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Le Douanier Rousseau (Henri Rousseau) (Laval, 1844 – Paris, 1910) Les galeries marchandes à Paris fleurissant, on créa en 1884, le Salon des Indépendants. Cette exposition sans jury fut organisée pour ceux qui étaient ou se considéraient professionnels – alors très nombreux -, mais qui ne pouvaient satisfaire les critères des salons officiels. C’est lors d’un des Salons des Indépendants qu’ Henri Rousseau créa la surprise. Rousseau occupait un poste à l’octroi de Paris, à Vanves. A ses moments libres, il peignait des toiles, tantôt sur la commande de ses voisins, tantôt en guise de paiement pour de la nourriture. Chaque année, de 1886 à sa mort en 1901, il exposa ses toiles au Salon des Indépendants. Là, il se présentait sans savoir-faire professionnel, mais avec le fier sentiment d’être peintre et d’avoir le droit de rivaliser avec n’importe quelle autorité. Rousseau est un des premiers de sa génération à s’être rendu compte de l’arrivée d’une nouvelle époque de liberté dans l’art, y compris celle de pouvoir accéder au rang de peintre, et ce, indépendamment de la manière de peindre et du niveau de formation artistique. Les œuvres du Douanier Rousseau aidèrent d’autres peintres, peut-être moins talentueux mais tout aussi originaux, à être remarqués et appréciés d’un public qui apprit à voir l’art d’une façon nouvelle. Avec lui, apparaît toute une série de découvertes. Désormais, qu’elles soient naïves ou primitives, les œuvres d’art étaient partout et il y aurait toujours un regard d’artiste pour les révéler.

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« Je connaissais Diego Rivera, le muraliste mexicain, bien avant de découvrir les nombreux autres « Diego Rivera » qui hantèrent le monde du début du XXe siècle à la fin des années 1950. […] Si ses peintures de chevalet et ses dessins forment une grande part de ses œuvres de jeunesse comme de la maturité, ses peintures murales uniques font exploser les murs par la virtuosité de leur composition époustouflante. Sur ces murs s’exposent tout à la fois l’homme, sa légende et ses mythes, son talent technique, son intensité narrative et les convictions idéologiques qu’il aimait afficher. » (Gerry Souter) Dépassant son admiration, Gerry Souter, auteur du remarquable Frida Kahlo, n’hésite pas à ramener Diego Rivera à une dimension humaine, en constatant ses choix politiques, ses amours, et « qu’au fond de lui bouillonnait le Mexique, langue de ses pensées, sang de ses veines, azur du ciel au-dessus de sa tombe. »

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Kasimir Malevitch (Kiev, 1878 – Saint-Pétersbourg, 1935) était un peintre, un grand théoricien d’art, et surtout le père fondateur du suprématisme, style basé sur les formes géométriques et la recherche de l’abstraction pure. « Le suprématisme, écrivit-il, m’a conduit à découvrir quelque chose qui n’avait pas encore été compris jusqu’alors… Il y a dans la conscience humaine un désir impérieux d’espace et la volonté de s’échapper du globe terrestre. » Cette publication présente les œuvres étincelantes de Malevitch, cet artiste original qui, jusqu’à l’âge de vingt-sept ans, ne suivit aucune formation professionnelle de peintre et apprit à dessiner uniquement par curiosité et soif de connaissance. Une fois encore, Gerry Souter nous propose de découvrir les œuvres d’un artiste fascinant à travers une nouvelle approche de sa personnalité.

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Nicolas de Staël, peintre français de famille russe, est né le 5 janvier 1914 à Saint-Pétersbourg et mort le 16 mars 1955 à Antibes. Son œuvre fut très fortement influencée par Cézanne, Van Gogh, Braque, Matisse et certains grands maîtres comme Rembrandt et Vermeer. Nicolas de Staël est surtout reconnu pour l’usage de couleurs telles que l’orange et le bleu. Il se suicide en 1955, comme Van Gogh, l’un de ses maîtres.

