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aux portes.

      L’église en question était plutôt connue : l’église communautaire de la Parole Vivante, une des plus grandes de la ville. Elle passait souvent aux actualités car le Président s’y rendait fréquemment pour assister au service religieux. Mackenzie n’y était jamais allée (elle n’était plus entrée dans une église depuis un weekend culpabilisant à l’université) mais elle put constater que la taille et les dimensions de l’endroit correspondaient parfaitement à l’idée qu’elle s’en faisait, au moment où elle engagea son véhicule sur le parking de l’église.

      Elle était l’une des premières à arriver sur la scène de crime. L’équipe de la police scientifique était déjà là et s’approchait de l’entrée principale de l’église. Un seul agent, qui attendait apparemment son arrivée, sortit d’une voiture. Elle ne fut pas du tout surprise de voir qu’il s’agissait de Yardley, l’agent qui avait travaillé sur le premier meurtre, celui du père Costas.

      Yardley la rejoignit sur le trottoir qui menait à l’entrée principale. Elle avait l’air fatigué mais excité à la fois, d’une manière que seuls d’autres agents pouvaient comprendre.

      « Agent White, » dit Yardley. « Merci d’être venue si vite. »

      « Bien sûr. Vous êtes la première à être arrivée sur la scène de crime ? »

      « Oui. On m’y a envoyée il y a environ quinze minutes. Harrison m’a appelée pour me dire de venir. »

      Mackenzie fut sur le point de dire quelque chose mais se ravisa. C’est bizarre qu’on ne m’ait pas appelée en premier, pensa-t-elle. Peut-être que McGrath veut qu’elle remplace Ellington en son absence. Ça tient la route après tout, vu que c’est elle qui s’est occupée de l’affaire Costas en premier.

      « Vous avez déjà été voir le corps ? » demanda Mackenzie, alors qu’elles se dirigeaient vers la porte d’entrée en suivant l’équipe de la police scientifique.

      « Oui, à quelques mètres de distance. La scène est identique aux autres. »

      A quelques pas de la porte, Mackenzie put s’en rendre compte par elle-même. Elle resta un peu en retrait pour laisser la police scientifique faire son boulot. Sachant qu’ils avaient deux agents derrière eux qui attendaient, l’équipe scientifique travailla rapidement mais efficacement, veillant à laisser un peu d’espace aux deux agents pour qu’ils puissent observer la scène par eux-mêmes.

      Yardley avait raison. La scène était identique, jusqu’à la marque allongée à travers le front. La seule différence était que le sous-vêtement de cet homme avait apparemment glissé – ou avait été baissé intentionnellement jusqu’à ses chevilles.

      Un des types de l’équipe scientifique se tourna vers elles. Il faisait une drôle de tête, il avait presque l’air un peu triste.

      « La victime s’appelle Robert Woodall. C’est le pasteur qui dirige cette église. »

      « Vous êtes sûr ? » demanda Mackenzie.

      « Sûr et certain. Ma famille vient à cette église. J’ai entendu cet homme prêcher au moins une cinquantaine de fois. »

      Mackenzie s’approcha du corps. Les portes de l’église de la Parole Vivante n’étaient pas ornées et décorées comme celles de l’église presbytérienne ou de celles du Cœur Béni. Celles-ci étaient plus modernes, fabriquées en bois résistant qui était conçu et patiné pour ressembler à une sorte de porte de grange.

      Comme les autres victimes, les mains du pasteur Woodall avaient été clouées et ses chevilles attachées avec du fil métallique. Elle observa ses parties génitales exposées, se demandant si sa nudité était une décision que l’assassin avait prise au moment où il avait mis le corps en scène. Elle ne vit rien qui sorte de l’ordinaire et décida que le sous-vêtement avait dû glisser tout seul, peut-être sous le poids du sang qui y avait coulé. Les blessures qui avaient répandu ce sang étaient nombreuses. Il y avait plusieurs égratignures sur sa poitrine. Et bien qu’elle ne puisse pas voir son dos, les traînées de sang qui coulaient le long de ses hanches et de ses jambes indiquaient qu’il devait y en avoir quelques-unes là aussi.

