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du ring. L’arbitre souriait et hochait de la tête, tout en applaudissant silencieusement.

      « OK, Mac, » dit-il. « Il est temps de faire une pause. Ça fait une heure et demie que tu t’entraînes aujourd’hui. »

      Mackenzie hocha la tête, relâcha sa position et frappa des gants ceux de son partenaire d’entraînement – un jeune homme de vingt-cinq ans, basé comme un lutteur de MMA. Il lui sourit et sortit rapidement du ring en passant à travers les cordes.

      Mackenzie remercia l’arbitre et se dirigea vers les vestiaires. Ses muscles étaient douloureux au point d’en trembler, mais c’était une sensation agréable. Ça signifiait qu’elle s’était surpassée et qu’elle avait atteint de nouvelles limites.

      En se douchant et en enfilant ce qu’Ellington appelait son accoutrement de fitness (un débardeur Under Armour et une paire de leggings noir), elle se rappela qu’elle avait encore un autre entraînement qui l’attendait aujourd’hui. Elle espérait que ses bras arrêteraient de trembler d’ici là. Bien sûr, Ellington serait là pour l’aider, mais elle avait encore quelques caisses assez lourdes à déménager cet après-midi.

      Bien que techniquement elle vive déjà dans l’appartement d’Ellington depuis quelques jours, aujourd’hui était le jour où elle allait officiellement y emménager ses affaires. C’était une autre des raisons pour laquelle elle avait demandé deux semaines de vacances. L’idée d’essayer de déménager l’espace d’un weekend ne l’avait pas du tout tentée. De plus, elle avait l’impression que c’était encore une autre preuve qu’elle grandissait et évoluait. Faire assez confiance à quelqu’un pour partager un espace de vie et, bien que ça semble ringard, son cœur, était quelque chose dont elle aurait été totalement incapable il y a quelques mois.

      Et dès qu’elle eut terminé d’enfiler son accoutrement de fitness, elle se rendit compte qu’elle était impatiente de commencer à déménager. Muscles endoloris ou pas, elle hâta le pas au moment de se diriger vers le parking.

      ***

      Le côté positif de ne pas être une personne matérialiste, c’était qu’au moment de déménager, il n’y avait pas grand-chose à transporter. Un seul trajet avec le pickup d’Ellington et une camionnette U-Haul louée suffit. Le déménagement en lui-même prit moins de deux heures, grâce à l’ascenseur dans l’édifice d’Ellington, et au final, elle n’eut pas vraiment à porter tant de caisses que ça.

      Ils célébrèrent le déménagement avec de la nourriture chinoise et une bouteille de vin. Mackenzie était fatiguée, endolorie, mais extrêmement heureuse. Elle avait pensé qu’elle allait se sentir nerveuse, et peut-être même avoir un peu de regrets au moment du déménagement, mais alors qu’ils commençaient à déballer ses caisses en dînant, elle se rendit compte qu’elle était vraiment excitée à l’idée de cette nouvelle étape dans sa vie.

      « Avant toute chose, » dit Ellington, en plaçant la lame d’un cutter le long d’une bande adhésive fermant le haut d’une des caisses. « Il faut que tu me dises tout de suite si je vais trouver quoi que ce soit d’excessivement embarrassant dans ces caisses. »

      « Je pense que le truc le plus gênant que tu puisses trouver, c’est le CD de la bande sonore de cet horrible remake des années quatre-vingt-dix de Roméo et Juliette. Mais bon, pour ma défense, j’aimais vraiment bien cette chanson de Radiohead. »

      « Alors, ça va, tu es pardonnée, » dit-il, en coupant la bande adhésive.

