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Poèmes de Walt Whitman. Уолт Уитмен
Читать онлайн.Название Poèmes de Walt Whitman
Год выпуска 0
isbn
Автор произведения Уолт Уитмен
Жанр Поэзия
Издательство Public Domain
Des bourgeons d’amour mis devant vous et en dedans de vous, qui que vous soyez,
Bourgeons qui s’ouvriront aux mêmes conditions que toujours:
Si vous leur versez la chaleur du soleil ils s’ouvriront pour vous verser forme, couleur et parfum,
Si vous devenez l’aliment et l’ondée, ils deviendront des fleurs, des fruits, de hautes branches et des arbres.
CITÉ D’ORGIES
Cité d’orgies, de balades et de joies,
Cité qui sera fameuse un jour parce qu’au cœur de toi j’ai vécu et chanté,
Ce ne sont pas tes pompes, tes tableaux mouvants ni tes spectacles qui me payent de retour,
Ni les rangées interminables de tes maisons, ni les navires aux quais,
Ni les défilés dans les rues, ni les vitrines brillantes remplies de marchandises,
Ni de converser avec des gens instruits, ni de prendre part aux soirées et aux fêtes,
Non, pas cela,—mais lorsque je passe, ô Manhattan, le fréquent et rapide éclair des yeux qui m’offrent l’affection,
Qui répondent aux miens,—voilà ce qui me paye de retour,
Seuls, des amis, un perpétuel cortège d’amis, me payent de retour.
A UN ÉTRANGER
Etranger qui passes! Tu ne sais pas avec quel désir ardent je te regarde,
Tu dois être sûrement celui que je cherchais ou celle que je cherchais (cela me revient comme le souvenir d’un rêve),
J’ai sûrement vécu une vie de joie quelque part avec toi,
Tout s’évoque au moment où nous passons rapidement l’un près de l’autre, fluides, affectueux, chastes, mûrs,
Tu as grandi avec moi, tu as été un garçon ou une fillette avec moi,
J’ai mangé et j’ai dormi avec toi, ton corps a cessé d’être uniquement ta chose et n’a pas permis au mien d’être uniquement ma chose,
Et tu me donnes le plaisir de tes yeux, de ton visage, de ta chair, lorsque nous nous croisons, et tu prends en échange celui de ma barbe, de ma poitrine, de mes mains,
Je ne te parlerai pas, je penserai à toi quand je serai seul ou quand je m’éveillerai seul la nuit,
J’attendrai, je ne doute pas que nous nous rencontrerons une autre fois,
Je prendrai garde à ne pas te perdre.
EN CE MOMENT OU JE SUIS SEUL
En ce moment où je suis seul, gros de pensées et de désirs,
Il me semble qu’il y a d’autres hommes en d’autres contrées pareillement gros de pensées et de désirs,
Il me semble qu’en promenant mes regards au loin je puis les apercevoir en Allemagne, en Italie, en France, en Espagne,
Ou là-bas loin, très loin, en Chine ou en Russie ou au Japon, parlant d’autres dialectes,
Et il me semble que si je pouvais connaître ces hommes-là, je m’attacherais à eux comme je le suis aux hommes de mon pays,
Oh! je sais que nous serions frères et amis,
Je sais que je serais heureux avec eux.
EN FENDANT DE LA MAIN L’HERBE DES PRAIRIES
En fendant de la main l’herbe des prairies et en respirant son odeur particulière,
Je lui demande des concordances spirituelles,
Je demande le plus copieux et le plus étroit compagnonnage entre les hommes,
Je demande que s’élèvent les brins d’herbe des mots, des actes, des individus,
Ceux du plein air, rudes, ensoleillés, frais, nourrissants,
Ceux qui vont leur chemin, le torse droit, qui s’avancent avec liberté et autorité, qui précèdent au lieu de suivre,
Ceux qu’anime une audace indomptable, ceux dont la chair est forte et pure, exempte de taches,
Ceux qui regardent nonchalamment en plein visage les Présidents et les gouverneurs, comme pour leur dire: Qui êtes-vous?
Ceux que remplit une passion sortie de la terre, les simples, les sans-gêne, les insoumis,
Ceux de l’Amérique intérieure.
DÉBORDANT DE VIE A CETTE HEURE
Débordant de vie à cette heure, dense et visible,
Dans ma quarantième année, l’an quatre-vingt-trois de ces Etats,
A quelqu’un qui vivra dans un siècle d’ici ou dans n’importe quel nombre de siècles,
A vous qui n’êtes pas encore né, j’adresse ces chants, m’efforçant de vous atteindre.
Quand vous lirez ceci, moi qui étais visible alors, serai devenu invisible;
Alors ce sera vous, dense et visible, qui vous rendrez compte de mes poèmes, qui vous efforcerez de m’atteindre,
Vous figurant combien vous seriez heureux si je pouvais être avec vous et devenir votre camarade;
Qu’il en soit alors comme si j’étais avec vous. (Ne soyez pas trop certain que je ne suis pas avec vous à cette heure.)
SUR LE BAC DE BROOKLYN
Marée montante au-dessous de moi! Je te vois face à face!
Nuages de l’ouest, soleil là-bas pour une demi-heure encore, je vous vois aussi face à face.
Foules d’hommes et de femmes vêtus de vos habits ordinaires, combien curieux vous êtes pour moi!
Ceux qui, par centaines et centaines, passent sur les bacs pour regagner leur logis sont plus curieux à mes yeux que vous ne le supposez,
Et vous qui passerez d’un rivage à l’autre dans des années d’ici, vous êtes davantage pour moi et davantage dans mes méditations que vous ne pourriez le supposer.
Je songe à l’impalpable aliment que je reçois de toutes choses à chaque heure du jour,
Au plan simple, compact, solidement assemblé, le plan dont moi-même je suis séparé, dont chacun est séparé, tout en en faisant partie,
Aux similitudes du passé et à celles du futur,
Aux gloires enfilées comme des perles aux moindres choses que je vois ou entends, lorsque je me promène dans la rue et que je traverse la Rivière,
Au courant qui si impétueusement se précipite et qui nage avec moi bien loin,
Aux autres qui doivent me suivre, aux liens entre eux et moi,
A la certitude qu’il en viendra d’autres, d’autres avec leur vie, leur amour, d’autres qui verront et qui entendront.
D’autres franchiront les portes du bac et traverseront d’une rive à l’autre,
D’autres observeront la course du flot montant,
D’autres verront les vaisseaux de Manhattan au nord et à l’ouest, et les hauteurs de Brooklyn au sud et à l’est,
D’autres verront les îles grandes et petites,
Dans cinquante ans d’ici, d’autres les verront en faisant le passage, le soleil pour une demi-heure encore là-bas,
Dans