ТОП просматриваемых книг сайта:
Vainqueur, Vaincu, Fils . Морган Райс
Читать онлайн.Название Vainqueur, Vaincu, Fils
Год выпуска 0
isbn 9781640292253
Автор произведения Морган Райс
Серия De Couronnes et de Gloire
Издательство Lukeman Literary Management Ltd
“Tu aurais pu nous libérer”, dit leur chef d'une voix de vieux papier que l'on froisse.
“Vous libérer pour que vous détruisiez le monde ?” répliqua Ceres. “Jamais.”
“Dans ce cas, nous allons prendre ton sang et, au moins pour quelque temps, nous serons à nouveau ce que nous avons été.”
Ceres resta où elle était et les attendit. Lequel d'eux attaquerait en premier ? Allaient-ils seulement lui tirer dessus avec leur magie et la détruire dans la fosse ? Non, ils ne pouvaient pas faire ça, n'est-ce pas ? Sinon, ils n'auraient pas eu besoin de son sang. Alors, une idée lui vint en tête. C'était un moyen de vraiment sortir de cette fosse. Néanmoins, cela allait être dangereux. Très dangereux.
“Vous croyez que j'ai peur de vous ?” demanda Ceres. “J'ai déjà combattu dans des fosses. Allez, venez tous.”
Cette tactique ne pouvait fonctionner que s'ils venaient tous la rejoindre. Malgré cela, ce fut terrifiant de les voir tomber en silence, atterrir sur la pierre dure de la fosse et se précipiter en avant pour l'attaquer.
Ceres trancha et bougea. Il y avait tellement peu de place dans la fosse pour s'y battre que le danger était de crouler sous le nombre. Elle coupa une main qui essayait de la saisir, se baissa rapidement pour éviter un coup de griffes qui en voulait à sa gorge. Elle sentit une main lui racler le flanc et donna un coup de pied, repoussant un des sorciers.
Ils n'avaient plus leur force d'avant. Ceres supposa qu'ils avaient utilisé plus de pouvoirs qu'ils ne l'avaient voulu à force de lui lancer des éclairs de magie. Elle continua à frapper et à les esquiver dans la fosse en attendant le moment où certains d'entre eux s'aligneraient comme elle le voulait.
Quand Ceres vit le moment, elle n'hésita pas. Même si elle n'avait pas la force et la vitesse supérieures qui venaient de son sang, elle était quand même assez rapide et assez forte pour affronter ses ennemis. Elle en fit tomber un à genoux devant elle, jeta ses épées hors de la fosse puis utilisa le dos du sorcier comme tremplin alors qu'il se remettait encore. Elle bondit sur les épaules de l'ennemi suivant puis sauta de toutes ses forces vers la bordure de la fosse. Il fallait absolument qu'elle y arrive car elle venait de jeter les seules armes qu'il lui restait pour se protéger.
Elle se heurta à la roche de la paroi de la fosse. Ses mains agrippèrent la bordure et elle s'efforça de se hisser. Elle sentit une chose lui attraper une jambe et la repoussa instinctivement d'un coup de pied, sentant craquer des os quand son pied frappa le crâne d'un sorcier. Cette poussée suffit à lui donner la possibilité de grimper et, rapidement, Ceres se hissa par-dessus la bordure de la fosse dans laquelle elle était tombée.
Elle récupéra ses épées et se releva pendant que les sorciers hurlaient de colère.
“On ne va pas te lâcher comme ça !” promirent-ils.
Alors, l'un d'eux rugit de colère et jeta un éclair de magie dans sa direction. Ceres l'évita mais ce fut comme un signal qui invitait les autres à lancer eux aussi des éclairs. Des flammes et de la foudre la suivirent alors qu'elle fuyait de la salle qui contenait la fosse en courant et, autour d'elle, elle entendit gronder les murs. De petits rochers commencèrent à tomber, suivis par de plus gros.
Ceres continua à courir désespérément pendant que les rochers tombaient autour d'elle, ricochant en frappant le sol et roulant quand il s'agissait des plus gros. Elle se jeta en avant et, quand elle se releva, elle se rendit compte que le tunnel qui se trouvait derrière elle était maintenant bloqué.
Est-ce que cet éboulement arrêterait les ex-sorciers ? Sûrement pas définitivement. S'ils ne pouvaient pas mourir, alors, ils finiraient par arriver à passer mais ce n'était pas la même chose que s'ils avaient pu poursuivre Ceres maintenant. Pour l'instant, au moins, elle était en sécurité.
