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soie. Venise ou Florence? En outre, la concurrence n’opposait pas que ces deux centres. Il fallait compter avec Gênes ou Milan; et puis, les cités de Terre Ferme réclament bientôt la permission de produire certains tissus. Enfin, en France, l’industrie moderne de la soie commence son essor, bien vite redoutable. Mais, avant que la soie vénitienne ne subisse les effets funestes de tant de rivalités, elle emploie, dans la seconde moitié du XVIe siècle encore, des milliers d’ouvriers.38

      Assurément, l’Europe lettrée regarde alors vers Venise. Mais, dans la cité, les effets d’une telle croissance industrielle sont notables. Au début du XVIe siècle, la ville compte de cent à deux cents ateliers d’imprimerie. Et c’est le chiffre de 1.125.000 volumes que l’on avance pour estimer la production dans les deux dernières décennies du XVe siècle. Des centaines d’ouvriers travaillaient donc dans ce secteur et les déclarations fiscales font, en 1514, apparaître en pleine lumière, au voisinage de Rialto, le nombre des librairies, et dispersés dans les paroisses, une cohorte de stampadori aux conditions socio-économiques très diverses.

      Impulsée par l’Etat et ses «décideurs», ou mise en mouvement quotidiennement par les particuliers, la rénovation est donc dans ces décennies à l’ordre du jour. A l’heure où les voies du commerce, malgré le sursaut de la Méditerranée, se réorganisent et où l’hégémonie économique glisse vers d’autres villes et d’autres marchés septentrionaux, si, à Venise, quelques esprits chagrins se lamentent, la puissance, la richesse, recomposées, sont toujours là. Le temps de

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