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pour me pencher sur cette curiosité. Je préfèrerais plutôt me pencher sur—

      Jessica pousse un cri et je la regarde. Elle a mal quand je cours. Je stoppe net, m’apprêtant à la poser par terre, la déshabiller et panser ses plaies si nécessaire. « Je sens l’odeur de ton sang, partenaire. »

      Elle remue la tête contre ma poitrine.

      « Tu le sens ? » demande-t-elle, surprise.

      Les autres ne sentent donc pas le sang de leur partenaire, je serai donc le seul concerné, eu égard aux améliorations que la Ruche a effectué sur moi ?

      « C’est une simple égratignure. J’ai eu pire. Tu peux me poser maintenant. Je t’en prie. Merci pour ton aide mais tu peux y aller. » Ses mains tremblent et je la fusille du regard, j’essaie d’imaginer dans quelles circonstances une femme a subi d’aussi graves blessures au point que d’avoir son vêtement trempé de sang—son épaule est toute poisseuse de sang coagulé—passe pour une égratignure.

      « Y aller ? Tu vas me suivre, partenaire. Je vais m’occuper de toi. Il est de mon devoir de m’assurer que tu ailles bien. »

      Elle secoue de nouveau la tête. « Non. Ça peut pas attendre. Pose … pose-moi s’il te plaît. Je dois me tirer d’ici avant que d’autres … choses n’arrivent. »

      Elle tire sur l’étrange objet noir qu’elle porte autour du cou. Je croyais que c’était un téléobjectif ou autre, j’ignorais qu’il s’agissait en fait d’une arme. Si s’agit bien d’une arme, elle s’en est certainement servie sur l’éclaireur de la Ruche lancé à sa poursuite. Je raffermis ma prise sur ses formes. Je ne la lâcherai pas. Jamais. Mais je comprends sa peur et fais de mon mieux pour l’apaiser et la rassurer.

      « Ander va tous les anéantir. N’aie pas peur. Ils ne reviendront pas.

      – Ils ? Qui ça, ils ? »

      Je me contracte, je m’attendais à ce qu’elle me sorte, Qui es-tu ? Mais non. Elle a dû sentir que j’étais inoffensif. Elle a senti que j’étais son partenaire, le mec idéal, mais je doute qu’elle me croit, du moins pour le moment.

      « Je vais tout expliquer, mais pas ici, pas maintenant. »

      Elle détourne le regard et refuse de croiser le mien, ses mains tiennent fermement la boîte noire pendue à son cou. « Je dois vraiment y aller. S’il te plaît, inutile que tu te retrouves impliqué dans mes problèmes. Fais-moi confiance. Ces machins ne sont pas les seuls sales types à vouloir ma peau. »

      Ma partenaire a des secrets, ça m’intrigue. « Des ennemis ? »

      Elle hoche la tête.

      « Si tu as des ennemis, partenaire, dis-moi qui c’est. Je les élimine sur le champ. »

      Elle secoue la tête et soupire. « Tu ne peux pas tuer tout le monde.

      – Oh que si. » Elle écarquille les yeux devant ma voix assurée. « Les humains sont petits et faibles. Leurs os sont fragiles, ils se cassent comme des brindilles. » Cette femme a besoin de protection. Elle est petite et apeurée. Fragile. Belle, mais faible. « Je me ferai un plaisir de détruire tes sales types pendant qu’Ander s’occupera des autres. »

      Elle me sourit, comme si je plaisantais. « Là n’est pas le problème.

      – Dis-moi qui sont tes ennemis, femme. Je les détruirai. » La frustration prend le pas sur la fierté et je la regarde de travers. Elle va m’empêcher de la protéger ? Je suis indigne de ce droit le plus élémentaire ?

      Elle recule, rejette la tête en arrière et lève les yeux vers moi. « Cet ersatz d’homme est réel ? Qui es-tu exactement, et pourquoi tu m’appelles partenaire ? Tu viens d’Australie ? Tu as l’air loin de chez toi. » Elle me repousse. « Pose-moi maintenant. Je suis pas une poupée.

