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vous savez ? Et je ne suis pas le seul, à la police d’état. »

      « Je suis sûre, » dit-elle, avec un léger sourire.

      « Que des bonnes choses. Puis, vous avez interrompu votre retraite pour arrêter un assassin il y a quelques mois, c’est bien ça ? »

      « Quelque chose dans le genre. »

      En voyant que Kate restait plutôt insensible à ses compliments, Palmetto haussa les épaules. « N’hésitez pas à appeler la police d’état si vous avez besoin de quoi que ce soit, agent Wise. »

      « Je n’y manquerai pas, » dit Kate, au moment où Palmetto prit congé.

      Quand Palmetto eut refermé la porte derrière lui, DeMarco secoua la tête d’un air amusé. « Tu n’es jamais fatiguée d’entendre autant de compliments ? »

      « En fait, si, » dit Kate, sur un ton qui ne se voulait pas grossier. Bien que ce soit réconfortant qu’on lui rappelle tout ce qu’elle avait fait au cours de sa carrière, elle savait au fond d’elle qu’elle avait juste fait son boulot. Peut-être qu’elle l’avait fait avec un peu plus de passion que d’autres, mais ce n’était que ça – un boulot bien fait… un boulot qu’elle ne parvenait pas à laisser derrière elle.

      Quelques minutes plus tard, et avec l’aide du personnel du commissariat, Kate et DeMarco avaient obtenu l’accès à la base de données de la police. Ensemble, elles firent des recherches sur le passé des Nash et des Langley. Aucune des familles n’avait un casier. En fait, plus elles obtenaient d’informations, plus il leur semblait difficile d’imaginer que quelqu’un aurait pu leur en vouloir pour quoi que ce soit. Les Langley avaient été famille d’accueil pendant quelques années et leurs antécédents avaient été vérifiés de manière rigoureuse à plusieurs reprises au cours de leurs vies. Les Nash étaient très impliqués dans la vie de leur église et ils avaient participé à plusieurs missions humanitaires au cours des vingt dernières années, principalement au Népal et au Honduras.

      Après un instant, Kate abandonna et se mit debout. Elle utilisa le tableau de la salle de conférence pour y prendre des notes, en espérant qu’en visualisant ce qu’elles savaient pour l’instant, cela l’aiderait à se concentrer. Mais il n’y avait rien. Aucun lien, aucun indice, aucune piste à approfondir.

      « Toi aussi, hein ? » dit DeMarco. « Rien ? »

      « Pas pour l’instant. Je pense qu’il vaudrait mieux qu’on s’arrête sur ce qu’on sait déjà, plutôt qu’essayer de trouver quelque chose de neuf. Il faut qu’on s’intéresse aux tissus. Bien que les analyses n’aient rien trouvé, peut-être que le tissu en lui-même peut nous apprendre quelque chose. »

      « Je ne suis pas sûre de te suivre, » dit DeMarco.

      « Ce n’est pas grave, » dit Kate. « Moi-même, je ne suis pas sûre non plus. Mais je pense qu’on saura quand on le verra. »

      ***

      Kate ressentit les premiers signes de fatigue au moment où elles sortirent du commissariat de police pour se rendre au laboratoire. C’était une manière brutale de se rappeler qu’elle n’avait pas dormi au cours des vingt-sept dernières heures et que sa journée de travail avait commencé à une heure très matinale. Vingt ans plus tôt, ça ne l’aurait pas dérangée. Mais maintenant qu’elle allait avoir cinquante-six ans, les choses étaient différentes.

      Le laboratoire ne se trouvait qu’à cinq minutes de route. Il était situé à proximité du quartier formé par le commissariat, le palais de justice et la prison. Après avoir montré leurs badges, elles furent escortées jusqu’à la zone centrale du laboratoire. On leur demanda d’attendre dans un petit hall, le temps qu’on appelle le technicien qui était responsable de l’analyse des tissus.

      « Est-ce que tu penses qu’il est possible que le tissu soit une sorte de carte de visite pour le tueur ? » demanda DeMarco.

