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à la doctrine astrologique des anciens, pour deviner ce genre de logogriphe, et pour savoir qu'en général tous les déluges mentionnés par les Juifs, les Chaldéens, les Grecs, les Indiens, comme ayant détruit le monde sous Ogygès, Inachus, Deucalion, Xisuthrus, Saravriata, sont un seul et même événement physico-astronomique qui se répète encore tous les ans, et dont le principal merveilleux consiste dans le langage métaphorique qui servit à l'exprimer. Dans ce langage, le grand cercle des cieux s'appelait mundus, dont l'analogue mondala signifie encore cercle en sanscrit: l'orbis des Latins en est le synonyme. La révolution de ce cercle par le soleil, composant l'année de 12 mois, fut appelée orbis, le monde, le cercle céleste. Par conséquent, à chaque 12 mois, le monde finissait, et le monde recommençait; le monde était détruit, et le monde se renouvelait. L'époque de cet événement remarquable variait selon les peuples et selon leur usage de commencer l'année à l'un des solstices ou des équinoxes: en Egypte, c'était au solstice d'été. A cette époque, le Nil donnait les premiers symptômes de son débordement, et dans 40 jours, les eaux couvraient toute la terre d'Egypte à 15 coudées de hauteur. C'était et c'est encore un océan, un déluge. C'était un déluge destructeur dans les premiers temps, avant que la population civilisée et nombreuse eût desséché les marais, creusé des canaux, élevé des digues, et avant que l'expérience eût appris l'époque du débordement. Il fut important de la connaître, de la prévoir: l'on remarqua les étoiles qui alors paraissaient le soir et le matin à l'horizon. Un groupe de celles qui coïncidaient fut appelé le navire ou la barque, pour indiquer qu'il fallait se tenir prêt à s'embarquer; un autre groupe fut appelée le chien, qui avertit; un troisième avait le nom de corbeau; un quatrième, de colombe95; un cinquième s'appelait le laboureur, le vigneron96; non loin de lui était la femme (la vierge céleste): tous ces personnages qui figurent dans le déluge de Noh et de Xisuthrus sont encore dans la sphère céleste; c'était un vrai tableau de calendrier dont nos deux textes cités ne sont que la description plus ou moins fidèle. Au moment du solstice et au début de l'inondation, la planète de Kronos ou Saturne, qui avait son domicile dans le cancer, ou plutôt le génie ailé, gouverneur de cette planète, était censé avertir l'homme ou le laboureur de s'embarquer. Il avertissait pendant la nuit, parce que c'était le soir ou la nuit que l'astre était consulté. Le calendrier des Égyptiens et leur science astrologique ayant pénétré dans la Grèce encore sauvage, ces tableaux non appropriés au pays y furent mal compris, et ils y devinrent les fables mythologiques de Deucalion, d'Ogygès et d'Inachus, dont le nom est Noh même, écrit en grec Noch et Nach. La Chaldée avait aussi son déluge, par les débordements du Tigre et de l'Euphrate, au moment où le soleil fond les neiges des monts Arméniens. Mais ce déluge avait un caractère malfaisant, par la rapidité et l'incertitude de son arrivée. Ce pays, d'une fertilité extrême, par conséquent peuplé de toute antiquité, dut avoir son calendrier propre ainsi que ses légendes: cependant les historiens nous assurent que les rites de l'Égypte y furent introduits avec une colonie de prêtres, peut-être par le moyen de Sésostris qui, vers l'an 1350, traversa ces régions en conquérant; peut-être par la voie des Ninivites ou plus anciennement: ce dut être déja une cause de variantes dans les légendes chaldéennes. Les déluges du Nil et de l'Euphrate n'arrivaient pas aux mêmes époques; une autre cause fut la précession des équinoxes qui, tous les 71 ans, change d'un degré la position du soleil dans les signes. Enfin les physiciens ayant étendu leurs connaissances géographiques, et ayant constaté que l'hémisphère du nord était comme noyé de pluies dans l'intervalle hybernal des deux équinoxes, il en résulta que l'idée et le nom de déluge furent appliqués au semestre d'hiver, tandis que le nom d'incendie fut donné au semestre d'été, ainsi que nous l'apprend Aristote. De là l'expression amphibologique que le monde éprouvait des révolutions alternatives d'incendie et de déluge; de là aussi une nouvelle source de variantes adoptées par l'écrivain juif, lorsqu'il fait durer la pluie 150 jours (près de 6 mois), après avoir dit qu'elle n'en dura que 40; il n'est donc pas étonnant qu'il y ait des discordances entre les divers compilateurs des monuments, puisqu'il a dû s'en introduire très-anciennement entre les monuments eux-mêmes et entre le calendriers tant indigènes qu'étrangers.

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      1

      Fréret, premières pages des Observations générales sur l'Histoire, tome Ier de ses Œuvres, page 55, et Mémoires de l'Académie des Inscriptions, tome VI.

      2

      A commencer par Africanus, prêtre, vers l'an 220, premier chronologiste chrétien qui a disloqué toutes les annales païennes pour les adapter au système juif; puis Eusebius Pamphilus, évêque de Kaisarié, vers l'an 326; le moine Georges, dit Syncellus, auteur, vers l'an 800: Joseph-Juste Scaliger, dévot calviniste, publie, en 1583, son livre de Emendatione temporum (Réforme des temps…): Denis Petau, jésuite, son antagoniste, publie, en 1627, sa (vraie) Doctrine des Temps: Usher, dit Usserius, théologien, évêque d'Armagh, publie, en 1651, ses Annales de l'Ancien Testament, ouvrage dogmatique sans discussion ni preuve d'opinion: Alphonse Desvignoles, ministre protestant, publie, en 1732, sa Chronologie, qui est le livre le mieux ordonné en ce genre: voilà les chefs de la science, auxquels il faut joindre Riccioli, jésuite; le chevalier Marsham, dévot catholique… Newton, à l'époque où il commenta l'Apocalypse; l'évêque Bossuet; Pezron et Hardouin, jésuites; l'abbé Fleury; dom Calmet, bénédictin; Rollin, recteur de l'Université; l'abbé Lenglet du Fresnoy; Larcher, traducteur d'Hérodote, etc., etc., etc.

      3

      Paralipom., II, chap. 26, v. 21. Reg. II, chap. 15, v. 5.

      4

      Super domum regis constitutus.

      5

      Samuël, ch. 13.

      6

      Lib. VI, chap. 18, in fine.

      7

      Antiq. jud., lib. X, cap. 8.

      8

      Lib. I, nº 23. Josèphe l'associe à Démétrius de Phalère et à Philon l'ancien, comme étant les trois historiens les mieux informés sur les Juifs. Démétrius fut contemporain et témoin de la version grecque.

      9

      Præp. evang., lib. IX, p. 447.

      10

      Antiq. jud., lib. X, cap. 8.

      11

      Voyez

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<p>95</p>

En Égypte ces oiseaux ne quittent pas la maison pendant que le sol est couvert d'eau: quand ils s'absentent, c'est le signe qu'ils trouvent à vivre et que la terre se découvre.

<p>96</p>

Arcturus, Bootes.