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Giuseppe Arcimboldo (Milan, 1530 environ –1593) A ses débuts, les contemporains d'Arcimboldo n'auraient pas pu imaginer qu'il allait réaliser ce qui le rend célèbre aujourd'hui. Ses oeuvres juvéniles étaient habituellement destinées aux cathédrales de Milan ou de Monza, mais c'est à partir de 1562, quand il fut convoqué à la cour impériale de Prague, que son style et ses sujets changèrent. Pour la cour, il imagina des fantaisies originales et grotesques faites de fleurs, de fruits, d'animaux et d'objets assemblés pour former un portrait humain. Certains étaient de nature satyrique, et d'autres des personnifications allégoriques. Si son travail est aujourd'hui considéré comme une curiosité du XVIe siècle, il puise en réalité ses racines dans le contexte de la fin de la Renaissance. A cette époque, les collectionneurs et les scientifiques commencèrent à prêter plus d'attention à la nature, recherchant des curiosités naturelles à exposer dans leurs cabinets de curiosité.

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William Morris (1834-1896), par son éclectisme, fut l’une des personnalités emblématiques du XIXe siècle. Peintre, architecte, poète et ingénieur, maniant avec autant de talent la plume que le pinceau, il bouleversa la société victorienne en refusant les standards instaurés par l’industrie conquérante. Son engagement dans la rédaction du manifeste socialiste fut la suite naturelle de cette révolution qu’il incarna dans l’habitat, les formes et les couleurs. Précurseur des designers du XXe siècle, il fut le co-fondateur, avec John Ruskin, du mouvement des Arts and Crafts. En homme libre, William Morris ouvrit les chemins qui conduisirent à l’Art nouveau et, plus tard, au Bauhaus. Cet ouvrage décrypte les rapports étroits entre idéaux et création, entre évolution et révolution, en s’appuyant sur l’essentiel de son Œuvre écrit et visuel.

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Johannes Vermeer (Delft, 1632 – 1675) Vermeer est le seul peintre correspondant à l'idée que l'on se fait habituellement de la placidité hollandaise. Peutêtre incarne-t-il un genre héroïque de placidité, car aucune de ses peintures ne laisse percer le moindre souffle d'inquiétude. Partout, nous avons l'impression que son coup de pinceau n'est qu'un lent effleurement, d'une assurance consommée, et qu'un reflet dans une bouteille, un rideau sur un mur, ou la texture d'un tapis ou d'une robe, l'intéressaient autant que les visages des hommes et des femmes. Ici, aucune virtuosité apparente, aucune prouesse du pinceau, rien de superflu, pourtant tout est là pour atteindre la perfection et le maximum d'effets exprimables par la simple rigueur : rigueur de la composition, du dessin, de la coloration, qui, par sa gamme de tons clairs et plutôt froids, sous une lumière argentée, fut une création rare et originale. Contrairement à ses prédécesseurs, il utilisa une camera scura afin de rendre la perspective avec le plus de soin possible. Il révolutionna la façon de faire et d'utiliser la peinture. Sa technique d'application des couleurs préfigurait certaines méthodes employées par les impressionnistes presque deux siècles plus tard.