      C’est alors que Mackenzie vit une autre plaie – une fine blessure qui lui rappela les horribles images de son cauchemar.

      Il y avait une entaille sur le flanc droit de Woodall. C’était une légère entaille mais clairement visible, très précise, presque parfaite. Elle se pencha plus près et la montra du doigt. « Qu’est-ce que vous pensez de ça ? » demanda-t-elle à l’équipe de la police scientifique.

      « Je l’avais aussi remarqué, » dit l’homme qui avait reconnu le pasteur Woodall. « On dirait une sorte d’incision. Faite avec une sorte de fine lame – comme un cutter X-Acto ou quelque chose dans le genre. »

      « Mais ces autres entailles et coups de couteau, » dit Mackenzie. « Ils ont été faits avec une lame standard, non ? L’angle et les contours… »

      « Oui. Est-ce que vous êtes croyante ? » demanda l’homme.

      « On dirait que c’est une question plutôt récurrente depuis hier, » dit-elle. « Mais quelle que soit la réponse, je comprends la signification d’une entaille sur le flanc. C’est là où le Christ a été transpercé alors qu’il était sur la croix. »

      « Oui, » dit Yardley derrière elle. « Mais il n’y avait pas de sang, n’est-ce pas ? »

      « C’est ça, » dit Mackenzie. « Selon les écritures, c’est de l’eau qui est sortie de cette plaie. »

      Alors pourquoi l’assassin a-t-il voulu que cette plaie ressorte ? se demanda-t-elle. Et pourquoi n’était-elle pas présente sur les autres victimes ?

      Elle recula d’un pas et observa la scène pendant que Yardley s’entretenait avec quelques-uns des membres de l’équipe scientifique. Cette affaire la déconcertait déjà un peu mais cette plaie aléatoire sur le flanc de Woodall lui fit redouter qu’ils soient confrontés à quelque chose de plus profond. Il y avait le symbolisme mais il y avait aussi le symbolisme à plusieurs niveaux.

      L’assassin a visiblement pensé à tout, pensa-t-elle. Il a un plan en tête et il le suit de manière méthodique. Par surcroît, l’addition de cette entaille très précise dans le flanc de la victime montre qu’il ne se contente pas de tuer pour tuer – il essaie de faire passer un message.

      « Mais quel message ? » se demanda-t-elle silencieusement

      Aux heures les plus sombres de la nuit, elle se tenait devant l’entrée de l’église communautaire de la Parole Vivante et essaya de trouver ce message sur le corps du pasteur assassiné.

      CHAPITRE SEPT

      Dans le laps de temps qu’il fallut à Mackenzie pour se rendre de l’église de la Parole Vivante jusqu’à l’édifice J. Edgar Hoover, les journaux avaient appris la nouvelle concernant le dernier meurtre. Alors que l’assassinat du père Costas était passé aux actualités, la mort de Ned Tuttle était passée inaperçue. Mais avec l’assassinat du pasteur d’une église avec le statut de la Parole Vivante, l’affaire allait bientôt faire les premières pages. Il était 4h10 du matin quand Mackenzie arriva aux bureaux du FBI. Elle allait voir McGrath. Elle imaginait déjà que l’enquête et les détails de la mort du pasteur Woodall seraient probablement le sujet principal des actualités du matin – et qu’il ne faudrait pas attendre midi pour qu’ils fassent la une au niveau national.

      Elle pouvait sentir la pression croissante qui entourait l’enquête au moment où elle entra dans le bureau de McGrath. Il était assis à sa petite table de conférence et parlait au téléphone. L’agent Harrison était là et lisait quelque chose sur un ordinateur portable. Yardley était également présente. Elle avait dû arriver quelques minutes avant

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