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se réveilla en sursaut. Elle tremblait de tout son corps.

      C’était juste un cauchemar, se dit-elle.

      Il n’était pas étonnant qu’elle rêve du tueur aux allumettes et de ses victimes juste après avoir parlé à Paula Steen.

      Elle prit de longues et profondes inspirations. Bientôt, elle se détendit et se rendormit.

      Mais alors…

      Elle n’était encore qu’une petite fille.

      Elle était dans un magasin de bonbons avec maman. Maman lui achetait des tas de bonbons.

      Un homme avec un bas sur la tête se dirigea vers elle.

      Il pointa son arme sur maman.

      — Donne-moi ton fric, dit-il à maman.

      Mais maman était pétrifiée par la peur.

      L’homme lui tira un coup de feu dans la poitrine et elle tomba à la renverse devant Riley.

      Riley se mit à crier. Elle se retourna de tous côtés pour appeler à l’aide.

      Soudain, elle était de retour dans les bois.

      Les mains de femmes cherchaient toujours à sortir de leurs tombes.

      Les voix l’appelaient :

      — Aidez-nous ! S’il vous plait !

      Puis Riley entendit une autre voix derrière elle. C’était une voix familière.

      — Tu les as entendues, Riley. Elles ont besoin de ton aide.

      Riley se retourna. C’était maman. Sa poitrine saignait là où la balle l’avait touchée. Son visage était d’une pâleur cadavérique.

      — Je ne peux rien faire, maman ! s’écria Riley. Je ne suis qu’une petite fille.

      Maman sourit.

      — Non, tu n’es plus qu’une petite fille, Riley. Tu as bien grandi. Retourne-toi et regarde.

      Riley se retourna et se vit dans un miroir.

      C’était vrai.

      Elle était une femme maintenant.

      Et les voix l’appelaient toujours :

      — Aidez-nous ! S’il vous plait !

      Riley ouvrit grand les yeux.

      Elle tremblait encore plus que la dernière fois qu’elle s’était réveillée. Elle avait le souffle court.

      Elle se rappela ce que lui avait dit Paula Steen :

      « Le tueur de ma fille ne sera jamais puni. »

      Paula avait dit aussi :

      « Ce n’était même pas votre affaire. »

      Riley prit sa décision.

      C’était vrai : le tueur aux allumettes n’avait jamais été son affaire.

      Mais elle ne voulait plus l’abandonner au passé.

      Il était grand temps de traîner ce type devant la justice.

      C’est mon affaire maintenant, pensa-t-elle.

      CHAPITRE SEPT

      Riley ne fit pas d’autre cauchemar cette nuit-là, mais elle passa une nuit agitée. Etonnamment, elle se réveilla avec beaucoup d’énergie.

      Elle avait des choses à faire aujourd’hui.

      Elle s’habilla et descendit. April et Jilly mangeaient dans la cuisine le petit déjeuner que Gabriela leur avait préparé. Les filles avaient l’air triste, mais pas bouleversé comme la veille.

      Riley vit qu’il y avait une assiette pour elle. Elle s’assit et dit :

      — Ces pancakes ont l’air très bon. Passez-moi le plat.

      Quand elle commença à manger et à boire son café, les filles se détendirent. Elles ne parlèrent pas de l'absence de Ryan et discutèrent de leurs copains de l’école.

      Elles encaissent, pensa Riley.

      Elles avaient toutes les deux traversé des moments difficiles.

      Riley était certaine qu’elles traverseraient aussi la crise que le départ de Ryan avait provoquée.

      Riley termina son café et dit :

      — Il faut que j’aille travailler.

      Elle se leva et embrassa April sur la joue, puis Jilly.

      — Va attraper des méchants, maman, dit Jilly.

      Riley sourit.

      — Je vais faire de mon mieux, ma puce.

      *

      Dès qu’elle entra dans son bureau, Riley ouvrit sur son ordinateur le dossier de l’affaire classée vingt-cinq ans plus tôt. En balayant du regard les coupures de presse numérisées, elle se rappela les avoir lues. Elle était adolescente à l’époque et le tueur aux allumettes semblait sortir d’un cauchemar.

      Les meurtres étaient arrivés ici, en Virginie, près de Richmond. Trois semaines d’écart entre chaque mort.

      Riley ouvrit une carte et chercha Greybull, une petite ville près de la route 64. Tilda Steen, la dernière victime, était née puis morte à Greybull. Les deux autres meurtres avaient eu lieu dans les villes de Brinkley et de Denison. Riley vit que les villes étaient espacées d’une centaine de miles.

      Riley referma la carte et regarda à nouveau les coupures de presse.

      Un gros titre hurlait…

      LE TUEUR AUX ALLUMETTES FAIT UNE TROISIEME VICTIME !

      Elle frémit.

      Oui, elle se rappelait très bien ce gros titre.

      L’article décrivait ensuite la panique que les meurtres avaient causée dans la région, surtout parmi les jeunes femmes.

      Selon l’article, la police et le grand public se posaient les mêmes questions.

      Quand et où le tueur allait-il frapper à nouveau ?

      Qui serait sa prochaine victime ?

      Mais il n’y avait pas eu de quatrième victime.

      Pourquoi ? se demanda Riley.

      C’était une question à laquelle la police et le FBI n’avaient pas su répondre.

      Le tueur semblait particulièrement motivé. Le genre de tueur qui tue jusqu’à ce qu’on l’arrête. Pourtant, il avait disparu. Et sa disparition était aussi mystérieuse que les meurtres eux-mêmes.

      Riley feuilleta les rapports de police pour se rafraichir la mémoire.

      A première vue, il n’y avait aucun lien entre les victimes. Le tueur avait suivi le même mode opératoire. Il avait séduit des jeunes femmes dans des bars, les avait conduites dans des motels, puis il les avait tuées. Ensuite, il les avait enterrées non loin des scènes de crime.

      La police n’avait eu aucun mal à retrouver les bars où les victimes avaient été vues pour la dernière fois et les motels où elles avaient été tuées.

      Comme le font certains tueurs en série, il avait laissé des indices à la police.

      Il avait abandonné sur les corps des boites d’allumettes ramassées dans les bars et des blocs-notes au nom des motels.

      Des témoins dans les bars et les motels avaient même fourni à la police une bonne description du suspect.

      Riley fit apparaitre le portrait-robot qu’on en avait fait à l’époque.

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