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mal, mais vous m'avez fait du bien. Voilà donc de quoi dépendent les destins des hommes! Mais, ajouta-t-il, un bonheur si étrange sera peut-être bientôt évanoui. Le perroquet répondit, Oui. Ce mot frappe Zadig. Cependant, comme il était bon physicien, et qu'il ne croyait pas que les perroquets fussent prophètes, il se rassura bientôt; il se mit à exercer son ministère de son mieux.

      Il fit sentir à tout le monde le pouvoir sacré des lois, et ne fit sentir à personne le poids de sa dignité. Il ne gêna point les voix du divan, et chaque vizir pouvait avoir un avis sans lui déplaire. Quand il jugeait une affaire, ce n'était pas lui qui jugeait, c'était la loi; mais quand elle était trop sévère, il la tempérait; et quand on manquait de lois, son équité en fesait qu'on aurait prises pour celles de Zoroastre.

      C'est de lui que les nations tiennent ce grand principe, Qu'il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent. Il croyait que les lois étaient faites pour secourir les citoyens autant que pour les intimider. Son principal talent était de démêler la vérité, que tous les hommes cherchent à obscurcir. Dès les premiers jours de son administration il mit ce grand talent en usage. Un fameux négociant de Babylone était mort aux Indes; il avait fait ses héritiers ses deux fils par portions égales, après avoir marié leur soeur, et il laissait un présent de trente mille pièces d'or à celui de ses deux fils qui serait jugé l'aimer davantage. L'aîné lui bâtit un tombeau, le second augmenta d'une partie de son héritage la dot de sa soeur; chacun disait: C'est l'aîné qui aime le mieux son père, le cadet aime mieux sa soeur; c'est à l'aîné qu'appartiennent les trente mille pièces.

      Zadig les fit venir tous deux l'un après l'autre. Il dit à l'aîné: Votre père n'est point mort, il est guéri de sa dernière maladie, il revient à Babylone. Dieu soit loué, répondit le jeune homme; mais voilà un tombeau qui m'a coûté bien cher! Zadig dit ensuite la même chose au cadet. Dieu soit loué! répondit-il, je vais rendre à mon père tout ce que j'ai; mais je voudrais qu'il laissât à ma soeur ce que je lui ai donné. Vous ne rendrez rien, dit Zadig, et vous aurez les trente mille pièces; c'est vous qui aimez le mieux votre père.

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      Mon séjour auprès de Voltaire, page 61.

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      Cette plaisanterie était dans l'édition de Zadig de 1748. Elle existait encore dans l'édition in-4° (tome XVII, publié en 1771). Mais ayant été omise dans l'édition encadrée de 1795, elle ne fut pas reproduite dans les éditions de Kehl. La première des éditions modernes où on la trouve est celle de M. Lequien, 1823. B.

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      Le chapitre est imité d'un conte chinois, que Durand a réimprimé, en 1803, sons le titre de, La Matrone chinoise, à la suite de sa traduction de la Satire de Pétrone, et que Du Halde avait déjà imprimé dans le tome III de sa Description de la Chine. B.

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      Il y avait dans ce temps un Babylonien, nommé Arnoult, qui guérissait el prévenait toutes les apoplexies, dans les gazettes, avec un sachet pendu au cou. – Cette note est de 1748; on y lit, ainsi que dans le texte, Arnou. Mais l'édition de 1747, sous le titre de Memnon,

1

Mon séjour auprès de Voltaire, page 61.

2

Cette plaisanterie était dans l'édition de Zadig de 1748. Elle existait encore dans l'édition in-4° (tome XVII, publié en 1771). Mais ayant été omise dans l'édition encadrée de 1795, elle ne fut pas reproduite dans les éditions de Kehl. La première des éditions modernes où on la trouve est celle de M. Lequien, 1823. B.

3

Le chapitre est imité d'un conte chinois, que Durand a réimprimé, en 1803, sons le titre de, La Matrone chinoise, à la suite de sa traduction de la Satire de Pétrone, et que Du Halde avait déjà imprimé dans le tome III de sa Description de la Chine. B.

4

Il y avait dans ce temps un Babylonien, nommé Arnoult, qui guérissait el prévenait toutes les apoplexies, dans les gazettes, avec un sachet pendu au cou. – Cette note est de 1748; on y lit, ainsi que dans le texte, Arnou. Mais l'édition de 1747, sous le titre de Memnon, dont j'ai parlé dans ma préface de ce volume, porte Arnoult, qui est le véritable nom: voyez tome XXVI, page 186. B.

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L'Année littéraire, 1767, I, 145 et suiv., reproche à Voltaire d'avoir pris l'idée de ce chapitre au chevalier de Mailly, auteur anonyme de Le Voyâge et les Aventures des trois princes de Sarendip, traduits du persan, 1719 (et non 1716), iii-12. B.

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Anagramme de Boyer, théatin, confesseur de dévotes titrées, évêque par leurs intrigues, qui n'avaient pu réussir à le faire supérieur de son couvent; puis précepteur du dauphin, et enfin ministre de la feuille, par le conseil du cardinal de Fleury, qui, comme tous les hommes médiocres, aimait à faire donner les places à des hommes incapables de les remplir, mais aussi incapables de se rendre dangereux. Ce Boyer était un fanatique imbécile qui persécuta M. de Voltaire dans plus d'une occasion. K.

7

Imitation d'une phrase de Montaigne, citée p. 119 du tome XXVII. B.

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C'est à peu près le trait de Des Barreaux. Voyez, tome

XIX, le Catalogue des écrivains, en tête du Siècle de Louis XIV; et dans les Mélanges, année 1767, la septième des

Lettres à S. A. monseigneur le prince de***. B.

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