reine! demanda Louis XVI d'un ton bref.
– Sa Majesté dort, sire.
Le roi fit un geste comme pour éloigner la femme, mais celle-ci ne bougea point.
– Eh bien! dit le roi, vous bougerez-vous? Vous voyez bien que je veux passer.
Le roi avait par moments une promptitude de mouvement que ses ennemis appelaient de la brutalité.
– La reine repose, sire, objecta timidement la femme de service.
– Je vous ai dit de me livrer passage, répliqua le roi.
En effet, à ces mots il écarta la femme et passa outre.
Arrivé à la porte même de la chambre à coucher, le roi vit Mme de Misery, première femme de chambre de la reine, qui lisait la messe dans son livre d'heures.
Cette dame se leva dès qu'elle aperçut le roi.
– Sire, dit-elle à voix basse et avec un profond salut, Sa Majesté n'a pas encore appelé.
– Ah! vraiment, fit le roi d'un air railleur.
– Mais, sire, il n'est guère que six heures et demie, je crois, et jamais Sa Majesté ne sonne avant sept heures.
– Et vous êtes sûre que la reine est dans son lit? Vous êtes sûre qu'elle dort?
– Je n'affirmerais pas, sire, que Sa Majesté dort; mais je suis sûre qu'elle est dans son lit.
– Elle y est?
– Oui, sire.
Le roi n'y put tenir plus longtemps. Il marcha droit à la porte, tourna le bouton doré avec une précipitation bruyante, et entra.
La chambre de la reine était obscure comme en pleine nuit: volets, rideaux et stores, hermétiquement fermés, y maintenaient les plus épaisses ténèbres.
Une veilleuse, brûlant sur un guéridon dans l'angle le plus éloigné de l'appartement, laissait l'alcôve de la reine entièrement baignée dans l'ombre, et les immenses rideaux de soie blanche à fleurs de lis d'or pendaient à plis ondoyants sur le lit en désordre.
Le roi marcha d'un pas rapide vers le lit.
– Oh! madame de Misery, s'écria la reine, que vous êtes bruyante, voilà que vous m'avez réveillée.
Le roi s'arrêta, stupéfait.
– Ce n'est point Mme de Misery, murmura-t-il.
– Tiens! c'est vous, sire, ajouta Marie-Antoinette en se soulevant.
– Bonjour, madame, articula le roi d'un ton aigre-doux.
– Quel bon vent vous amène, sire? demanda la reine. Madame de Misery! madame de Misery! ouvrez donc les fenêtres.
Les femmes entrèrent et, selon l'habitude que leur avait fait prendre la reine, elles ouvrirent à l'instant portes et fenêtres, pour donner passage à l'invasion d'air pur que Marie-Antoinette respirait avec délices en s'éveillant.
– Vous dormez de bon appétit, madame, dit le roi en s'asseyant près du lit, après avoir promené son regard investigateur.
– Oui, sire, j'ai lu tard, et par conséquent, si Votre Majesté ne m'eût point réveillée, je dormirais encore.
– D'où vient qu'hier vous n'avez pas reçu, madame?
– Reçu qui? votre frère, M. de Provence? fit la reine avec une présence d'esprit qui allait au-devant des soupçons du roi.
– Justement oui, mon frère; il a voulu vous saluer, et on l'a laissé dehors.
– Eh bien?
– En lui disant que vous étiez absente?
– Lui a-t-on dit cela? demanda négligemment la reine. Madame de Misery! Madame de Misery?
La première femme de chambre parut à la porte, tenant sur un plateau d'or une quantité de lettres adressées à la reine.
– Sa Majesté m'appelle? demanda Mme de Misery.
– Oui. Est-ce qu'on a dit hier à M. de Provence que j'étais absente du château?
Mme de Misery, pour ne pas passer devant le roi, tourna autour de lui et tendit le plateau de lettres à la reine. Elle tenait sous son doigt une de ces lettres dont la reine reconnut l'écriture.
– Répondez au roi madame de Misery, continua Marie-Antoinette avec la même négligence; dites à Sa Majesté ce que l'on a répondu hier à M. de Provence lorsqu'il s'est présenté à ma porte. Quant à moi, je ne me le rappelle plus.
– Sire dit Mme de Misery, tandis que la reine décachetait la lettre, Mgr le comte de Provence s'est présenté hier pour offrir ses respects à Sa Majesté, et je lui ai répondu que Sa Majesté ne recevait pas.
– Et par quel ordre?
– Par ordre de la reine.
– Ah! fit le roi.
Pendant ce temps, la reine avait décacheté la lettre et lu ces deux lignes:
«Vous êtes revenue hier de Paris et rentrée au château à huit heures du soir. Laurent vous a vue.»
Конец ознакомительного фрагмента.
Текст предоставлен ООО «ЛитРес».
Прочитайте эту книгу целиком, купив полную легальную версию на ЛитРес.
Безопасно оплатить книгу можно банковской картой Visa, MasterCard, Maestro, со счета мобильного телефона, с платежного терминала, в салоне