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à nouveau au commissariat, je vais réanalyser ce que je pense. Je vais d’abord prendre un peu de temps pour mettre de l’ordre dans tout ça. »

      Avec un sourire, Harrison retourna à ses notes. Il ne se plaignait pas qu’elle garde des choses pour elle (ce qu’elle ne faisait pas non plus) et il n’insista pas. Il faisait de son mieux pour être discipliné tout en restant efficace et elle l’appréciait beaucoup pour ça.

      Durant le trajet vers le commissariat, elle eut l’occasion d’apercevoir de temps en temps l’océan entre les édifices. Elle n’avait jamais adoré la mer comme certaines personnes l’adoraient mais elle pouvait comprendre l’attraction qu’elle exerçait. Même maintenant, alors qu’ils étaient à la recherche d’un assassin, elle pouvait sentir la sensation de liberté qu’elle représentait. Jalonnée de gigantesques palmiers et sous le soleil éclatant d’un après-midi à Miami, elle était encore plus belle que jamais.

      Dix minutes plus tard, Mackenzie suivit Dagney au moment où elle entra sur un parking attenant à un imposant édifice de police. Comme tout le reste dans cette ville, le commissariat avait une sorte d’ambiance balnéaire. Plusieurs palmiers énormes étaient alignés le long de la mince bande de gazon devant l’édifice. L’architecture simple parvenait également à transmettre une atmosphère décontractée tout en étant raffinée. C’était un endroit accueillant, un sentiment qui perdurait même lorsqu’ils se retrouvèrent à l’intérieur de l’édifice.

      « Il ne va y avoir que trois officiers sur cette affaire, moi y compris, » dit Dagney en les guidant le long d’un vaste couloir. « Maintenant que vous êtes là, il est possible que mon supérieur intervienne beaucoup moins sur le dossier. »

      Tant mieux, pensa Mackenzie. Moins il y aura d’objections et de débats, le mieux ce sera.

      Dagney les conduisit jusqu’à une petite salle de conférence au bout du couloir. À l’intérieur, deux hommes étaient assis à une table. L’un d’eux était occupé à connecter un projecteur à un MacBook, tandis que l’autre tapait nerveusement sur une tablette.

      Ils levèrent tous les deux la tête au moment où Dagney les fit entrer dans la pièce. Quand ils le firent, Mackenzie vit dans leurs yeux l’expression habituelle…. C’était une expression qui l’ennuyait mais à laquelle elle était habituée. C’était un regard qui avait l’air de dire : Oh, une femme plutôt jolie. Je ne m’attendais pas à ça.

      Dagney fit rapidement les présentations au moment où Mackenzie et Harrison prirent place autour de la table. L’homme avec la tablette était le chef de police Rodriguez, un vieil homme grisonnant au visage bronzé et marqué de profondes rides. L’autre homme était plutôt nouveau, Joey Nestler. Ce dernier était en fait l’officier qui avait découvert les corps des Kurtz. Au moment où Dagney le présenta, il terminait de connecter le moniteur à l’ordinateur portable. Le projecteur envoya une lumière blanche lumineuse sur un petit écran attaché au mur à l’avant de la pièce.

      « Merci d’être venus, » dit Rodriguez, en mettant sa tablette de côté. « Écoutez, je ne vais pas être l’habituel connard de policier local qui vous mettra des bâtons dans les roues. Vous me dites ce dont vous avez besoin et si c’est dans la limite du possible, vous l’obtiendrez. En échange, je vous demande juste de nous aider à élucider rapidement cette affaire en évitant de transformer la ville en une sorte de cirque médiatique. »

      « On dirait qu’on veut la même chose, alors, » dit Mackenzie.

