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      Qu’il faut copier Sparte et Rome notre aïeule,

      Et qu’un peuple est borné par sa lâcheté seule;

      J’écarte le mauvais exemple, ce lépreux;

      A cette heure il nous faut mieux que les anciens preux

      Qui souvent s’attardaient trop longtemps aux chapelles;

      Je dis qu’à ton secours; France, tu nous appelles;

      Qu’un courage qui chante au lutrin est bâtard,

      Qu’il sied de tout risquer, et qu’il est déjà tard!

      C’est mon avis, devant les trompettes farouches,

      Devant les ouragans gonflant leurs noires bouches,

      Devant le Nord féroce attaquant le Midi,

      Que nous avons besoin de quelqu’un de hardi;

      Et que, lorsqu’il s’agit de chasser les Vandales,

      De refouler le flot des bandes féodales,

      De délivrer l’Europe en délivrant Paris,

      Et d’en finir avec ceux qui nous ont surpris,

      Avec tant d’épouvante, avec tant de misère,

      Il nous faut une épée et non pas un rosaire.

       Table des matières

      Qu’on ne s’y trompe pas, je n’ai jamais caché

      Que j’étais sur l’énigme éternelle penché ;

      Je sais qu’être à demi plongé dans l’équilibre

      De la terre et des cieux, nous fait l’âme plus libre;

      Je sais qu’en s’appuyant sur l’inconnu, l’on sent

      Quelque chose d’immense et de bon qui descend,

      Et qu’on voit le néant des rois, et qu’on résiste

      Et qu’on lutte et qu’on marche avec un cœur moins triste;

      Je sais qu’il est d’altiers prophètes qu’un danger

      Tente, et que l’habitude auguste de songer,

      De méditer, d’aimer, de croire, et d’être en somme

      A genoux devant Dieu, met debout devant l’homme;

      Certes, je suis courbé sous l’infini profond.

      Mais le ciel ne fait pas ce que les hommes font;

      Chacun a son devoir et chacun a sa tâche;

      Je sais aussi cela. Quand le destin est lâche,

      C’est à nous de lui faire obstacle rudement,

      Sans aller déranger l’éclair du firmament,

      Et j’attends, pour le vaincre, un moins grand phénomène

      Du tonnerre divin que de la foudre humaine.

       Table des matières

      A L’ÉVÊQUE QUI M’APPELLE ATHÉE

      Athée? entendons-nous, prêtre, une fois pour toutes.

      M’espionner, guetter mon âme, être aux écoutes,

      Regarder par le trou de la serrure au fond

      De mon esprit, chercher jusqu’où mes doutes vont,

      Questionnner l’enfer, consulter son registre

      De police, à travers son soupirail sinistre,

      Pour voir ce que je nie ou bien ce que je croi,

      Ne prends pas cette peine inutile. Ma foi

      Est simple, et je la dis. J’aime la clarté franche:

      S’il s’agit d’un bonhomme à longue barbe blanche,

      D’une espèce de pape ou d’empereur, assis

      Sur un trône qu’on nomme au théâtre un châssis,

      Dans la nuée, ayant un oiseau sur sa tête,

      A sa droite un archange, à sa gauche un prophète,

      Entre ses bras son fils pâle et percé de clous,

      Un et triple, écoutant des harpes, Dieu jaloux,

      Dieu vengeur, que Garasse enregistre, qu’annote

      L’abbé Pluche en Sorbonne et qu’approuve Nonotte;

      S’il s’agit de ce Dieu que constate Trublet,

      Dieu foulant aux pieds ceux que Moïse accablait,

      Sacrant tous les bandits royaux dans leurs repaires,

      Punissant les enfants pour la faute des pères,

      Arrêtant le soleil à l’heure où le soir naît,.

      Au risque de casser le grand ressort tout net,

      Dieu mauvais géographe et mauvais astronome,

      Contrefaçon immense et petite de l’homme,

      En colère, et faisant la moue au genre humain,

      Comme un Père Duchêne un grand sabre à la main;

      Dieu qui volontiers damne et rarement pardonne,

      Qui sur un passe-droit consulte une madone,

      Dieu qui dans son ciel bleu se donne le devoir

      D’imiter nos défauts et le luxe d’avoir

      Des fléaux, comme on a des chiens, qui trouble l’ordre,

      Lâche sur nous Nemrod et Cyrus, nous fait mordre

      Par Cambyse, et nous jette aux jambes Attila,

      Prêtre, oui, je suis athée à ce vieux bon Dieu-là.

      Mais s’il s’agit de l’être absolu qui condense

      Là-haut tout l’idéal dans toute l’évidence,

      Par qui, manifestant l’unité de la loi,

      L’univers peut, ainsi que l’homme, dire: Moi;

      De l’être dont je sens l’âme au fond de mon âme,

      De l’être qui me parle à voix basse, et réclame

      Sans cesse pour le vrai contre le faux, parmi

      Les instincts dont le flot nous submerge à demi:

      S’il s’agit du témoin dont ma pensée obscure

      A parfois la caresse et parfois la piqûre

      Selon qu’en moi, montant au bien, tombant au mal,

      Je sens l’esprit grandir ou croître l’animal;

      S’il s’agit du prodige immanent qu’on sent vivre

      Plus que nous ne vivons, et dont notre âme est ivre

      Toutes les fois qu’elle est sublime, et qu’elle va,

      Où s’envola Socrate, où Jésus arriva,

      Pour le juste, le vrai, le beau, droit au martyre,

      Toutes les fois qu’au gouffre un grand devoir l’attire,

      Toutes les fois qu’elle est dans l’orage alcyon,

      Toutes les fois qu’elle a l’auguste ambition

      D’aller, à travers l’ombre infâme qu’elle abhorre

      Et

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