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       André Gide

      Prétextes: Réflexions sur quelques points de littérature et de morale

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066078058

       DEUX CONFÉRENCES

       DE L'INFLUENCE EN LITTÉRATURE

       LES LIMITES DE L'ART

       AUTOUR DE M. BARRÈS

       A PROPOS DES DÉRACINÉS

       LA QUERELLE DU PEUPLIER [1]

       LA NORMANDIE ET LE BAS-LANGUEDOC [1]

       LETTRES A ANGÈLE

       I .—Mirbeau; Curel; Hauptmann

       II .—Signoret; Jammes

       III .—Les Naturistes

       IV .—Barrès; Maeterlinck

       V .—Verhaeren, Pierre Louys

       VI .—Stevenson et du nationalisme en littérature

       VII .—De quelques récentes idolâtries

       VIII .—Sada Yacco

       IX .—De quelques jeunes gens du Midi

       X .—Les Mille Nuits et une Nuit du D r Mardrus

       XI .—Max Stirner et l'individualisme

       XII .—Nietzsche

       QUELQUES LIVRES

       VILLIERS DE L'ISLE-ADAM

       MAURICE LÉON

       CAMILLE MAUCLAIR

       HENRI DE RÉGNIER

       D r J. C. MARDRUS

       SAINT-GEORGES DE BOUHÉLIER

       SUPPLÉMENTS

       FRANCIS JAMMES

       SAINT-GEORGES DE BOUHÉLIER

       HENRI DE RÉGNIER

       OCTAVE MIRBEAU

       IN MEMORIAM

       STÉPHANE MALLARMÉ

       EMMANUEL SIGNORET

       OSCAR WILDE

       Table des matières

       Table des matières

      Conférence faite à la Libre Esthétique de Bruxelles le 29 Mars 1900.

       A Théo Van Rysselberghe.

      Mesdames, Messieurs,

      Je viens ici faire l'apologie de l'influence.

      On convient généralement qu'il y a de bonnes et de mauvaises influences. Je ne me charge pas de les distinguer. J'ai la prétention de faire l'apologie de toutes les influences.

      J'estime qu'il y a de très bonnes influences qui ne paraissent pas telles aux yeux de tous.

      J'estime qu'une influence n'est pas bonne ou mauvaise d'une manière absolue, mais simplement par rapport à qui la subit.

      J'estime surtout qu'il y a de mauvaises natures pour qui tout est guignon, et à qui tout fait tort. D'autres au contraire pour qui tout est heureuse nourriture, qui changent les cailloux en pain: «Je dévorais, dit Gœthe, tout ce que Herder voulait bien m'enseigner.»

      L'apologie de l'influencé d'abord; l'apologie de l'influenceur ensuite; ce seront là les deux points de notre causerie.

      Gœthe, dans ses Mémoires, parle avec émotion de cette période de jeunesse où, s'abandonnant au monde extérieur, il laissait indistinctement chaque créature agir sur lui, chacune à sa manière. «Une merveilleuse parenté avec chaque objet en résultait, écrit-il,—une si parfaite harmonie avec toute la nature, que tout changement de lieu, d'heure, de saison, m'affectait intimement.» Avec délices il subissait la plus fugitive influence.

      Les influences sont de maintes sortes—et si je vous ai rappelé ce passage de Gœthe, c'est parce que je voudrais pouvoir parler de toutes les influences, chacune ayant son importance,—commençant par les plus vagues, les plus naturelles, gardant pour les dernières les influences des hommes et

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