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Essais d'un dictionnaire universel. Fournier Edouard
Читать онлайн.Название Essais d'un dictionnaire universel
Год выпуска 0
isbn
Автор произведения Fournier Edouard
Жанр Зарубежная классика
Издательство Public Domain
On appelle un Bois en défens, quand on a défendu de couper un bois, qu'on a reconnu de belle venuë dans quelque triage, pour le conserver & le laisser croître jusqu'à ce qu'on en ait besoin; & on dit qu'un bois est jugé défensable, quand le Juge a donné permission d'y faire entrer les bestiaux en panage.
Bois marmenteaux ou bois de touche, sont des bois au tour d'une maison ou d'un parterre, pour leur servir d'ornement, ausquels on ne touche point. Les usufruitiers ne peuvent faire couper les bois marmenteaux & bois de touche, ni en haute fûtaye, ni en taillis, quand ils servent à la décoration d'une maison ou d'un Château.
Une coupe de bois réglée est une division qui se fait d'un grand bois en certaines portions, afin qu'on en coupe chaque année une certaine quantité sans dégrader le bois, ni en diminuer le revenu. On appelle l'âge du bois, ou l'essence du bois, le temps écoulé depuis sa derniére coupe.
L'usance du bois se dit de son exploitation.
Garde Bois, est l'Officier préposé pour empêcher les dégradations des bois, & conserver le gibier.
En Poësie on appelle les Divinitez des bois les Driades, Hamadriades, les Faunes, les Satyres, &c.
En termes de Marine on dit faire du bois, pour dire descendre en terre pour aller couper des bois nécessaires à l'équipage. On dit aussi qu'un vaisseau a reçû des coups en bois, pour dire dans les bas, dans les œuvres vives.
HAUT BOIS. s. m. Est une flûte qui est de differente grandeur selon les quatre parties, qui servent à en faire un concert. Il est devenu depuis peu un instrument militaire, le Roi en ayant mis dans les Compagnies des Mousquetaires.
On dit figurément qu'un homme jouë du haut bois, quand il fait abattre, &c.
C
CACAO. s. m. Fruit dont on fait le chocolate avec quelques autres ingrédiens; il croît en abondance dans la nouvelle Espagne à un arbre qui se nomme la cucuhua-guahuilt; il est de la même grandeur que l'oranger; il a les mêmes feüilles, mais un peu plus grandes. Ce fruit est de la figure d'un concombre, ou melon, qui est rayé, cannelé & roux, plein de plusieurs noix qui sont proprement appellées cacao, plus petites qu'une amende: il est d'une moyenne saveur, entre le doux & l'amer; d'un temperament froid & humide. Il y a dix ou douze cacao enfermez dans une même coque; cet arbre est si delicat qu'il le faut planter auprés d'un grand arbre nommé atlinan afin qu'il le couvre de sa grande ombre, autrement le Soleil le brûle. On en tire aussi du beurre, dont les femmes se font un fard pour le visage. Le cacao sert aussi de menuë monnoye dans la Province; Laët, Acosta, Clusius en ont écrit.
CALANDRE. s. f. Terme de Manufactures. C'est une machine propre pour presser les draps, les toiles, & autres étoffes, & pour les rendre polies, unies & lissées: elle sert aussi pour y faire ces ondes qui sont sur le tabis & les moheres: Elle est composée de deux gros rouleaux de bois, autour desquels on roule les piéces d'étoffe; on les met entre deux gros madriers de bois dur, large, épais & poli; celui de dessous sert de base, celui de dessus est mobile, par le moyen d'une rouë telle que celle des gruës. Un cable est attaché à un tour qui compose son axe; cette partie du dessus est d'un poids prodigieux, par fois de cinquante ou soixante milliers; c'est cette pesanteur qui fait les ondes sur les étoffes qui sont autour de ces rouleaux par le moyen d'une legere gravûre qu'ils contiennent: on met & on ôte ces rouleaux en inclinant un peu la machine. Ce mot vient du Latin cylindrus, parce que tout l'effet de la machine vient d'un cylindre. Borel dit que ce nom lui vient d'un petit oiseau de même nom, parce que les marques qu'elle imprime sont semblables à ses plumes.
Calandre, petit oiseau du genre des alloüettes, qui n'a point de crête: En Latin corydalos minima.
Calandre, petit ver qui se fourre dans le bled & le mange, qu'on appelle aussi charançon, ou patepeluë: en Latin curculio.
