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ni les rapports qu’elle avait lus. Il y avait beaucoup de sang – beaucoup plus qu’elle n’en ait jamais vu au même endroit.

      Et durant un horrible instant, elle se retrouva dans une chambre au Nebraska – une chambre dans une maison qu’elle savait maintenant abandonnée. Elle regardait un lit baigné de sang où gisait le corps de son père.

      Elle écarta l’image de sa tête au moment où elle entendit le bruit des pas d’Harrison se rapprochant lentement derrière elle.

      « Ça va ? » lui demanda-t-elle.

      « Oui, » dit-il, bien que sa voix ait l’air légèrement essoufflée.

      Mackenzie remarqua que la plupart du sang se trouvait sur le lit, comme elle s’y attendait. Le drap qui avait été retiré du lit et étalé sur le sol avait autrefois été de couleur blanc cassé. Mais maintenant il était en grande partie recouvert de sang séché, dans une nuance plutôt rouge bordeaux. Elle s’approcha lentement du lit, presque certaine de n’y trouver aucune trace d’indice. Même si l’assassin avait accidentellement laissé un cheveu ou quoi que soit contenant son ADN, il serait maintenant enseveli au milieu de tout ce sang.

      Elle regarda les éclaboussures sur le mur et sur la moquette. Elle examina surtout cette dernière pour vérifier si éventuellement elle pourrait y trouver la trace d’une empreinte de chaussure.

      Il se peut qu’il y ait des traces quelque part, pensa-t-elle. Assassiner quelqu’un de cette manière – avec autant de sang sur la scène de crime – l’assassin a en avoir sur lui. Même s’il n’y a aucune trace de pas, peut-être qu’il y a des traces de sang quelque part dans la maison, du sang qu’il aurait accidentellement laissé derrière lui en sortant.

      Puis aussi, comment l’assassin a-t-il pu les tuer tous les deux alors qu’ils étaient au lit ? Au moment de tuer le premier, le deuxième se serait sûrement réveillé. Soit l’assassin est vraiment rapide, soit il a organisé la scène avec les corps disposés sur le lit après avoir commis les meurtres.

      « C’est une belle pagaille, hein ? » dit Harrison.

      « Oui, effectivement, » dit Mackenzie. « Dis-moi… au premier coup d’œil, est-ce que tu vois quoi que ce soit qui pourrait constituer une piste, un indice ou quelque chose à examiner de plus près ? »

      Il secoua la tête en fixant le lit des yeux. Elle hocha la tête en signe d’assentiment, sachant qu’il leur serait très difficile de trouver un quelconque indice avec tout ce sang. Elle se mit même à genoux pour jeter un coup d’œil en-dessous du lit, pour voir si elle pouvait y trouver quoi que ce soit. Elle n’y avait rien, à part une paire de pantoufles et un vieil album photo. Elle sortit l’album photo et le feuilleta. Les premières pages contenaient les photos d’un mariage, depuis le moment où la mariée s’avançait dans l’allée d’une grande église jusqu’au moment de la découpe du gâteau par le couple marié.

      En fronçant les sourcils, elle remit l’album là où elle l’avait trouvé. Puis elle se retourna vers Dagney, qui se tenait toujours sur le pas de la porte, le dos tourné. « Vous nous avez dit que vous aviez des dossiers avec des photos, c’est bien ça ? »

      « Oui. Si vous pouvez attendre un instant, je vous amène tout ça. » Elle avait répondu rapidement et avec une certaine urgence dans la voix, visiblement impatiente de redescendre à l’étage du bas.

      Quand Dagney fut partie, Harrison ressortit dans le couloir. Il regarda en direction de la chambre et laissa échapper un profond soupir. « Vous aviez déjà vu une scène de crime comme celle-là ? »

      « Jamais avec autant de sang, » répondit-elle. « J’ai vu quelques scènes horribles mais celle-ci dépasse tout ce que j’ai pu voir en terme de quantité de sang. »

      Harrison eut l’air de réfléchir à ce qu’elle venait de dire au moment où elle sortait de la chambre. Ils redescendirent ensemble à l’étage du bas et entrèrent dans le salon où moment où Dagney passait la porte d’entrée. Ils se retrouvèrent à l’endroit du bar qui séparait la cuisine du salon. Dagney posa le dossier sur le bar et Mackenzie l’ouvrit. La première photo montrait le même lit à l’étage, recouvert de sang. Seulement, sur la photo, il y avait aussi deux cadavres – un homme et une femme. Les Kurtz.

