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Papa, » murmura-t-elle, en pleurs.

      Elle tendit la main, terrifiée, mais attirée comme un aimant.

      Soudain, il se retourna et la fixa. Il était toujours mort.

      Mackenzie hurla.

      Mackenzie ouvrit les yeux et jeta un regard autour de la pièce dans une sorte de confusion totale. Les dossiers de l’enquête étaient étalés sur ses genoux. Zack dormait à côté d’elle, en lui tournant toujours le dos. Elle inspira profondément, essuyant la sueur de son front. Ce n’était qu’un rêve.

      Puis elle entendit un grincement.

      Mackenzie s’immobilisa. Elle regarda vers la porte de la chambre et sortit lentement du lit. Elle avait entendu le plancher du salon grincer, un son qu’elle n’avait entendu que lorsque quelqu’un marchait dans le salon. Bien sûr, elle dormait et s’était réveillée en plein cauchemar, mais elle l’avait entendu, ce grincement.

      Ou pas ?

      Elle sortit du lit et s’empara de son arme de service qui se trouvait sur le haut de la commode où elle laissait également son badge et son sac à main. Elle contourna silencieusement le seuil de la chambre et s’avança dans le hall. La lueur ambiante des réverbères filtrait à travers les persiennes du salon, révélant une pièce déserte.

      Elle entra dans la pièce en levant son arme. Son instinct lui disait qu’il n’y avait personne mais elle se sentait toujours secouée. Elle savait qu’elle avait entendu le plancher grincer. Elle s’avança jusqu’à cet endroit précis du salon, juste devant la table basse, et elle entendit le plancher grincer.

      Le visage de Hailey Lizbrook surgit de nulle part et envahit ses pensées. Elle vit les lacérations sur le dos de la femme et les traces au sol. Elle frissonna. Elle regarda silencieusement l’arme qu’elle tenait en main et essaya de se rappeler la dernière fois qu’une enquête l’avait autant affectée. Mais à quoi avait-elle pensé ? Que le tueur était rentré dans son salon pour l’observer ?

      Irritée, Mackenzie retourna dans la chambre. Elle reposa doucement l’arme sur la commode et retourna au lit.

      Elle se sentait toujours un peu effrayée et envahie par les souvenirs de son rêve. Mackenzie se recoucha, ferma les yeux et essaya de se rendormir.

      Mais elle savait que de durs moments l’attendaient. Elle se savait rongée par l’image des morts et des vivants.

      CHAPITRE SEPT

      Mackenzie n’avait jamais vu le commissariat aussi frénétique. La première chose qu’elle vit en arrivant, ce fut Nancy qui courait dans le hall vers le bureau de quelqu’un. Elle n’avait jamais vu Nancy se déplacer aussi vite. Et au-delà de ça, les visages de tous les policiers qu’elle croisa en se rendant vers la salle de conférence étaient remplis d’angoisse.

      Ça allait être une matinée pleine d’événements. Il y avait une forme de tension dans l’air qui lui rappelait la lourdeur précédant une violente tempête d’été.

      Elle avait elle-même ressenti un peu de cette tension avant même de quitter la maison. Elle avait reçu le premier appel à 7h30, l’informant qu’une action allait être entamée dans les prochaines heures, suite à la piste qu’elle avait trouvée. Apparemment, pendant qu’elle dormait, la piste qu’elle avait obtenue de Kevin s’était avérée très prometteuse. Un mandat avait été obtenu et un plan d’action avait été mis en place. Une chose était déjà sûre par contre : Nelson voulait que ce soit elle et Porter qui ramènent le suspect.

      Les dix minutes qu’elle passa au commissariat passèrent en coup de vent. Pendant qu’elle se versait une tasse de café, Nelson aboyait des ordres à tout le monde pendant que Porter restait assis gravement sur une chaise à la table de conférence. Porter avait l’air d’un enfant boudeur cherchant à obtenir de l’attention. Elle savait que ça le travaillait que cette piste soit venue d’un garçon avec lequel Mackenzie avait parlé. Un garçon dont il avait pensé qu’il n’offrirait pas de nouveaux indices.