      « Et toi, » demanda-t-elle. « Y a des CD ou des films gênants qui traînent dans le coin ? »

      « Et bien, je me suis débarrassé de tous mes CD et DVD. Je n’ai que du numérique. J’avais besoin de faire de la place. C’est presque comme si j’avais senti que cette agent sexy du FBI allait emménager avec moi un de ces jours. »

      « Ton instinct ne t’a pas failli, » dit-elle. Elle s’approcha de lui et lui prit les mains dans les siennes. « Maintenant… c’est ta dernière chance. Tu peux encore changer d’avis avant qu’on ne commence à sortir mes affaires des caisses. »

      « Changer d’avis ? Tu es folle ? »

      « Il y a une fille qui va vivre avec toi, » dit-elle, en l’attirant vers elle. « Une fille qui aime bien les choses à leur place. Une fille qui a tendance à être un peu obsessionnelle compulsive. »

      « Oh, je sais, » dit-il. « Et j’ai hâte. »

      « Même avec tous les vêtements de femme ? Tu es prêt à partager ton placard ? »

      « J’ai vraiment très peu de vêtements, » dit-il, en se penchant plus près d’elle. Leurs nez se touchaient presque et une chaleur qu’il commençait à bien connaître se mit à monter entre eux. « Tu peux avoir tout l’espace dans mes armoires que tu veux. »

      « Maquillage et tampons, partager un lit et une autre personne qui salit ta vaisselle. Tu es sûr que tu es prêt pour ça ? »

      « Oui, mais j’ai quand même une question. »

      « Dis-moi. » dit-elle. Ses mains commencèrent à remonter le long de ses bras. Elle savait où ça allait les mener et chacun de ses muscles endoloris était prêt à l’action.

      « Tous ces vêtements de femme, » dit-il. « Tu ne peux pas toujours les laisser traîner par terre. »

      « Et bien, je n’en ai pas l’intention, » dit-elle.

      « Oh, je sais, » dit-il. Il tendit le bras et lui retira son débardeur. Il ne perdit pas une seconde pour faire de même avec son soutien-gorge de sport. « Mais c’est probablement moi qui le ferai, » ajouta-t-il, en jetant les deux vêtements au sol.

      Il l’embrassa et il essaya de l’amener vers la chambre, mais leurs corps n’eurent pas la patience d’attendre. Ils finirent sur le tapis du salon et bien que les muscles endoloris de Mackenzie n’apprécièrent pas beaucoup le sol dur dans son dos, d’autres parties de son corps firent taire leurs protestations.

      ***

      Quand son téléphone sonna à 4h47 du matin, une seule pensée vint à l’esprit endormi de Mackenzie, alors qu’elle tendait la main vers la table de nuit.

      Un appel à cette heure… J’imagine que mes vacances sont terminées.

      « Oui ? » dit-elle, sans s’encombrer de formalités, vu qu’elle était techniquement en vacances.

      « White ? »

      D’une manière un peu bizarre, McGrath lui avait presque manqué durant ces neuf derniers jours. Mais entendre sa voix, c’était comme un rapide et brutal retour à la réalité.

      « Oui, je suis là. »

      « Désolé pour l’appel aussi matinal, » dit-il. Et avant qu’il n’ajoute quoi que ce soit, Mackenzie entendit le téléphone d’Ellington sonner de l’autre côté du lit.

      Quelque chose d’important, pensa-t-elle. Quelque chose de grave.

      « Écoutez, je sais que j’ai approuvé vos deux semaines de vacances, » dit McGrath. « Mais on a une sale affaire sur les bras et j’ai besoin de vous. De vous et d’Ellington. Venez me voir dans mon bureau dès que possible. »

      Ce n’était pas une question mais un ordre direct. Et sans dire quoi que ce soit qui ressemble à un au revoir, McGrath raccrocha. Mackenzie laissa échapper un soupir et regarda en direction d’Ellington, qui terminait sa propre conversation téléphonique.

      « Et bien, on dirait que tes vacances sont terminées, » dit-il, avec un léger sourire.

      « C’est très bien comme ça, » dit-elle. « Au moins, ça se termine avec fracas. »

      Puis, comme un vieux couple marié, ils s’embrassèrent et sortirent du lit pour se rendre au travail.

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