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les milliers de domestiques de cet univers urbain.9

      D’autres enfin, qui n’avaient pas accompli volontairement le voyage vers Venise, venaient grossir le monde des petites gens et les rangs du service domestique: c’étaient ces esclaves que les sources éclairent, employés auprès des nobles, des citoyens, des artisans. Dans leur écrasante majorité, il s’agissait de femmes. Les esclaves comptèrent tôt parmi les marchandises du commerce lagunaire. Revendus à travers le monde méditerranéen, ils étaient aussi acheminés jusqu’à Rialto où Vénitiens et Italiens les achetaient. Le monde slave constitua, pour ce trafic, un premier et proche réservoir et, en dépit de sa christianisation, il continua longtemps à proposer des captifs. On sait que plus tard se tenait à Candie un florissant marché d’esclaves où se fournissaient les marchands vénitiens. A destination de la métropole, ou d’autres marchés méditerranéens, la traite était donc florissante. Mais cet asservissement de chrétiens, même schismatiques, suscita progressivement des réticences de plus en plus nombreuses.

      C’est cette image qui peut être proposée du monde du labeur vénitien, bien qu’elle soit assurément incomplète. Les sources manquent en effet, est-il besoin de le préciser, pour mieux déterminer les hiérarchies et les clivages, pour donner vie à ces acteurs d’une chronique économique qui a longtemps semblé comme sans grand relief au regard de l’aventure maritime.

      Examinons maintenant les activités et les productions

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