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CHAPITRE TRENTE-DEUX

       CHAPITRE TRENTE-TROIS

       CHAPITRE TRENTE-QUATRE

       CHAPITRE TRENTE-CINQ

       CHAPITRE TRENTE-SIX

       CHAPITRE TRENTE-SEPT

       CHAPITRE TRENTE-HUIT

       CHAPITRE TRENTE-NEUF

       CHAPITRE QUARANTE

      PROLOGUE

      Tout en reprenant lentement conscience, Reese Fisher réalisa qu’elle avait mal partout. Sa nuque la faisait souffrir et une douleur lancinante lui traversait le crâne, donnant l’impression qu’il allait exploser.

      Elle ouvrit les yeux seulement pour être éblouie par la lumière aveuglante du soleil. Elle plissa de nouveau les paupières.

      Où suis-je ? se demanda-t-elle. Comment suis-je arrivée ici ?

      Mêlé à la douleur, un engourdissement la picotait, surtout aux extrémités de ses membres.

      Elle essaya de secouer ses bras et ses jambes pour se débarrasser des picotements, mais elle réalisa qu’elle ne le pouvait pas. Ses bras, ses mains et ses jambes étaient d’une façon ou d’une autre immobilisés.

      Elle se demanda…

      Est-ce que j’ai eu un d’accident ?

      Peut-être avait-elle été percutée par une voiture.

      Ou peut-être avait-elle été éjectée de sa propre voiture et était-elle maintenant allongée sur un sol dur.

      Son esprit ne parvenait pas à saisir quoi que ce soit.

      Pourquoi ne pouvait-elle pas se souvenir ?

      Et pourquoi ne pouvait-elle pas bouger ? Est-ce qu’elle s’était brisée la nuque ou quoi ?

      Non, elle pouvait sentir le reste de son corps, elle ne pouvait simplement rien bouger.

      Elle pouvait aussi sentir le soleil chaud sur son visage, et elle ne voulait pas rouvrir les yeux.

      Elle essayait vraiment de réfléchir ‒ où allait-elle et que faisait-elle juste avant ça…quoi que cela ait pu être ?

      Elle se rappela ‒ ou pensa se rappeler ‒ monter dans le train à Chicago, trouver un bon siège, et ensuite elle rentrait chez elle à Millikan.

      Mais était-elle arrivée à Millikan ?

      Était-elle descendue du train ?

      Oui, elle pensait l’avoir fait. À la gare, le matin avait été lumineux et ensoleillé, et elle avait eu hâte de parcourir le kilomètre jusqu’à sa maison.

      Mais alors…

      Quoi ?

      Le reste était complètement discontinu, même onirique.

      C’était comme un de ces cauchemars où l’on se trouve dans un terrible danger, mais dans l’incapacité de courir, ou de bouger. Elle avait voulu lutter, se libérer d’une menace, mais elle n’avait pas pu.

      Elle se souvenait aussi d’une présence malveillante ‒ un homme dont elle ne pouvait plus se remémorer le visage.

      Qu’est-ce qu’il m’a fait ? se demandait-elle.

      Et où suis-je ?

      Elle réalisa qu’elle pouvait au moins tourner la tête. Elle se détourna de la lumière éblouissante, parvint finalement à ouvrir les yeux et à les garder ouverts. Au début, elle distingua des lignes courbes qui s’éloignaient d’elle. Mais à cet instant, elles semblaient abstraites et incompréhensibles.

      Puis elle put voir pourquoi sa nuque était si douloureuse.

      Elle reposait sur une longue bande cambrée d’acier rougeâtre, chaud sous le soleil éclatant.

      Elle se tortilla légèrement et sentit un sol rugueux dans son dos. C’était comme de la pierre concassée.

      Peu à peu, les lignes abstraites se firent nettes et elle put voir ce qu’elles étaient.

      Malgré le soleil brûlant, son corps se glaça quand elle comprit.

      Elle était sur une voie ferrée.

      Mais comment était-elle arrivée là ?

      Et pourquoi ne pouvait-elle pas bouger ?

      Tandis qu’elle se débattait, elle réalisa qu’elle pouvait bouger, au moins un peu.

      Elle pouvait se tordre, tourner son torse, et aussi ses jambes, même si elle ne pouvait pas les écarter pour une raison qu’elle ignorait.

      Les fourmis de l’engourdissement qu’elle n’avait pas été capable de chasser se transformaient à présent en un élan de peur.

      Elle était attachée là, d’une manière ou d’une autre ‒ attachée sur une voie ferrée, avec le cou maintenu sur le rail.

      Non, se dit-elle. C’est impossible.

      Ce devait être un de ces rêves ‒ un rêve où l’on est immobilisé et sans défense, terriblement en danger.

      Elle referma les yeux, espérant que le cauchemar se dissipe.

      Mais alors elle sentit une vibration aiguë contre son cou, et un grondement parvint à ses oreilles.

      Le grondement devenait plus fort. Les vibrations devenaient plus puissantes et ses yeux se rouvrirent brusquement.

      Elle ne pouvait pas voir très loin le long de la courbe des rails, mais elle savait quelle était la source de cette vibration, ce crescendo de bruit.

      C’était un train en approche.

      Son pouls palpitait, et la terreur éclata dans tout son corps. Ses gesticulations devinrent frénétiques, mais complètement vaines.

      Elle ne pouvait pas libérer ses bras et ses jambes, et elle ne pouvait pas éloigner son cou loin du rail.

      Le grondement était maintenant un rugissement assourdissant, et soudainement il apparu…

      …l’avant rouge-orangé d’une énorme locomotive diesel.

      Elle laissa échapper un cri – un cri qui résonna surnaturellement fort à ses propres oreilles.

      Mais ensuite elle réalisa que ce n’était pas son propre cri qu’elle avait entendu.

      C’était le bruit perçant du sifflet du train.

      À ce moment-là, elle éprouva une étrange vague de colère.

      Le conducteur avait fait sonner sa sirène…

      Pourquoi diable ne s’arrête-t-il pas ?

      Mais bien sûr, il ne le pouvait pas ‒ il était loin d’être assez rapide, pas à sa vitesse actuelle.

      Elle put entendre un bruit strident quand il essaya de stopper la montagne de métal.

      La locomotive emplissait tout son champ de vision maintenant – et, regardant à travers le pare-brise, il y avait une paire d’yeux…

      …des yeux qui semblaient aussi terrifiés qu’elle.

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