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       Gustave Kahn

      Symbolistes et Décadents

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066080310

       LES ORIGINES DU SYMBOLISME

       Une campagne du Symbolisme. Articles de la Revue Indépendante 1888

       Paysages Par Francis Poictevin

       Paul Verlaine. A propos d'un article de M. Jules Lemaitre [3]

       Amour. Paul Verlaine

       Être. M. Paul Adam

       A propos de Baudelaire.

       De Victor Hugo à M. Lavedan.

       Crime et châtiment.

       Les Poètes Maudits.

       Les Poèmes de Poe. Traduits par Stéphane Mallarmé

       Le socialisme du comte Tolstoï.

       A M. Brunetière.—Bourget.—Un sensitif: Francis Poictevin.

       PORTRAITS

       Paul Verlaine.

       Jules Laforgue.

       Georges Rodenbach.

       Gabriel Vicaire.

       Arthur Rimbaud.

       Le Monument d'Arthur Rimbaud.

       ÉTUDES

       De l'Evolution de la poésie au XIX e siècle.

       L'Art social et l'Art pour l'Art.

       LA LITTÉRATURE DES JEUNES ET SON ORIENTATION ACTUELLE

       Le Parnasse et l'Esthétique parnassienne.

       Le roman socialiste.

       L'Académie et le vers libre [15]

       Doumic contre Verlaine.

       Table des matières

      6

      Symbolistes et Décadents

      LES ORIGINES DU SYMBOLISME

      Ce sont les Goncourt, artistes rares, historiens consciencieux à qui ne fut point épargné le nom de décadents, qui affirmèrent qu'il était beaucoup plus difficile de reconstituer une époque toute récente que de reconstruire, avec quelques chartes ou inscriptions, l'histoire d'une époque mythique ou féodale. Il semblerait qu'ils ont raison si l'on envisage la façon plutôt maladroite, inexacte, incohérente dont on a écrit jusqu'ici l'histoire littéraire de ces toutes dernières années [1]. Le temps que des fils couleur d'hiver viennent commencer à se mêler à leurs barbes, les vétérans du symbolisme ont entendu sur leurs œuvres plus de sottises que les tableaux de musée. Pourtant ce n'est point ici le cas, comme pour les Goncourt, de s'écrier devant la multiplicité des textes qu'il faut lire et même découvrir pour arriver à la vérité. Au contraire, pour notre petit point d'histoire littéraire, petit en regard de la marche du monde, mais pas si petit relativement et dont l'importance sera de jour en jour plus évidente, les textes sont peu nombreux, tous faciles à se procurer (au moins à la Bibliothèque nationale).

      Une objection plus grave à une histoire du symbolisme, et celle-là je la déclare tout de suite très valable, c'est que l'évolution du symbolisme n'est pas terminée.

      ⁂

      On est d'accord, et j'ai vu que ces idées ont pénétré jusque dans certains entendements réputés durs de la rue d'Ulm, à ne plus considérer le romantisme comme un bloc, mais à y admettre, à la suite des critiques écrivains, quatre bans, dont le premier serait celui de Chateaubriand, le second d'Hugo, Vigny, Lamartine, le troisième de Gautier, etc... le quatrième de Baudelaire, Banville, etc... plus un supplément, le Parnasse [2]. De même le Naturalisme, si on veut y comprendre Flaubert et Daudet et Duranty, ne sera pas un bloc et même, si on le restreint à Emile Zola, on est forcé de voir que ceux qui n'ont pas attendu les Trois Villes pour le caractériser, seront forcés d'ajouter un chapitre à leurs travaux pour y étudier la troisième manière de Zola. Le Symbolisme donc, dont les premiers livres et revues datent de 1886, ne peut avoir, en 1901, accompli son cycle. Il n'a pu en quinze ans ni réaliser tout ce qu'il voulut ni toucher à tous les points qu'il visait ni décrire toute sa courbe. Ce n'est point qu'en écrivant ceci je demande l'indulgence; les écrivains de talent qui se sont plus ou moins groupés, qui ont accepté plus ou moins définitivement cette étiquette le trouveraient singulier, et je n'ai nullement la pensée de la solliciter pour moi-même, car si j'espère faire mieux, sans espérer me rendre digne de tout mon rêve, je sais que le labeur de la première partie de ma vie n'a pas été inutile et je me connais des œuvres viables puisqu'elles engendrèrent.

      Avons-nous eu raison? nous, les premiers symbolistes, ceux qui vinrent tout de suite vers nous, ceux qui voisinèrent avec nous, s'étant associés à certaines de nos idées, s'étant reconnus dans quelques-uns de nos vouloirs? Le vers libre sera-t-il le chemin futur de la poésie française? poème en prose que nous avons dépassé, et qui se retrouve reprendre de la consistance d'après notre orientation, sera-t-il cette forme intermédiaire entre la prose et le vers que recherchait, qu'avait trouvée Baudelaire et deviendra-t-il le Verbe de nos successeurs? Y aura-t-il

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