      Mackenzie et Porter allaient mener l’opération et deux autres voitures furent affectées pour leur apporter de l’aide si nécessaire. C’était la quatrième fois dans sa carrière qu’on lui assignait une telle mission et la montée d’adrénaline était toujours bien présente. En dépit de l’élan d’énergie qui l’animait, Mackenzie restait calme et posée. Elle sortit de la salle de conférence avec aplomb et sang-froid. Elle commençait à avoir le sentiment qu’il s’agissait maintenant de son enquête, peu importe que Porter souhaite qu’il en soit autrement.

      Alors qu’elle se dirigeait vers la sortie, Nelson s’approcha d’elle et lui prit doucement le bras.

      « White, je peux te parler un instant ? »

      Il l’emmena de côté, la guidant vers la salle des photocopieuses avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre. Il regarda autour de lui, d’un air conspirateur, s’assurant que personne ne pouvait les entendre. Quand il fut certain qu’ils étaient hors d’écoute, il la regarda d’une manière qui lui fit penser qu’elle avait fait quelque chose de mal.

      « Écoute, » dit Nelson. « Porter est venu me voir hier soir et il m’a demandé pour être réassigné. Je lui ai catégoriquement refusé. Je lui ai également dit qu’il serait bête de laisser tomber cette affaire maintenant. Tu sais pourquoi il voulait être réassigné ? »

      « Il pense que j’ai empiété sur ses plates-bandes hier soir, » dit Mackenzie. « Mais il était clair que les enfants refusaient de lui répondre et qu’il n’allait pas s’efforcer davantage pour communiquer avec eux. »

      « Oh, pas besoin de m’en dire plus, » dit Nelson. « Je pense que tu as fait un sacré bon boulot avec ce jeune adolescent. Le garçon a même dit à d’autres types qui sont venus par la suite, y compris à ceux des services sociaux, qu’il t’avait vraiment appréciée. Je veux juste que tu saches que Porter est furieux aujourd’hui. S’il te crée des problèmes, viens me voir. Mais je ne pense pas qu’il le fera. Bien qu’il ne soit pas ton plus grand fan, il m’a tout de même avoué qu’il avait du respect pour toi. Mais ça, ça reste entre nous, OK ? »

      « Oui, monsieur, » répondit Mackenzie, surprise par ce soutien et cet encouragement si soudain.

      « Bon d’accord, » dit Nelson, en lui donnant une légère tape dans le dos. « Va attraper notre type maintenant. »

      Mackenzie se précipita vers le parking où Porter l’attendait déjà, assis derrière le volant de leur voiture. Alors qu’elle se dépêchait pour rejoindre le véhicule, il lui jeta un regard lourd de mais qu’est-ce que tu foutais. Dès qu’elle fut dans la voiture, Porter démarra de la place de parking sans même attendre que Mackenzie ait fermé la portière.

      « J’imagine que tu as reçu le rapport complet sur notre type ce matin ? » demanda Porter alors qu’il s’engageait sur l’autoroute. Deux autres voitures les suivaient, avec Nelson et quatre autres policiers en renfort si nécessaire.

      « Oui, » répondit Mackenzie. « Clive Taylor, quarante et un ans, délinquant sexuel connu. Il a passé six mois en prison pour agression sur une femme en 2006. Il travaille dans une pharmacie du coin mais il effectue également des travaux de menuiserie dans un petit hangar situé sur sa propriété. »

      « Ah, alors tu as dû rater le dernier mémo envoyé par Nancy, » dit Porter.

      « Ah bon ? » dit-elle. « Qu’est-ce que j’ai raté ? »

      « Le salaud a plusieurs poteaux en bois coupés derrière son hangar. Les infos montrent qu’ils ont exactement la même taille que ceux trouvés dans ce champ de maïs. »

      Mackenzie fit défiler ses emails sur son téléphone et vit que Nancy avait envoyé le mémo il y avait à peine dix minutes.

      «

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