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       Alexis Bouvier

      Le domino rose

      Publié par Good Press, 2021

       [email protected]

      EAN 4064066330385

       PROLOGUE LA DAME AU VIOLETTES

       I UN DOMINO ROSE

       II PAUVRE HOMME

       III LES AMOURS DE CAROLINE

       IV LES TERREURS DE CAROLINE

       PREMIÈRE PARTIE LES PETITES OUVRIÈRES

       I CE QU’ON VOYAIT AU MARCHÉ AUX FLEURS UN SOIR DE JUIN

       II CE QUE VAUT L’AMITIÉ DE MADEMOISELLE SIDIE

       III LES FETITS SERVICES D’AMIE

       IV MAMZELLE MÉMÉE ET CI CI COINDET

       V ANGOISSES ET DOULEURS DE MÈRE

       VI OU ROCHON N’EST PAS CONTENT

       VII LES MALICES DE COINDET

       VIII LES PARISIENS EN VOYAGE

       IX UNE LETTRE D’ADIEU

       X LA TEMPÊTE DANS LE CERVEAU D’UN COQUIN

       XI LA CLAIRIÈRE DE BOIS-FORT.

       DEUXIÈME PARTIE LE DOMINO ROSE

       I OU COINDET LIT DES HISTOIRES A FAIRE PLEURER

       II MON COQUIN DE NEVEU!

       III DU DANGER DES MAUVAISES CONNAISSANCES

       IV OU MADEMOISELLE SIDIE PRÉPARE UNE REVANCHE

       V AH! SI LES MORTS SORTAIENT DE LEURS TOMBEAUX

       VI QUI SE RESSEMBLE S’ASSEMBLE

       VII LA RELIGION DES SOUVENIRS

       VIII PARTIE DE CAMPAGNE

       IX ou S’EXÉCUTE LE PLAN COMBINÉ PAR L’ONCLE ANTOINE

       X LES FUNÉRAILLES DE L’AMOUR

       XI LES VIEUX SOUVENIRS

       XII OU LES MORTS SORTENT DE LEURS TOMBEAUX

       XIII LES DÉSILLUSIONS DE MADEMOISELLE SIDIE

       XIV L’ARCHE DU PONT DE LA CONCORDE

       LA DAME AU VIOLETTES

       Table des matières

       UN DOMINO ROSE

       Table des matières

      Un matin de janvier, par cette petite bruine fine et glacée d’hiver, par ce froid noir qui traverse la peau et gèle les os, les agents avaient peine à contenir la foule de curieux qui se pressaient sur les marches gluantes et grasses de la Morgue.

      Mouillés, transis, claquant des dents, soufflant dans leurs doigts, les gens se poussaient pour entrer dans le lugubre édifice du quai de l’Archevêché.

      Tout en jouant du coude, les bavards racontaient que, le matin même, des mariniers avaient ramassé, sous le pont de la Concorde, le cadavre d’une femme de vingt-cinq à trente ans, vêtue d’un domino rose!…..

      On était à l’heure matinale où les ouvriers se rendent à l’atelier, et de minute en minute la foule s’augmentait… Tout à coup, les gens qui étaient entrés dans le sinistre logis furent expulsés, les agents repoussèrent ceux qui attendaient au dehors, et la porte se ferma sur le nez des curieux désappointés.

      Les mines roses des petites ouvrières s’allongèrent, les hommes maugréèrent, mais les groupes, repoussés par les agents, se reformèrent le long des grilles de l’Archevêché. Là, les curieux qui n’avaient pu entrer, entourant ceux qui sortaient de la lugubre maison, leur demandaient ce qu’ils avaient vu. Un de ces favorisés racontait:

      –C’est une jeune femme de trente ans, elle est admirablement belle, elle est blanche comme un marbre et semble dormir en souriant, elle n’a pas trace de coups ni de blessures; elle devait être riche, car son linge est très-fin… C’est une petite ouvrière qui l’a reconnue…

      On écoutait avidement, et les propos et les cancans recommencèrent; autant de mensonges et de sottises qu’il est inutile de rapporter, pour arriver plus vite à la vérité:

      Le matin même, le corps d’une femme d’une trentaine d’années avait été trouvé par des passants, sur la berge du quai des Tuileries, sous l’arche du pont de la Concorde. Cette femme morte et déjà froide, à l’heure où on l’avait trouvée, ne portait les traces d’aucune violence, elle était vêtue d’un domino de faille rose, et l’une de ses mains gantées était crispée sur un large bouquet de violettes

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