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Parce que ça n'a pas encore été prouvé, » répondit Palace. « S’il s’agit d’un crime de gangs liés à l'immigration, nous devons d’abord en avoir la certitude. Sinon, nous pouvons être poursuivis et jugés pour discrimination de groupe ethnique. » Il fit un mouvement de tête, et soupira. « Donc, si vous, vous êtes en mesure de le prouver d'une façon ou d'une autre, ce serait vraiment l’idéal. »

      Il sortit une carte de visite de son portefeuille, tout en se dirigeant vers la porte d'entrée. Cela ne surprit pas Chloé de voir qu’il la donna directement à Rhodes. « Appelez-moi si vous avez besoin de quoi que ce soit. »

      Rhodes ne prit pas la peine de répondre et mit la carte en poche. Chloé se dit que c'était sûrement le genre de fille qui, au lycée et à l'université, devait avoir l'habitude d'être tout le temps reluquée par les garçons. Sans aucun doute, cette rencontre avec l'inspecteur Palace n'était qu'un de ces moments dont elle n’avait que trop l’habitude.

      Chloé regarda autour d’elle. La table basse devant le canapé était retournée. Quelque chose – à priori du soda – avait été renversé dans la mêlée. Le liquide sombre s'était mélangé à ce qui ressemblait beaucoup à du sang séché, sur la moquette pâle qui recouvrait le sol du salon jusqu'à la cuisine voisine. Il y avait également des taches de sang sur les murs et sur le linoleum de la cuisine.

      « Comment est-ce que tu veux procéder ? » demanda Rhodes.

      « Je ne sais pas. Si des coups de feu ont été tirés, il est possible qu'une balle ait fini par se loger dans un mur ou sur le sol. Et d'après le désordre ambiant, il ne s'agit pas que d'une simple fusillade. Une bagarre a éclaté. Ce qui m'amène à penser qu'il doit y avoir aussi des empreintes. »

      Rhodes acquiesça. « Nous devons également savoir comment le tueur est entré. T'as regardé la porte d'entrée ? Pas de signe d'effraction. Ce qui signifie qu'un membre de la famille lui aura probablement ouvert la porte – peut-être que c’était quelqu'un qu'ils connaissaient bien et en qui ils avaient confiance. »

      Chloé était d'accord et elle fut impressionnée par Rhodes et la manière dont elle avait déjà examiné la porte avant même d’entrer.

      « Est-ce que tu peux aller vérifier dehors s’il y a des signes d’effraction ? » suggéra Rhodes. « De mon côté, je vais voir si je peux trouver des indices sur le type d'arme utilisée... s’il y a des fragments de balles ou n'importe quoi qui y ressemble. »

      Chloé acquiesça mais elle sentit que Rhodes se comportait déjà comme si c’était elle qui dirigeait l'enquête. Mais Chloé s'exécuta sans broncher. En se basant sur ce que Palace leur avait dit – et sur le fait qu'ils avaient assigné l'affaire à deux nouveaux agents sous la tutelle d'un directeur adjoint – elle se dit qu'il s'agissait d'une enquête plutôt simple en comparaison d’autres affaires qu’elle pourrait être amenée à traiter. Donc si Rhodes se prenait déjà au jeu du pouvoir, elle n'allait pas se prendre la tête. Du moins, pas encore.

      Chloé sortit, en essayant d’imaginer la scène. Si le tueur était un ami de la famille, pourquoi y avait-il des signes de lutte ? Il a utilisé une arme à feu et il a tiré trois balles les unes après les autres, ce qui ne laissait pas assez de temps pour une bagarre. Mais la porte ne montrait aucun signe d'effraction. Pourtant, il était plus probable que le tueur soit entré sans y être invité. Mais si ce n'était pas par la porte d'entrée, alors par où ?

      Elle fit tranquillement le tour de l'immeuble, en réalisant qu'appeler ça un immeuble était un peu exagéré. Elle le voyait plus comme une espèce de logement urbain, le genre d’habitation concédée par l'état. Il se trouvait à la périphérie d'un ensemble de quatre immeubles identiques, séparés par une bande de gazon sec.

