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s’en est point fait de grand pendant plus de vingt années.

      L’esprit de découverte a semblé récemment se ranimer.

      Le commodore Byron part des Dunes le 20 juin 1764, traverse le détroit de Magellan, découvre quelques îles dans la mer du Sud, faisant sa route presque au nord-ouest, arrive à Batavia le 28 novembre 1765, au Cap le 24 février 1766 et le 9 mai aux Dunes, six cent quatre-vingt-huit jours après son départ.

      Deux mois après le retour du commodore Byron, le capitaine Wallis part d’Angleterre avec les vaisseaux le Deflin et le Swallow, il traverse le détroit de Magellan, est séparé du Swallow, que commandait le capitaine Carteret, au débouquement dans la mer du Sud; il y découvre une île environ par le dix-huitième parallèle à peu près en août 1767; il remonte vers la ligne, passe entre les Terres des Papous, arrive à Batavia en janvier 1768, relâche au cap de Bonne-Espérance, et enfin rentre en Angleterre au mois de mai de la même année.

      Son compagnon Carteret, après avoir essuyé beaucoup de misères dans la mer du Sud, arrive à Macassar au mois de mars 1768, avec perte de presque tout son équipage, à Batavia le 15 septembre, au cap de Bonne Espérance à la fin de décembre. On verra que je l’ai rencontré à la mer le 18 février 1769, environ par les onze degrés de latitude septentrionale. Il n’est arrivé en Angleterre qu’au mois de juin.

      On voit que de ces treize voyages autour du monde aucun n’appartient à la nation française, et que six seulement ont été faits avec l’esprit de découverte; savoir, ceux de Magellan, de Drake, de Lemaire, de Roggewin, de Byron et de Wallas; les autres navigateurs, qui n’avaient pour objet que de s’enrichir par les courses sur les Espagnols, ont suivi des routes connues sans étendre la connaissance du globe.

      En 1714, un Français, nommé La Barbinais le Gentil, était parti sur un vaisseau particulier, pour aller faire le commerce sur les côtes du Chili et du Pérou. De là, il se rendit en Chine où, après avoir séjourné près d’un an dans divers comptoirs, il s’embarqua sur un autre bâtiment que celui qui l’y avait amené, et revint en Europe, ayant à la vérité fait de sa personne le tour du monde, mais sans qu’on puisse dire que ce soit un voyage autour du monde fait par la nation française.

      Parlons maintenant de ceux qui, partant soit d’Europe, soit des côtes occidentales de l’Amérique méridionale, soit des Indes orientales, ont fait des découvertes dans la mer du Sud, sans avoir fait le tour du monde.

      Il paraît que c’est un Français, Paulmier de Gonneville, qui a fait les premières en 1503 et 1504; on ignore où sont situées les terres auxquelles il a abordé, et dont il a ramené un habitant, que le gouvernement n’a point renvoyé dans sa patrie, mais auquel Gonneville, se croyant alors personnellement engagé envers lui, a fait épouser son héritière.

      Alfonse de Salazar, Espagnol, découvrit en 1525 l’île Saint-Barthélemy, à quatorze degrés de latitude nord, et environ cent cinquante-huit degrés de longitude à l’est de Paris.

      Alvar de Saavedra, parti d’un port du Mexique en 1526, découvrit, entre le neuvième et le onzième parallèle nord, un amas d’îles qu’il nomma les îles des Rois, à peu près par la même longitude que l’île Saint-Barthélemy; il se rendit ensuite aux Philippines et aux Moluques; et, en revenant au Mexique, il eut le premier connaissance des îles ou terres nommées Nouvelle-Guinée et Terres des Papous. Il découvrit encore par douze degrés nord, environ à quatre-vingts lieues dans l’est des îles des Rois, une suite d’îles basses, nommées les îles des Barbus.

      Diego Hurtado et Fernand de Grijalva, partis du Mexique en 1433, pour reconnaître la mer du Sud, ne découvrirent qu’une île située par vingt degrés de longitude ouest de Paris. Ils la nommèrent île Saint-Thomas.

      Jean Gaëtan, appareillé du Mexique en 1542, fit aussi sa route au nord de la ligne. Il y découvrit entre le vingtième et le neuvième parallèle, à des longitudes différentes, plusieurs îles; à savoir, Rocca, Partida, les îles du Corail, celles du Jardin, la Matelote, l’île d’Arézise, et enfin il aborda à la Nouvelle-Guinée ou plutôt, suivant son rapport, à la Nouvelle-Bretagne; mais Dampierre n’avait pas encore découvert le passage qui porte son nom.