      – Je ne viens pas d’Australie. Je suis le Prince Nial de Prillon Prime, ton partenaire. »

      Elle se fige et écarquille les yeux, j’y lis une émotion nouvelle. « Mais … mais—c’est une plaisanterie ? C’est pas drôle. »

      Son air fougueux me fait sourire, mes lèvres la touchent presque et je murmure, « Tu n’es pas un jouet mais tu m’appartiens, je te posséderai. Tu es douce et voluptueuse. Ton odeur me fait bander, j’ai la tête qui bourdonne. Je sens ton sexe, je suis content de constater que tu mouilles à l’idée que mon second élimine tes ennemis. Je suis moi aussi en droit de te protéger et de veiller sur toi, comme tu le mérites. Tu es une partenaire de choix. Tu as été accouplée et possédée, Jessica. Tu te souviens du rêve de la cérémonie d’accouplement, celui avec les deux mecs qui dominaient leur partenaire ? Je vois dans tes yeux que tu sais parfaitement de quoi je parle. C’est ce qui nous unit. Je sais ce dont tu as besoin. Ander va y remédier. On te procurera du plaisir, ensemble. J’ai traversé la galaxie pour toi, partenaire. Je ne te lâcherai pas. Tu m’appartiens. »

      Jessica Smith fait mine d’argumenter et je l’embrasse avidement, j’ai une envie folle de la baiser. Je ne lui laisse pas le temps de respirer. Je ne veux pas qu’elle respire. Je veux qu’elle ressente la chose, qu’elle en meurt d’envie, qu’elle obéisse.

      5

       Jessica

      Putain de merde, il m’a embrassé. Il a pas juste essayé. Il m’a pas simplement effleuré les lèvres. Il a pris son temps. C’était le baiser, comme il l’a dit lui-même, d’un mec qui a traversé toute la galaxie pour venir à ma recherche. Il est venu de Prillon Prime pour moi et pour ce baiser. Toute son énergie s’est focalisée sur mes lèvres. Il m’a embrassé avec l’énergie du désespoir.

      Il est peut-être seul, parce qu’on lui a refusé sa partenaire. L’ordre du Prime l’a empêché de me rejoindre, et vice versa. Il me désire, je l’ai compris à sa façon de me rouler une pelle. Il a le goût d’une épice exotique, venue d’on ne sait où, j’ai pourtant l’impression de le connaître. J’ai failli fondre de plaisir, je me suis livrée à lui.

      J’ignore combien de temps a duré le baiser. Tout ce que je sais c’est que j’ai le feu au corps—et on s’est à peine embrassés ! La minuscule douleur provoquée par mes blessures s’ajoute à la sensation de mes nerfs à vif. Etonnamment, la douleur m’aiguillonne, j’ai envie de lui.

      Malheureusement, je n’aurais pas droit à plus. Pas maintenant, en pleine rue, avec mon dos ensanglanté et un prince extraterrestre qui me porte dans ses bras comme si j’étais ce qu’il y a de plus précieux dans tout l’univers.

      Il est immense, baraqué comme un joueur de football américain. Il est habillé comme un motard version bad-boy, en cuir noir et t-shirt noir moulant faisant ressortir ses épaules et son torse massif, j’aimerais le déshabiller et le lécher. Ses vêtements moulants lui collent à la peau.

      J’aurais jamais cru que c’est un extraterrestre, mais en regardant ses traits anguleux de plus près, l’étrange lueur métallique de son visage et de son cou, je me demande comment je ne m’en suis pas aperçue immédiatement. Il a les cheveux blonds, un œil doré foncé, l’autre un peu plus clair, comme s’il portait une lentille de contact. Sa peau d’une couleur étrange disparaît sous le col de sa chemise et je me demande si sa peau est différente, quelle est la proportion de peau plus claire. La couleur n’est pas surprenante, on dirait qu’il s’est pulvérisé un spray argenté et que son corps est pailleté.

      J’ai envie de le goûter.

      Ses muscles impressionnants me font sentir petite, faible et très très féminine. Je mesure un mètre quatre-vingts et ne suis pas coutumière du fait.

      Sa taille me donne peut-être envie de me fondre

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