      Sur la gauche, il n'y avait rien, à l'exception d'une petite citerne à gaz et un vieux robinet auquel était connecté un tuyau d'arrosage. Mais quand elle fit le tour, elle vit plusieurs entrées possibles. Tout d'abord, elle vit trois fenêtres, une donnant sur la cuisine et les deux autres sur les chambres. Elle vit également un petit escalier menant à une porte arrière. Elle essaya de l’ouvrir et elle n'était pas fermée à clé. Elle donnait sur une pièce minuscule, qui servait, semble-t-il, de vestiaire pour le jardinage. Quelques paires de chaussures sales étaient éparpillées au sol et un manteau en lambeaux pendait à un crochet au mur. Elle examina la porte et l'encadrement et les trouva en parfait état. De son point de vue, ils ne présentaient aucun signe récent d'effraction.

      Elle s’approcha de chaque fenêtre, à la recherche d’indices, et elle ne fut pas déçue. Au cadre de la troisième fenêtre, qui donnait sur la chambre principale, il manquait deux petits morceaux de bois. Ils avaient été enlevés grossièrement, comme arrachés. Elle en trouva un sur le rebord, à l’endroit où la vitre touchait l'encadrement. L'autre se trouvait sur le bas du châssis. La vitre était également ébréchée, mais pas assez pour se briser.

      Elle fit attention à ne rien toucher, de peur d'effacer des empreintes, mais en se mettant sur la pointe des pieds, elle remarqua que, sans ces petit morceaux de bois, il était très facile de forcer le loquet de la fenêtre depuis l'extérieur.

      Elle retourna à l'intérieur par la porte arrière et alla dans la chambre principale. Rien ne semblait indiquer que quelqu'un s'était introduit par la fenêtre. Mais elle savait également qu’un relevé d’empreintes pourrait prouver le contraire.

      « Qu'est-ce-que tu fais ? »

      Elle se retourna. Rhodes se tenait dans l'encadrement de la porte de la chambre et regardait Chloé d’un air sceptique.

      « Quelqu’un a essayé de forcer cette fenêtre depuis l'extérieur, » rétorqua Chloé. « Il faudrait faire un relevé d’empreintes. »

      « Tu as des gants ? » demanda Rhodes.

      « Non, » répondit Chloé, en constatant l'ironie de la situation. Si elle avait rejoint l'équipe scientifique comme prévu, elle en aurait sur elle. Mais comme Johnson l'avait changée de département la veille, elle n'avait pas pensé à prendre son matériel de relevés d’empreintes.

      « J'en ai dans la voiture, » lui dit-t-elle. Elle lança ses clés à Chloé d'un air contrarié. « Dans la boîte à gants. Et referme bien la portière en sortant. »

      Chloé bafouilla un timide « merci » en passant à côté de Rhodes et en se dirigeant vers la porte d’entrée. Elle se demanda pourquoi Rhodes gardait des gants dans sa voiture. D’après ce que Chloé avait compris, le FBI fournissait à chaque agent l'équipement et le matériel nécessaires selon l'affaire qui lui était assignée. Rhodes avait-elle reçu le matériel nécessaire ? Est-ce que son arrivée tardive au programme ViCAP jouait déjà en sa défaveur ?

      Elle sortit et trouva des gants en latex dans la voiture de Rhodes. Elle trouva également une trousse médico-légale, qu'elle emporta également. C'était une petite trousse de secours, mais c'était mieux que rien. Cela prouvait que Rhodes était bien préparée, mais qu'elle ne ferait également aucun effort pour aider Chloé. Quel était le but de lui cacher qu'elle avait des gants et une trousse médico-légale dans sa voiture, si ce n'est pour se les garder pour elle-même ?

      Décidée à ne pas se laisser abattre par des détails, Chloé enfila les gants tout en revenant vers la maison. En repassant à côté de Rhodes, Chloé lui tendit la trousse médico-légale. « J'ai pensé que ça pourrait nous être utile. »

      Rhodes lui jeta un regard désagréable pendant que Chloé se dirigeait vers la fenêtre. Elle inspecta la zone où les bouts de bois avaient été arrachés, ce qui confirma ce qu’elle pensait. En y mettant la force nécessaire, cela aurait permis à quelqu’un d'ouvrir le loquet depuis l'extérieur.

      « Agent Fine ? » dit Rhodes

      « Oui ? »

      « Je sais que nous ne nous connaissons pas, donc j'essaierai de rester polie. Est-ce que tu pourrais faire gaffe à ce que tu fais ? »

      Chloé se

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