Elle continua d'avancer dans la faible lueur qui éclairait les cavernes sans savoir où aller mais en faisant confiance à son instinct. Devant elle, Ceres vit que le tunnel menait à une autre caverne plus grande avec des stalactites qui pendaient du plafond. A cet endroit, on entendait aussi le son de l'eau et Ceres fut surprise de voir un large ruisseau traverser la caverne.
Mieux encore, il y avait un petit ponton avec un poteau auquel était attaché un bateau à fond plat. Ceres supposa que le bateau attendait là depuis plus d'années qu'elle ne voulait l'imaginer mais, d'une façon ou d'une autre, il avait encore l'air solide. En aval, Ceres vit une lumière qui n'était pas présente dans le reste des cavernes et, d'une façon ou d'une autre, elle comprit qu'il fallait qu'elle se dirige vers elle.
Elle monta dans le bateau, largua les amarres et laissa le courant l'entraîner. L'eau léchait le flanc du petit vaisseau et, alors qu'il avançait, Ceres sentait l'impatience croître en elle. En d'autres occasions, elle aurait pu s'inquiéter face à un courant comme celui-ci et s'imaginer qu'il menait peut-être à un barrage où, pire encore, à une chute d'eau. Cependant, à présent, le courant lui semblait avoir sa volonté propre, destinée à la transporter vers son but.
Le bateau traversa un tunnel tellement étroit que Ceres aurait pu toucher les murs qui se dressaient de chaque côté. Il y avait de la lumière vers l'avant, brillante après la semi-lumière des cavernes. Le tunnel donna sur un espace qui n'était ni en roc ni en pierre. En fait, dans un espace où il aurait dû n'y avoir qu'une autre caverne, Ceres se trouva au milieu d'une étendue campagnarde idyllique.
Ceres reconnut immédiatement l’œuvre des Anciens. Personne d'autre n'aurait pu créer une chose comme celle-là. Les sorciers auraient peut-être pu trouver les pouvoirs nécessaires pour créer une illusion mais cet endroit avait l'air réel; il avait même une odeur d'herbe fraîche et de gouttes de rosée. Le bateau cogna contre la rive et Ceres vit devant elle une grande prairie remplie de fleurs des champs au parfum sucré et délicat. Certaines de ces fleurs semblèrent bouger sur son passage et Ceres sentit des ronces lui frôler la jambe et la faire saigner en lui infligeant une douleur aiguë.
Cependant, quand elle fut passée, les ronces la relâchèrent. Apparemment, quelles que soient les défenses que comprenait ce lieu, leur but n'était pas d'en exclure Ceres.
Il fallut un moment pour que Ceres se rende compte qu'il y avait deux choses étranges dans cet endroit qu'elle traversait, des choses encore plus étranges que la présence d'une étendue de campagne sauvage au milieu d'un réseau de cavernes.
La première était que les visions du passé semblaient s'être arrêtées. Dans les cavernes d'au-dessus, elles n'avaient cessé d'apparaître puis de disparaître, montrant la dernière attaque de l'antre des sorciers menée par les Anciens. Ici, le monde ne semblait pas être arrêté à mi-course entre deux points. Ici, il était aussi paisible que figé, sans les changements constants que subissait le reste de l'endroit.
La deuxième chose étrange était le dôme de lumière qui s'élevait au cœur de l'endroit et brillait d'une lumière dorée qui s'opposait à la verdure du reste. Le dôme était de la taille d'une grande maison ou de la tente de quelque seigneur nomade mais semblait être composé presque exclusivement d'énergie. En le regardant, Ceres pensa d'abord que le dôme aurait pu être un bouclier ou un mur mais, d'une façon ou d'une autre, Ceres savait qu'il était plus que ça. Il était un lieu d'habitation, un domicile.
Il était aussi, supposa-t-elle, l'endroit où elle pourrait trouver ce qu'elle cherchait. Pour presque la première fois depuis qu'elle était entrée dans la demeure des sorciers, Ceres osa ressentir une lueur d'espoir. Peut-être était-ce l'endroit où elle retrouverait ses pouvoirs.
Peut-être pourrait-elle aider à sauver Haylon, après tout.
CHAPITRE TROIS
Alors qu'elle naviguait vers la Côte des Os de Felldust, Jeva avait la sensation la plus étrange de toute sa vie : elle craignait de mourir.
C'était