      Tous deux étaient vêtus de ce qui semblait être les vêtements qu’ils portaient pour dormir. Monsieur Kurtz (Josh, selon les rapports) portait un t-shirt et un boxer. Madame Kurtz (Julie) portait un débardeur à bretelles et un simple short de gym. Il y avait une grande variété de photos, certaines prises si près des corps que Mackenzie fit la grimace à plusieurs reprises. La photo de la gorge tranchée de madame Kurtz était particulièrement horrible.

      « Je n’ai vu aucune mention de l’arme utilisée dans les rapports, » dit Mackenzie.

      « C’est parce qu’elle n’a pas été identifiée. Tout le monde suppose qu’il s’agit d’un couteau. »

      Un très grand couteau alors, pensa Mackenzie en détournant les yeux du corps de madame Kurtz.

      Elle vit qu’apparemment, même dans la mort, madame Kurtz avait recherché le réconfort de son mari. Sa main droite était posée de manière presque paresseuse sur sa cuisse. Il y avait quelque chose de vraiment tendre dans cette image mais ça lui brisa également un peu le cœur.

      « Et concernant le premier couple assassiné ? » demanda Mackenzie.

      « C’était les Sterling, » dit Dagney, en sortant plusieurs photos et feuilles de papier de l’arrière du dossier.

      Mackenzie regarda les photos et vit une scène similaire à ce qu’elle avait vu sur les photos précédentes, ainsi qu’à l’étage. Un couple, gisant sur leur lit, du sang partout. La seule différence était que le mari sur les photos des Sterling dormait tout nu ou avait été déshabillé par l’assassin.

      Ces scènes sont bien trop similaires, pensa Mackenzie. C’est comme si elles avaient été organisées. Elle observa les similarités, comparant les photos des Kurtz et des Sterling.

      Le courage et la force de volonté de tuer deux personnes en même temps – et d’une manière aussi brutale. Ce type est vraiment déterminé. Très motivé. Et apparemment pas contraire à la violence extrême.

      « Corrigez-moi si je me trompe, » dit Mackenzie, « mais la police de Miami enquête selon l’hypothèse qu’il s’agit là de simples violations de domicile, c’est bien ça ? »

      « Et bien, oui, au début, » dit Dagney. « Mais d’après ce qu’on a pu en déduire, il n’y a aucun signe de pillage ni de vol. Et vu qu’il s’agit du deuxième couple assassiné cette semaine, on dirait de moins en moins qu’il s’agit là de simples violations de domicile. »

      « Je suis assez d’accord avec ça, » dit-elle. « Et qu’en est-il de possibles liens entre les deux couples ? » demanda Mackenzie.

      « Pour l’instant, on n’a rien trouvé mais une équipe y travaille. »

      « Et dans le cas des Sterling, est-ce qu’il y avait des signes de lutte ? »

      « Non. Rien. »

      Mackenzie regarda de nouveau les photos et deux similarités lui sautèrent tout d’un coup aux yeux. L’une d’entre elles en particulier lui donna la chair de poule.

      Mackenzie observa de nouveau les photos des Kurtz. Elle vit la main de la femme posée sur la cuisse de son mari.

      Et elle sut à cet instant même qu’il s’agissait là de l’œuvre d’un tueur en série.

      CHAPITRE TROIS

      Mackenzie suivait Dagney qui les conduisait vers le commissariat. En chemin, elle remarqua qu’Harrison prenait des notes dans le dossier qui avait accaparé toute son attention durant le trajet entre Washington et Miami. En plein milieu, il s’interrompit

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