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mobile, pas étonnant.

      Pas besoin d'aller taper sur le mur alors. Mais l'image de ses mains autour du cou de Suki la fit sourire.

      — Je peux bien faire semblant cependant.

      Remettant le téléphone sans fil sur le comptoir, Kyoko baissa les yeux vers le peignoir de soie accroché à son corps humide et gémit. L'eau chaude encore sur sa peau était maintenant devenue froide et piquante, faisant apparaître la chair de poule. Rapidement, elle fit demi-tour pour retourner à son bain.

      Dring dring....

      Kyoko tressaillit. Elle fit volte-face, le sourcil gauche relevé en signe de frustration.

      —J'espère que c'est Suki pour que je puisse lui donner ma façon de penser concernant ses méthodes d'intimidation !

      Saisissant brusquement le téléphone, elle dit un peu plus fort que d'ordinaire :

      — Allô ?

      Toya eut un sourire narquois en entendant l'accueil fait par Kyoko.

      — Et bien, ta maman ne t'a-t-elle jamais appris à être polie en répondant au téléphone ?

      Kyoko avait envie de marcher calmement jusqu'à la fenêtre, de l'ouvrir et de laisser le téléphone lui glisser des mains vers l'inconnu.

      — Pourquoi est-ce que personne ne veut me laisser finir de prendre mon bain ? gémit-elle, tapant du pied seulement pour sentir l'air conditionné se frayer un chemin sous son peignoir.

      Le sourire de Toya s'évanouit alors que son imagination s'emballait et des visions explicites commencèrent à danser dans son esprit.

      — Es-tu n…

      Il s'arrêta soudainement la langue comme liée avant de lui avoir demandé si elle se tenait là, toute nue. Secouant la tête comme pour en chasser cette pensée , Toya prit une profonde inspiration pour se calmer et, il l'espérait, contrôler ses hormones qui faisaient maintenant rage.

      Punaise, quelle belle image...

      Kyoko fronça les sourcils en se demandant si Tous était juste à côté de Suki à l'instant même.

      Toya tenta de nouveau de parler.

      — Hé, peu importe. Écoute, je viens te chercher pour t'emmener au cinéma ce soir, alors habilles-toi.

      Kyoko cligna des yeux en se demandant qui avait décidé qu'aujourd'hui était «la fête du harcèlement».

      — Euh, j'ai des projets pour ce soir.

      Bien sûr, son projet était de se transformer en pruneau dans son bain avant de se pelotonner sur le canapé et de regarder un film. Peut-être même s'endormir pendant le film, et non d' avoir le monde entier faisant pression pour la pousser à «sortir».

      — Pardon ? Annule, car tu viens avec moi ! fit Toya d'un ton de commandement, s'énervant qu'elle ne fasse pas faire ce qu'il voulait qu'elle fasse… comme si elle avait jamais fait autrement.

      Kyoko ferma les yeux et éloigna le téléphone de son oreille en scandant

      — Je ne le jetterai pas par la fenêtre, je ne le jetterai pas par la fenêtre,

      Toc, Toc

      Kyoko se retourna pour faire face à la porte en pensant.

      Mais je le jetterai à quiconque se trouve derrière cette foutue porte!

      Elle put entendre le rire dément provenant de quelque part out au fond d'elle, où résidait sa jumelle maléfique. Elle marcha calmement jusqu'à la porte, la déverrouilla, puis passa la tête par l’entrebâillement pour voir de qui il s'agissait.

      — Kotaro, murmura-t-elle un peu à bout de souffle, puis ferma la bouche d'un air coupable, espérant qu'il ne l'avait pas remarqué.

      Les yeux de Kotaro s'illuminèrent et s'assombrirent en même temps que la porte s'ouvrit. Il était content de voir Kyoko en sécurité… et visiblement pas entièrement habillée. Il haussa un sourcil à la façon dont elle avait dit son nom. Pressant sa main contre la porte au-dessus de sa tête, il l'ouvrit un plus avec son sourire assuré habituel alors qu'il passait devant elle… la frôlant presque.

      — Comment va ma femme aujourd'hui ?

      Kotaro la dépassa et entra dans l'appartement comme si c'était chez lui.

      Je ne commettrai pas de meurtre, je ne jetterai pas le téléphone, je ne le ferai pas…

      Kyoko continuait mentalement de scander ces paroles tandis que Kotaro lui faisait face avec son sourire habituel à couper le souffle. Elle eut soudain l'impression que la climatisation avait cessé de fonctionner.

      Comment était-il possible que cet homme, qui ne pouvait être décrit que comme un aimant sexuel ambulant, l'affecte à ce point ? Elle avait toujours l'impression d'être en train de s'empêcher de le jeter au sol. Secouant la tête, elle baissa les yeux et poussa un petit cri quand elle vit que son peignoir était partiellement ouvert. Ce n'était pas suffisant pour montrer quoi que ce soit mais assez de peau était visible pour la faire rougir.

      Toya se tendit, entendant le coup frappé à la porte en fond sonore à travers le téléphone puis la voix de Kotaro. Il cria dans le téléphone pour attirer son attention.

      — Bon sang, Kyoko ! Pourquoi diable Kotaro est-il chez toi ? grogna-t-il, en colère que l"agent de sécurité se soit présenté à nouveau dans l'appartement de «sa» Kyoko.

      Kyoko grinça des dents quand le cri du téléphone se fit entendre haut et fort dans le salon. Regardant l'horloge murale par-dessus l'épaule de Kotaro, elle comprit qu'elle devait commencer à se préparer ou Suki serait la prochaine à frapper à la porte. C'en était vraiment trop. Elle se tourna et se dirigea vers le comptoir avec l'intention de raccrocher le téléphone. L'élevant au niveau de son oreille, elle cria :

      — Je te verrai plus tard !

      «Clic»

      … un de moins… au suivant.

      Kotaro eut un sourire narquois sachant que c'était après Toya qu'elle avait crié. Ses yeux parcoururent la soie qui s'accrochait à un corps joliment façonné comme une seconde peau et il n'aurait pas pu s'arrêter s'il avait essayé d'avancer… plus près d'elle. Il ferma lentement les yeux seulement une seconde alors qu'il inspirait profondément, son corps entier maintenant à moins d'un centimètre du sien. La pensée de la toucher sans contact le fit courber mentalement son corps autour du sien en se resserrant.

      Il se pencha en avant, rapprochant ses lèvres du creux de son oreille avant de chuchoter son nom. Ses lèvres s'adoucirent, tout comme ses yeux bleu glacier. Il se retrouvait sur le point de souhaiter qu'elle se souvienne du passé… et à quel point ils étaient autrefois proches. Que ferait-elle si elle se souvenait qu'ils avaient vécu ensemble ? Elle, Toya et lui… afin qu'ils puissent la protéger.

      Kyoko s'essouffla alors que l'air se précipitait hors d'elle et elle sentit la peau le long de son cou et de ses joues la picoter. C'était déjà assez difficile de garder ses pensées claires avec lui si près mais en ce moment elle pouvait le sentir la toucher même s'il ne la touchait pas. Se rappeler de ce qu'elle faisait avant que le téléphone ne l'interrompe fit monter instantanément de la chaleur à son visage.

      Ne voulant pas qu'il remarque sa culpabilité, elle lui tourna le dos et s'efforça de supprimer le souvenir du bain. Fermant les yeux, elle combattit l'envie de s'appuyer contre lui et dut saisir la table pour se stabiliser.

      Kotaro voulait mettre ses mains sur la table de chaque côté de son corps…

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