      « Ça se pourrait. Peut-être que ça n’a rien à voir avec les raisons de tuer. Peut-être que ça signifie tout simplement quelque chose pour le tueur. Dans tous les cas, pour l’instant, ces bouts de tissu – qui viennent probablement d’une couverture – sont notre seul lien avec lui. »

      Kate se rappela une affaire plutôt horrible sur laquelle elle avait travaillé au début des années quatre-vingt-dix. Un homme avait tué cinq femmes – toutes des anciennes petites amies. Avant de les étrangler, il les avait forcées à avaler un préservatif. Pour finir, il n’y avait aucune véritable raison de les forcer à faire ça, à part son aversion pour les préservatifs durant l’acte sexuel. Kate ne put s’empêcher de se demander si ces morceaux de tissu finiraient par être tout aussi insignifiants dans le cas de l’affaire qui les occupait.

      L’attente ne fut pas trop longue ; un homme âgé et de grande taille passa par la porte qui se trouvait juste en face d’elles. « Vous êtes du FBI ? » demanda-t-il.

      « Oui, » dit Kate, en montrant son badge. DeMarco fit de même et l’homme les regarda attentivement.

      « Enchanté de vous rencontrer, agents, » dit-il. « Je suis Will Reed et c’est moi qui ai fait les analyses sur les bouts de tissu. J’imagine que c’est la raison de votre visite ? Agent DeMarco, je pense que c’est à vous que j’ai envoyé une photo tout à l’heure, non ? »

      « Oui, c’est ça, » dit DeMarco. « On espérait que vous pourriez peut-être nous donner plus d’informations concernant ces bouts de tissu. »

      « Eh bien, je serai plus qu’enchanté de vous aider, mais concernant ces deux bouts de tissu, j’ai bien peur de ne pas avoir grand-chose à vous dire. L’assassin s’est non seulement donné beaucoup de mal pour enfoncer le tissu dans la gorge de ses victimes, mais il a également fait très attention de n’y laisser aucune trace de lui. »

      « Oui, c’est ce qu’on nous a dit, » dit Kate. « Mais en l’absence de traces physiques du tueur, je me demandais s’il y avait quoi que ce soit que vous pourriez nous dire concernant le tissu en lui-même ? »

      « Oh, » dit Reed. « Là-dessus, je peux vous aider. »

      « Je pense que les deux bouts de tissu viennent d’un même objet, » dit Kate. « Probablement d’une couverture. »

      « Je pense que c’est tout à fait possible, » dit Reed. « Je n’en étais pas trop sûr jusqu’à ce que je voie le deuxième morceau. Mais ils sont assez identiques – couleur, texture, etc. »

      « Est-ce qu’il y a un moyen de savoir s’il s’agit d’une vieille couverture ? » demanda Kate.

      « J’ai bien peur que non. Mais en revanche, ce que je peux vous dire, c’est en quelle matière elle a été fabriquée. Et ça m’a marqué car, à ma connaissance, c’est une combinaison inhabituelle de tissus pour une couverture traditionnelle au sens propre du terme. La matière la plus importante du bout de tissu est de la laine, ce qui est bien sûr tout à fait courant. Mais la deuxième matière est du coton de bambou. »

      « Est-ce que c’est vraiment si différent que ça du coton normal ? » demanda Kate.

      « Je ne sais pas, » dit-il. « Mais on reçoit beaucoup de tissus et de vêtements à analyser ici. Et je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où j’ai été confronté à du coton de bambou. Ce n’est pas une matière très rare mais c’est juste que ce n’est pas aussi courant que le coton normal. »

      « En d’autres mots, » dit DeMarco, « ça ne devrait pas être trop difficile d’identifier les entreprises qui utilisent ce type de matière ? »

      « Ça, je n’en sais rien, » dit Reed. « Mais ça vous intéressera peut-être de savoir que le coton de bambou est présent dans la majorité des couvertures les plus duveteuses. C’est une matière assez respirante. Vous devriez probablement chercher du côté de couvertures d’un certain prix. Il y a d’ailleurs un entrepôt

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