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Jean-Auguste-Dominique Ingres (Montauban, 1780 – Paris, 1867) Ingres sembla d'abord destiné à reprendre le flambeau de son maître David, dans l'art à la fois du portrait et de la peinture historique. Il gagna le Prix de Rome en 1801, où il ne se rendit que 6 ans plus tard à cause de la situation économique française. Mais Ingres s'émancipa très vite. Il n'avait que 25 ans lorsqu'il peignit les portraits de la famille Rivière. Ils révèlent un talent original et un goût pour la composition non dépourvu d'un certain maniérisme, mais celui-ci est plein de charme, et le raffinement des lignes ondulantes est aussi éloigné que possible du réalisme simple et légèrement brutal qui fait la force des portraits de David. Ses rivaux ne se laissèrent pas abuser : ils tournèrent en dérision son style archaïque et singulier en le surnommant «Le Gothique » ou «Le Chinois ». Cependant, durant le Salon de 1824 qui suivit son retour d'Italie, Ingres fut promu chef de file du style académique, par opposition au nouveau courant romantique mené par Delacroix. En 1834, il fut nommé directeur de l'Ecole française de Rome, où il demeura 7 ans. Puis, à peine rentré au pays, il fut à nouveau acclamé comme le maître des valeurs traditionnelles, et s'en alla finir ses jours dans sa ville natale du Sud de la France. La plus grande contradiction dans la carrière d'Ingres est son titre de gardien des règles et des préceptes classiques, alors qu'une certaine excentricité est bien perceptible dans les plus belles de ses oeuvres. Un cuistre, observant le dos de la Grande Odalisque et diverses exagérations de forme dans Le Bain turc, fit remarquer les indignes erreurs commises par le dessinateur. Mais ne sont-elles pas simplement le moyen par lequel un grand artiste, doté d'une sensibilité extrême, interprète sa passion pour le corps magnifique de la femme ? Lorsqu'il voulut réunir un grand nombre de personnages dans une oeuvre monumentale telle que L'Apothéose d'Homère, Ingres n'atteignit jamais l'aisance, la souplesse, la vie ni l'unité que nous admirons dans les magnifiques compositions de Delacroix. Il procède par accumulation et juxtaposition. Pourtant, il sait faire preuve d'une grande assurance, d'un goût original et d'une imagination fertile lorsqu'il s'agit de tableaux n'impliquant que deux ou trois personnages, et mieux encore dans ceux où il glorifie un corps féminin, debout ou allongé, qui fut l'enchantement et le doux tourment de toute sa vie.

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Hans Holbein le Jeune (Augsburg, 1497 – Londres, 1543) Le génie de Holbein s'épanouit très tôt. Sa ville natale d'Augsburg était alors à son zénith. Située sur le grand axe reliant l'Italie au nord de l'Europe, c'était la ville commerçante la plus riche d'Allemagne, une halte fréquente pour l'empereur Maximilien. Son père, Hans Holbein l'Ancien, était lui-même un peintre de mérite, et le prit dans son atelier. En 1515, à l'âge de dix-huit ans, Holbein s'installa à Bâle, le centre du savoir, dont la fierté reposait sur le fait que chaque maison recelait au moins un érudit. Envoyé à Londres avec une lettre d'introduction pour Sir Thomas More, le chancelier du roi, «Master Haunce », ainsi que l'appelaient les Anglais, arriva à peu près au moment du blocus de 1526. Holbein fut bien accueilli et s'installa, dès sa première visite, en Angleterre. Il peignit des portraits de nombreux hommes influents de l'époque, et réalisa des dessins pour un tableau de la famille de son bienfaiteur. Il devint bientôt le célèbre portraitiste de la Renaissance nordique au service des figures contemporaines. De façon tout à fait typique, son travail incluait d'étonnants détails comme des reflets naturels à travers le verre ou la trame enchevêtrée des élégantes tapisseries. En 1531, Holbein retourna en Angleterre. Mais là aussi, les choses avaient changé. En 1536, remarqué par Henry VIII, Holbein devient le peintre officiel de la cour, position qu'il conservera jusqu'à sa mort.

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Katsushika Hokusai est sans doute l’artiste japonais le plus connu en Occident, et ce, depuis le milieu du XIXe siècle. Reflet de l’expression artistique d’une civilisation isolée, les œuvres de Hokusai, qui furent parmi les premières en provenance du Japon à émerger en Europe, influencèrent particulièrement les peintres impressionnistes et post-impressionnistes, tels que Vincent van Gogh. Considéré de son vivant comme un maître de l’estampe Ukiyo-e, Hokusai fascine par la variété et l’étendue de son Œuvre. Son travail, de près de quatre-vingt-dix ans, est présenté ici dans toute son importance et sa diversité.