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tous ces chefs de guerre, Héristal, Charlemagne,

      Charles-Martel, Turenne, effroi de l’Allemagne,

      Condé, Villars, fameux par un si fier succès,

      Cet Achille, Kléber, ce Scipion, Desaix,

      Napoléon, plus grand que César et Pompée,

      Par la main d’un bandit rendirent leur épée.

       Table des matières

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      CHOIX ENTRE LES DEUX NATIONS

      A L’ALLEMAGNE

      Aucune nation n’est plus grande que toi;

      Jadis, toute la terre étant un lieu d’effroi,

      Parmi les peuples forts tu fus le peuple juste.

      Une tiare d’ombre est sur ton front auguste;

      Et pourtant, comme l’Inde aux aspects fabuleux,

      Tu brilles; ô pays des hommes aux yeux bleus,

      Clarté hautaine au fond ténébreux de l’Europe,

      Une gloire âpre, informe, immense, t’enveloppe;

      Ton phare est allumé sur le mont des Géants;

      Comme l’aigle de mer qui change d’océans,

      Tu passas tour à tour d’une grandeur à l’autre;

      Huss le sage a suivi Crescentius l’apôtre;

      Barberousse chez toi n’empêche pas Schiller;

      L’empereur, ce sommet, craint l’esprit, cet éclair.

      Non, rien ici-bas, rien ne t’éclipse, Allemagne.

      Ton Vitikind tient tête à notre Charlemagne,

      Et Charlemagne même est un peu ton soldat.

      Il semblait par moments qu’un astre te guidât;

      Et les peuples t’ont vue, ô guerrière féconde,

      Rebelle au double joug qui pèse sur le monde,

      Dresser, portant l’aurore entre tes poings de fer,

      Contre César Hermann, contre Pierre Luther.

      Longtemps, comme le chêne offrant ses bras au lierre,

      Du vieux droit des vaincus tu fus la chevalière;

      Comme on mêle l’argent et le plomb dans l’airain,

      Tu sus fondre en un peuple unique et souverain

      Vingt peuplades, le Hun, le Dace, le Sicambre;

      Le Rhin te donne l’or et la Baltique l’ambre;

      La musique est ton souffle; âme, harmonie, encens,

      Elle fait alterner dans tes hymnes puissants

      Le cri de l’aigle avec le chant de l’alouette;

      On croit voir sur tes burgs croulants la silhouette

      De l’hydre et du guerrier vaguement aperçus

      Dans la montagne, avec le tonnerre au-dessus;

      Rien n’est frais et charmant comme tes plaines vertes;

      Les brèches de la brume aux rayons sont ouvertes,

      Le hameau dort, groupé sous l’aile du manoir,

      Et la vierge accoudée aux citernes le soir,

      Blonde, a la ressemblance adorable des anges.

      Comme un temple exhaussé sur des piliers étranges

      L’Allemagne est debout sur vingt siècles hideux,

      Et sa splendeur qui sort de leurs ombres, vient d’eux.

      Elle a plus de héros que l’Athos n’a de cimes.

      La Teutonie, au seuil des nuages sublimes

      Où l’étoile est mêlée à la foudre, apparaît;

      Ses piques dans la nuit sont comme une forêt;

      Au-dessus de sa tête un clairon de victoire

      S’allonge, et sa légende égale son histoire;

      Dans la Thuringe, où Thor tient sa lance en arrêt,

      Ganna, la druidesse échevelée, errait;

      Sous les fleuves, dont l’eau roulait de vagues flammes,

      Les syrènes chantaient, monstres aux seins de femmes,

      Et le Hartz que hantait Velléda, le Taunus

      Où Spillyre essuyait dans l’herbe ses pieds nus,

      Ont encor toute l’âpre et divine tristesse

      Que laisse dans les bois profonds la prophétesse;

      La nuit, la Forêt-Noire est un sinistre éden;

      Le clair de lune, aux bords du Neckar, fait soudain

      Sonores et vivants les arbres pleins de fées.

      O Teutons, vos tombeaux ont des airs de trophées;

      Vos aïeux n’ont semé que de grands ossements;

      Vos lauriers sont partout; soyez fiers, Allemands.

      Le seul pied des titans chausse votre sandale.

      Tatouage éclatant, la gloire féodale

      Dore vos morions, blasonne vos écus;

      Comme Rome Coclès vous avez Galgacus,

      Vous avez Beethoven comme la Grèce Homère;

      L’Allemagne est puissante et superbe.

      A LA FRANCE

      O ma mère!

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      A PRINCE PRINCE FT DEMI

      L’empereur fait la guerre au roi.

      Nous nous disions:

      — Les guerres sont le seuil des révolutions. —

      Nous pensions: — C’est la guerre. Oui, mais la guerre grande.

      L’enfer veut un laurier; la mort veut une offrande;

      Ces deux rois ont juré d’éteindre le soleil;

      Le sang du globe va couler, vaste et vermeil,

      Et les hommes seront fauchés comme des herbes;

      Et les vainqueurs seront infâmes, mais superbes. —

      Et nous qui voulons l’homme en paix, nous qui donnons

      La terre à la charrue et non pas aux canons,

      Tristes, mais fiers pourtant, nous disions: — France et Prusse!

      Qu’importe ce Batave attaquant ce Borusse!

      Laissons faire les rois; ensuite Dieu viendra.

      Et nous rêvions le choc de Vishnou contre Indra,

      Un avatar couvé par une apocalypse,

      Le flamboiement trouant de toutes parts l’éclipsé ;

      Nous

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