Скачать книгу

partie du mot.

      Le mot est une unité de langue minimale caractérisée par 1) la mobilité positionnelle; 2) la séparabilité; 3) la substitution. Le mot est la plus petite unité de langue apte à fonctionner au niveau syntaxique. Le mot peut être constitué d’un ou de plusieurs morphèmes: me, tu, grand, grand−eur.

      Le rôle de l’aspect phonétique dans le dégagement du mot comme d’une unité de langue est minimal. Du point de vue phonétique toute une proposition peut être considérée comme une seule unité avec accent sur la dernière syllabe.

      Par exemple:

      1) Adèle est malade [adelemalad];

      2) l’abréviation [labrevjasjõ]. Dans le premier cas il y a trois mots ce qui est prouvé par la possibilité de leurs substitutions:

      Adèle Elle est / malade Adèle Elle semble / malade Adèle Elle est / petite. L’unité l’abréviation est constituée de deux mots: V (= la) / abréviation une abréviation.

      Le groupe de mots libre est une unité constituée au moins de deux mots indépendants ayant chacun une fonction syntaxique dans la proposition, et dont l’un est subordonné à l’autre: lire un livre, courir vite, une volonté d’acier.

      La proposition simple est une unité communicative grammaticalement organisée.

      La phrase complexe représente une unité formée de deux ou de plusieurs propositions simples liées entre elles par un rapport syntaxique et sémantique.

      Les unités de langue qui sont l’objet de la grammaire sont: le morphème grammatical, la forme du mot, le groupe de mots libre, la proposition simple, la phrase complexe.

      Les unités grammaticales sont fonctionnellement liées entre elles ce qui implique leur interdépendance, elles s’organisent dans un système grammatical fermé.

      Le système grammatical peut être présenté comme constitué de deux niveaux: un niveau (système) morphologique et un niveau (système) syntaxique. Dans la différenciation de la morphologie et de la syntaxe un rôle important revient à l’opposition des formes par les valeurs morphologiques et les valeurs syntaxiques. Les formes morphologiques se distinguent des formes syntaxiques en ce qu’elles peuvent avoir une valeur grammaticale hors de la proposition.

      En revanche, les valeurs syntaxiques ne se manifestent que dans la proposition. Cela signifie que les mots acquièrent des valeurs syntaxiques quand ils deviennent éléments d’une structure syntaxique. C’est pourquoi les mots différant par leurs valeurs morphologiques peuvent être identiques par leurs valeurs syntaxiques.

      La morphologie étudie les classes de mots d’après leurs indices grammaticaux, les formes grammaticales de mots, d’après leur structure et de leurs corrélations entre elles.

      3.2 La paradigmatique et la syntagmatique

      La paradigmatique et la syntagmatique Dans la grammaire on distingue le plan syntagmatique et le plan paradigmatique liés entre eux. Les relations syntagmatiques sont conçues comme la succession linéaire des unités de langue hétérogènes, mais se rapportant au même niveau, par exemple, verbes, substantifs, adjectifs, adverbes. Les relations paradigmatiques sont révélées d’après la ressemblance, la différence et les rapports associatifs des unités de langue relativement homogènes: par exemple, les rapports entre les formes morphologiques du verbe. La paradigmatique grammaticale inclut l’inventaire des unités grammaticales, leurs relations et leur position dans le système grammatical. Les rapports syntagmatiques se forment sur la chaîne parlée linéaire. Sur le plan syntagmatique les éléments de langue peuvent se succéder, puisqu’ils sont hétérogènes, mais ils ne peuvent pas se substituer. La paradigmatique unit les éléments selon la possibilité de leurs substitutions sur le plan syntagmatique, horizontal. Parfois on associe la notion de paradigme à une catégorie grammaticale, ce qui semble inconcevable vu la définition de la catégorie grammaticale (morphologique). Le paradigme peut inclure plusieurs catégories formées à la base des relations (oppositions) différentes des formes du même paradigme. (Par exemple, le paradigme de la conjugaison du verbe inclut les catégories grammaticales de la personne, du mode, du temps, de l’aspect, de la voix).

      4 Conférence 4 Le système des parties du discours

      Plan

      4.1 Les descriptions actuelles des parties du discours

      4.2 Des tentatives de renouveau

      4.3 La répartition traditionnelle des mots en parties du discours

      4.1 Les descriptions actuelles des parties du discours

      Faire le tour de toutes les productions récentes dans le seul rayon des grammaires de référence serait une entreprise trop vaste et pas nécessairement indispensable. Il semble préférable, dans le cadre de cette mise au point sur la didactique actuelle de la grammaire, d’illustrer le propos en faisant l’analyse comparative de quelques catégories, qui restent discutables sur un plan à la fois descriptif et didactique. Faute d’espace, nous nous limiterons aux parties du discours et à la conjugaison, qui méritent bien qu’on s’interroge à leur sujet. Il va sans dire que nombreux autres problèmes demanderaient à être traités, tels que le genre des noms, la place des adjectifs et des pronoms, le fameux accord du participe passé, etc., sans oublier orthographe, cette institution dont la problématique a encore fois été remise à jour dans le nouveau débat sur les rectifications entérinées en mai 1990 par l’Académie française − ce qui met fois de plus la didactique du français devant un dilemme à résoudre, vieux d’un siècle et demi.

      Dans les ouvrages de référence courants comme les dictionnaires et les grammaires, la division des mots en espèce ou parties du discours est présentée sans ambages aux usagers, comme si elle allait de soi, comme si elle existait de tout le temps et n’était pas ou plus à discuter. On observe toutefois des tentatives de renouvellement dans quelques grammaires de référence.

      Dans la présentation actuelle du Nouveau Petit Robert (1993, mise à jour 1994), Josette Rey−Debove et Alain Rey traitent de tout (objet et contenu du dictionnaire, graphies et prononciations, définitions, etc.), sauf de l’espèce des mots − bien que toutes les entrées du dictionnaire alphabétique soient d’abord identifiées à l’une des neuf espèces traditionnelles. Dans le «Tableau des signes conventionnels et abréviations du dictionnaire», les neuf espèces de mots sont listées en ordre alphabétique («adj.: adjectif»), sans plus (alors que d’autres mots, l’apposition, par exemple, y sont définis). C’est dans le dictionnaire même qu’il faut aller chercher les définitions des mots adjectif, épithète, attribut, substantif, qualificatif, déterminatif, qui font partie du jargon grammatical, à leur place alphabétique respective, comme c’est le cas pour tous les autres mots de ce métalangage.

      Celui−ci est également pris pour acquis dans les grammaires de référence du français actuel. Une place prépondérante y est réservée aux parties du discours, et leur division en chapitres, qui suivent un certain ordre habituel, est généralement articulée sur les mêmes huit ou neuf espèces de mots. C’est ce que l’on trouve dans La nouvelle grammaire du français (Dubois et Lagane 1993), par exemple.

      Il faut bien dire cependant que les traditionnelles parties du discours, malgré un universalisme apparent, ne résistent pas à une analyse critique: «le jugement est, on le sait, globalement négatif et le discours dominant tourne volontiers au procès» (Lagarde 1988: 93). Les accusateurs sont prestigieux et nombreux (Bloomfleld, Brunot, Hjelmslev, Jespersen, Martinet, Pottier, Sapir, Tesnière, Vendryès, etc.) et les chefs d’accugation sont sérieux et également nombreux. Les critères de la partition traditionnelle sont hétérogènes (soit sémantiques, syntaxiques, morphologiques ou encore logiques), les définitions sont insuffisantes et se recoupent (le nom et le verbe, par exemple, ce dernier étant défini

Скачать книгу