      Le voyage suivant est plus fameux que tous les précédents.

      Alvar de Mendoce et Mindana, partis du Pérou en 1567, découvrirent les îles célèbres que leur richesse fit nommer îles de Salomon; mais, en supposant que les détails rapportés sur la richesse de ces îles ne soient pas fabuleux, on ignore où elles sont situées, et c’est vainement qu’on les a recherchées depuis. Il paraît seulement qu’elles sont dans la partie australe de la ligne, entre le huitième et le douzième parallèle. L’île Isabella et la Terre de Guadalcanal, dont les mêmes voyageurs font mention, ne sont pas mieux connues.

      En 1579, Pedro Sarmiento, parti du Callao del Lima, avec deux vaisseaux, entra le premier par la mer du Sud dans le détroit de Magellan. Il y fit des observations importantes, et montra dans cette expédition autant de courage que d’intelligence. La relation de ce voyage a été imprimée à Madrid en 1768. Elle renferme des détails intéressants pour tous les navigateurs qui seront dans le cas de franchir le détroit de Magellan.

      En 1595, Alvar de Mindana, qui avait été du voyage fait par Mendoce dans l’année 1567, repartit du Pérou avec quatre navires pour la recherche des îles de Salomon. Il avait avec lui Fernand de Quiros, devenu depuis célèbre par ses propres découvertes. Mindana découvrit entre le neuvième et le onzième parallèle méridional, environ par cent huit degrés à l’ouest de Paris, les îles Saint-Pierre, Magdelaine, la Dominique et Christine, qu’il nomma les Marquises de Mendoce, du nom de dona Isabella de Mendoce, qui était du voyage; environ vingt-quatre degrés plus à l’ouest, il découvrit les îles Saint-Bernard; presque à deux cents lieues dans l’ouest de celle-ci; l’île Solitaire, et enfin l’île Sainte-Croix, située à peu près par cent quarante degrés de longitude orientale de Paris. La flotte navigua de là aux Larrones, et enfin aux Philippines, où n’arriva pas le général Mindana: on n’a pas su ce qu’était devenu son navire.

      Fernand de Quiros, compagnon de l’infortuné Mindana, avait ramené au Pérou dona Isabella. Il en repartit avec deux vaisseaux, le 21 décembre 1605, et prit sa route à peu près dans l’ouest-sud-ouest. Il découvrit d’abord une petite île vers le vingt-cinquième degré de latitude sud, environ par cent vingt-quatre degrés de longitude occidentale de Paris; puis, entre dix-huit et dix-neuf degrés sud, sept ou huit autres îles basses et presque noyées, qui portent son nom; et par le treizième degré de latitude sud, environ cent cinquante sept degrés à l’ouest de Paris, l’île qu’il nomma de la Belle Nation. En recherchant ensuite l’île Sainte-Croix qu’il avait vue dans son premier voyage, recherche qui fut vaine, il découvrit par treize degrés de latitude sud, et à peu près cent soixante-seize degrés de longitude orientale de Paris, l’île de Taumaco, puis à environ cent lieues à l’ouest de cette île, par quinze degrés de latitude sud, une grande terre qu’il nomma la Terre australe du Saint-Esprit, terre que les divers géographes ont diversement placée. Là il finit de courir à l’ouest, et reprit à la fin de l’année 1606, après avoir encore infructueusement cherché l’île Sainte-Croix.

      Abel Tasman, sorti de Batavia le 14 août 1642, découvrit par quarante-deux degrés de latitude australe, et environ cent cinquante-cinq degrés à l’est de Paris, une terre qu’il nomma Vandiemen; il la quitta faisant route à l’ouest, et environ à cent soixante degrés de notre longitude orientale, il découvrit la Nouvelle Zélande par quarante-deux degrés dix minutes sud. Il en suivit la côte environ jusqu’au trente-quatrième degré de latitude sud, d’où il cingla au nord-est, et découvrit par vingt-deux degrés trente-cinq minutes, environ cent soixante-quatorze degrés à l’est de Paris, les îles Pylstaart, Amsterdam et Rotterdam. Il ne poussa pas ses recherches plus loin et revint à Batavia en passant entre la Nouvelle-Guinée et Gilolo.

      On a donné le nom général de Nouvelle-Hollande à une vaste suite, soit de terres, soit d’îles, qui s’étend depuis le sixième jusqu’au trente-quatrième degré de latitude australe, entre le cent cinquième et le cent quarantième

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