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Je pense que nous devrions nous diriger vers le port, dit-elle.

      Le soleil cognait sur eux pendant qu’ils suivaient le sentier étroit qui menait à l’océan scintillant. Les mâts de nombreux vaisseaux montaient et descendaient, et Esther s’émerveilla devant eux. Leur conception était ancienne. Ils étaient si vieux qu’Esther ne pouvait même pas penser à des épaves qui aient survécu jusqu’à l’époque moderne pour être vues dans des musées, alors les voir de ses propres yeux était vraiment impressionnant.

      Quand ils atteignirent le port, ce dernier s’avéra être aussi animé que le marché. Il y avait des hommes vêtus de manteaux de lin qui tiraient des filets remplis de poisson frais, ainsi que des bateaux déchargeant de précieuses cargaisons provenant de terres lointaines. Il s’agissait de toute évidence d’un point d’échange très important, en déduisit Esther.

      Heureusement, grâce à leurs tenues, ils n’attiraient presque pas les regards et pouvaient chercher des indices concernant l’époque, le lieu où ils se trouvaient et où ils pourraient trouver le Sceptre de Feu.

      — Rhodes, dit soudain Simon. Nous sommes à Rhodes.

      — Vraiment ? demanda Esther en écarquillant les yeux de surprise.

      Rhodes était l’une des îles appartenant à l’empire grec. Elle se demandait pourquoi le professeur aurait pu les envoyer ici plutôt que sur le continent. Elle se creusa la cervelle en essayant de se rappeler quels philosophes de la Grèce antique résidaient à Rhodes dans les années avant Jésus Christ.

      — Comment le sais-tu ? demanda Walter à Simon.

      Simon montra des lettres sur un panneau à côté du port. Ce n’était pas dans le même alphabet, mais un complètement différent. Walter fit une grimace.

      — Comment as-tu pu déchiffrer Rhodes avec ça ? dit-il. Pour moi, on dirait que du charabia !

      Simon leva les yeux au ciel.

      — Mon éducation dans la Londres victorienne était extrêmement raffinée. Nous avons étudié le grec ancien et le latin. Honnêtement, il n’y a pas de meilleure façon de lire les anciens philosophes que dans leur propre langue.

      Alors que les garçons se disputaient, Esther tenta de déterminer la date à laquelle ils avaient pu arriver. Elle se souvint du Colosse de Rhodes, de la grande statue construite au bord de l’océan et de l’une des sept merveilles du monde antique. Mais tout ce qu’ils pouvaient voir maintenant était les deux colonnes de pierre sur lesquelles ses pieds avaient été posés. Ils devaient donc être arrivés après son effondrement en 226 avant J.-C.

      Cela réduisait légèrement les possibilités. Mais ils étaient encore loin quoi que ce soit de concret.

      — Puisque tu en sais tant sur les philosophes grecs, dit Esther à Simon, as-tu une idée de ceux qui vivaient à Rhodes ?

      — Eh bien, il y a Andronicus de Rhodes, dit Simon. Qui vivait ici vers 60 avant J.-C.

      Juste à ce moment-là, l’attention d’Esther fut attirée par un vieil homme assis seul sur une caisse retournée à regarder fixement la mer. Quelque chose dans son visage lui semblait familier, même si elle ne pouvait pas tout à fait le resituer. Son attitude contemplative était en décalage avec toutes les personnes qui s’agitaient autour de lui. Ses vêtements lui donnaient un air riche et important. La façon dont il fixait la mer, comme plongé dans une profonde réflexion, le faisait paraître érudit. Il y avait aussi une pile de parchemins sur son genou, sur lesquels Esther ne pouvait que discerner des croquis.

      Qui que soit l’homme, il semblait être quelqu’un d’important. Un érudit. Peut-être même un philosophe. Et étant donné que la plupart des érudits du passé s’avéraient être des prophètes, ou liés à des prophètes dans une certaine mesure, elle décida que c’était un bon endroit pour commencer.

      — C’est lui ? demanda Esther, interrompant le monologue de Simon sur les philosophes en montrant l’homme du doigt.

      Simon plissa les yeux et protégea ses yeux du soleil avec sa main.

      — Voyons, je ne saurais dire. Je ne pense pas qu’il existe des portraits d’Andronicus de Rhodes qui aient survécu.

      Walter haussa les épaules.

      — Meh. Pour moi, il ressemble à un philosophe. Autant aller lui dire bonjour.

      Il s’éloigna dans la direction de l’homme. Simon et Esther échangèrent un regard et un haussement d’épaules, puis suivirent leur ami plein d’assurance et imperturbable.

      Mais alors qu’ils se rapprochaient, Esther réalisa soudain où elle avait déjà vu le visage du vieil homme. C’était dans les salles d’histoire de l’École des Prophètes ! L’école comptait beaucoup de bustes de célèbres scientifiques, mathématiciens, philosophes, politiciens, etc. Ce visage – bien que maintenant couvert de rides – appartenait à Posidonius, le philosophe stoïcien, dont les enseignements avaient été en grande partie perdus avec le temps.

      Esther tendit brusquement la main et attrapa Simon par le poignet.

      — Je pense que je sais qui c’est.

      Simon acquiesça. Manifestement, il avait fait le rapprochement au même moment qu’Esther.

      — Posidonius ! s’écrièrent-ils tous les deux.

      L’homme leva brusquement les yeux de son travail. Il vit Walter qui se tenait devant lui et qui, malgré sa toge et ses sandales, avait toujours l’air très différent avec sa peau sombre parmi tous les Grecs bronzés. Puis ses yeux se posèrent sur Esther et Simon, les examinant des pieds à la tête. Il eut l’air tout aussi surpris à la vue de Simon, pâle dans sa tenue assemblée de toute pièce.

      Il fronça les sourcils, clairement troublé par les trois jeunes enfants qui se tenaient devant lui, qui connaissaient son nom d’une façon ou d’une autre, et l’avaient crié avec tant d’enthousiasme.

      Il commença à parler. Mais Esther n’avait aucune idée de ce qu’il disait puisqu’il parlait en grec ancien. Elle se tourna vers Simon.

      — Tu peux traduire ? demanda-t-elle.

      Simon dansait d’un pied sur l’autre, et ses joues commençaient à devenir un peu roses.

      — Hum, non. Je veux dire, nous avons appris à lire cette langue, pas à la parler.

      Walter rit.

      — En voilà une bonne éducation.

      — En réalité, personne ne sait comment prononcer correctement les langues anciennes, rétorqua Simon.

      — Chut, leur dit Esther à tous les deux. Arrêtez de vous chamailler. Nous devons trouver un moyen de communiquer avec Posidonius. Il doit être la raison pour laquelle nous sommes à Rhodes.

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