Calandrer. v. act. Mettre une étoffe sous la calandre pour la presser ou tabiser.
Calandré éé. part.
CALCINATION. s. f. Action par laquelle on réduit en chaux, ou en poudre trés-subtile les métaux & les minéraux, avec un feu violent. La calcination actuelle se fait seulement par le feu, la potencielle se fait par le moyen d'un esprit corrosif, qui les pénétre & les dissout, comme l'argent & l'or par les eaux fortes & l'eau régale, & cette calcination est appellée immersive.
Calciner. v. act. Terme de Chimie. Réduire les métaux ou les minéraux en chaux, ou poudre trés-subtile par le moyen du feu. L'or se calcine au feu de Reverbere avec le mercure & le sel armoniac. L'argent avec le sel commun & le sel alkali: le cuivre avec le sel & le soulfre: le fer avec le sel armoniac & le vinaigre: l'étain avec l'antimoine, le plomb & le soulfre: le mercure avec l'eau forte, il se calcine aussi tout seul par le feu. Tous les autres minéraux se calcinent au feu, sans addition d'aucune drogue.
CAMPHRE. s. m. C'est la gomme d'un arbre qui croît aux Indes dans les montagnes maritimes, lequel est de telle hauteur & largeur, qu'un escadron de cent hommes pourroit demeurer dessous à l'ombre. On dit qu'elle sort en plus grande abondance durant la tempête & les tremblemens de terre. Il y en a de plusieurs sortes, car on en trouve une entre les veines du bois, & une autre qui sort par l'écorce rompuë, comme une résine, & demeure attachée à l'arbre: elle est rouge d'abord, & devient blanche, ou par la chaleur du Soleil, ou à force de feu. Il y en a une brune & obscure qui est moins estimée. Il y a aussi un camphre en rose, qui n'a point passé par le feu, & un autre qui a été purifié & blanchi, & fait par sublimation. Le camphre est si subtil que souvent de lui-même il se resout en fumée. Il est si odorant, que sur les lieux on s'en sert en guise d'encens; pour être bon il doit être blanc, pur, reluisant, transparent, de forte odeur, & il faut qu'il devienne moüillé quand on le met sur un pain chaud. Quelques-uns, comme Fuchsius, croyent que c'est un Bitume des Indes. On l'appelle en Latin camphora, qui vient du mot Hebreu copher.
On fait du camphre artificiel avec de la sandaraque, qu'on appelle autrement gomme de genévre, vernis blanc, ou mastic bien pulvérisé, du vinaigre blanc bien distilé, qu'on met vingt jours dans le fumier de cheval, & qu'on laisse aprés au Soleil pendant un mois pour secher, & on trouve le camphre fait comme une croûte de pain blanc. La chymie ne travaille point sur le camphre, puisqu'il surmonte en pureté, en subtilité, en volatilité & en pénétration tout ce qu'on en pourroit tirer par la distillation: Elle ne peut enchérir sur sa perfection: sa diaphanéïté est grande, sa blancheur égale à celle de la neige; son goût acre, son odeur forte témoignent sa volatilité; son inflammabilité dans l'eau, & sa totale consomption sans laisser aucune trace au vaisseau dans lequel on l'allume, montrent sa pureté & la subtilité de ses parties. On a fait ce proverbe sur le camphre.
Camphora per nares castrat odore mares.
La principale qualité du camphre est de retenir & de conserver un feu inextinguible qui brûle dans l'eau, sur la glace, & dans la neige, à cause qu'il est d'une nature fort tenuë & grasse, jusques-là que si on en jette dans un bassin sur de l'eau de vie, & qu'on les fasse boüillir jusqu'à leur entiére évaporation dans quelque lieu étroit & bien fermé, & que par aprés on y entre avec un flambeau allumé, tout cet air renfermé conçoit en un moment le feu qui paroît comme un éclair sans incommoder le bâtiment, ni les spectateurs.
CHARTEPARTIE. s. f. Terme de marine, c'est l'acte d'affretement sur l'Ocean, ou de nolissement sur la Mediterranée; c'est un écrit contenant la convention pour le loüage d'un Vaisseau, ou la Lettre de facture & le Contract de cargaison du Vaisseau: elle doit être rédigée par écrit, & passée entre les Marchands & le Maître, ou le propriétaire du Bâtiment: Elle doit