      « Tant mieux. Joey ici a tous les documents concernant cette affaire, » dit-il. « Le rapport du médecin légiste vient d’arriver ce matin et ne nous apprend rien de plus que ce à quoi nous nous attendions. Les Kurtz ont été poignardés et saignés à blancs. Aucune trace de drogue dans leur organisme. Rien du tout. Pour l’instant, nous n’avons décelé aucun lien entre les deux crimes. Alors si vous avez une idée, je suis prêt à l’écouter. »

      « Officier Nestler, » dit Mackenzie, « avez-vous toutes les photos qui ont été prises sur les deux scènes de crime ? »

      « Oui, » dit-il. Il lui faisait beaucoup penser à Harrison – anxieux, un peu nerveux, et cherchant visiblement à plaire à ses supérieurs et à ses collègues.

      « Pourriez-vous retrouver les photos prises des corps en entier et les afficher côte à côte à l’écran ? » demanda Mackenzie.

      Il s’affaira rapidement et afficha les images côte à côte sur l’écran du projecteur en moins de dix secondes. Voir ces photos en pleine lumière dans une pièce à moitié obscure avait quelque chose de sinistre. Afin d’éviter que ces interlocuteurs ne s’attardent sur la gravité des clichés et ne perdent leur concentration, Mackenzie alla droit au but.

      « Je pense que nous pouvons affirmer que ces meurtres ne sont pas le résultat d’un cambriolage ou d’une simple violation de domicile. Rien n’a été volé et, de fait, il n’y a aucun signe d’effraction d’aucune sorte. Il n’y a également aucun signe de lutte. Ce qui veut dire que l’assassin a probablement été invité à entrer ou possédait peut-être une clé. Et les meurtres ont dû se dérouler rapidement. Le fait également qu’il n’y ait aucune trace de sang ailleurs dans la maison nous permet de conclure que les meurtres ont dû avoir lieu dans la chambre à coucher – aucun signe d’acte criminel ailleurs dans la maison. »

      S’exprimer à voix haute lui permit de ressentir combien ça avait l’air étrange.

      Le type n’aurait pas seulement été invité à entrer, mais aurait été invité à entrer jusqu’à la chambre à coucher. Ce qui veut dire que la possibilité qu’on l’ait invité à entrer est plutôt peu probable. Il devait avoir une clé. Ou il devait savoir où il pouvait trouver un double.

      Elle continua à parler avant d’être distraite par ces nouvelles réflexions et conclusions.

      « Je veux regarder ces photos de plus près car il y a deux choses étranges qui me sont apparues. Tout d’abord… notez comment les quatre corps sont tous couchés parfaitement à plat sur le dos. Leurs jambes sont détendues et bien positionnées. C’est comme s’ils avaient été mis spécialement en place afin de donner cette impression. Et puis, il y a autre chose – et si nous avons affaire à un tueur en série, je pense qu’il s’agit là de l’élément le plus important à noter. Regardez la main droite de madame Kurtz. »

      Elle leur laissa le temps de regarder. Elle se demanda si Harrison devinerait là où elle voulait en venir et s’il l’exprimerait. Elle leur laissa encore un peu de temps mais vu qu’aucun d’entre eux ne prit la parole, elle continua à parler.

      « Sa main droite repose sur la cuisse de son mari. C’est la seule partie de son corps qui n’est pas parfaitement allongée. Soit c’est une coïncidence, soit l’assassin a placé leur corps dans cette position, plaçant intentionnellement sa main à cet endroit. »

      « Et s’il l’avait fait ? » demanda Rodriguez. « Quelle en serait la raison ? »

      « Et bien, jetons maintenant un coup d’œil à la photo des Sterling. Regardez la main gauche du mari. »

      Cette fois-ci, elle n’eut pas besoin de leur laisser le temps de la réflexion. Dagney exprima tout haut ce à quoi elle faisait référence. Et quand elle parla, sa voix était tendue et nerveuse.

      « Il a la main tendue et posée sur la cuisse de sa femme, » dit-elle.

      « Exactement, » dit Mackenzie. « Si ça n’apparaissait que sur les photos d’un des couples, je n’en ferais même pas mention. Mais le même geste se retrouve chez les deux couples. Il est manifeste que l’assassin l’a fait dans un certain but. »

      « Mais dans quel but ? » demanda Rodriguez.

      « Symbolique ? » suggéra Harrison.

      « Peut-être bien, » dit Mackenzie.

      « Mais

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