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Mackenzie.

      – C’est ça. Juste là. » Burke pointa du doigt un emplacement légèrement à la droite du centre.

      « Selon le rapport, il n’y avait rien sur elle en dehors de son permis de conduire, c’est bien ça ?

      – Ca, et une paire de sandales en fait. Au début, j’ai pensé que c’est la voiture qui, en la percutant, les lui avait enlevées. Mais le légiste a fait remarquer qu’il y avait des lésions et des coupures sur ses pieds, montrant clairement qu’elle les avait ôtées elle-même, peut-être dans l’espoir de courir plus vite.

      – Vous avez une idée de la distance qu’elle a parcourue ainsi ? demanda Ellington.

      – Nous ne sommes pas certains à ce sujet, dit Burke. Il y a un champ à un peu plus de deux kilomètres d’ici, où l’on discerne des traces de passage durant cette même nuit. Mais avec la pousse des mauvaises herbes et des graminées, il est impossible d’affirmer s’il s’agissait de cette femme – ou même d’un être humain. Il a pu s’agir d’un cerf ou d’un autre animal.

      – Et personne dans le coin n’a rien vu ? demanda Mackenzie. Elle regarda le long de la rue, en direction de la route légèrement en pente jusque vers les jolies habitations. Il y avait de nombreux lampadaires. Il était difficile de croire que personne n’avait rien remarqué.

      « Mes hommes et moi avons interrogé tous les habitants de cette rue. Nous avons un couche-tard qui affirme avoir vu une vieille voiture passer à travers le quartier, ses phares éteints. Mais il n’a pas repéré le numéro d’immatriculation.

      – Et rien sur la fille ? dit Ellington. On ne lui connait aucune identité ?

      – Nous n’avons rien pu trouver. Le permis de conduire était un faux. Et diablement bien fait en plus. Bien sûr nous avons relevé ses empreintes et pris un échantillon de sang mais rien n’a concordé avec une personne présente dans nos fichiers.

      – Tout ça ne fait aucun sens, commenta Ellington.

      – C’est pour cela que nous vous avons fait venir ici, dit Burke. Vous avez vu les clichés du corps et de la scène de crime, je suppose ?

      – Oui, dit Mackenzie. Du scotch noir collé en travers de sa bouche. Le légiste pense que cela a été mis après sa mort.

      – En effet. Nous avons analysé le scotch mais aucune empreinte dessus. »

      Mackenzie avait examiné le morceau d’adhésif sur les photographies pendant un moment la veille au soir et dans l’avion ce matin. Elle s’était dit que cela pouvait constituer un symbole, une façon pour le tueur de faire savoir à la femme que même morte, elle devait rester silencieuse. Mais pourquoi ? Qu’avait-elle à dire ?

      « Sans aucune identité, je suppose qu’il est presque impossible de retrouver des membres de sa famille ou ses amis, dit Ellington.

      – En effet. Nous n’avons rien. Je serais donc très heureux de vous passer l’affaire. Vous avez besoin de moi pour quoi que ce soit ?

      – En fait oui, dit Mackenzie. Aucune empreinte n’a été retrouvée sur le permis de conduire ?

      – Uniquement celles de la fille.

      – Comment est le laboratoire médico-légal chez vous ?

      – En aucun cas extraordinaire, mais meilleur que dans la plupart des villes de cette taille.

      – Alors faites-venir des gens du labo pour examiner ce permis d’un peu plus près. Le vérifier au microscope, aux rayons ultraviolets. Certains faussaires apposent une minuscule signature ou une marque sur leur œuvre. C’est toujours bien dissimulé mais parfois, c’est présent. Un peu à la manière d’un bref doigt d’honneur adressé aux personnes de notre genre.

      – Je vais faire ça, dit Burke. Autre chose ? »

      Mackenzie s’apprêtait à demander à Ellington ce qu’il pensait mais elle fut interrompue par la sonnerie de son téléphone. Il était en mode silencieux mais ils purent tous l’entendre vibrer à l’intérieur de la poche de son manteau. Elle se retourna et le sortit. Elle fut irritée et un peu alarmée en voyant qu’il s’agissait de sa mère. Elle faillit l’ignorer mais la pensée que cette dernière et Frances gardait Kevin lui revint lourdement à l’esprit.

      Elle s’écarta de quelques pas et décrocha, redoutant déjà la nouvelle qu’elle risquait d’apprendre à l’autre bout du fil.

      « Bonjour Maman. Tout va bien ?

      – Oui, tout est parfait. Kevin va très bien.

      – Alors pourquoi m’appelles-tu ? Tu sais que je démarre juste mon enquête, pas vrai ?

      – Je sais. Mais j’ai juste besoin de savoir quelque chose. Est-ce que Frances est toujours aussi autoritaire ?

      – Qu’est-ce que tu veux dire ?

      – Juste qu’elle veut tout diriger. Je sais qu’elle s’est bien plus occupée de Kevin que moi, mais elle se conduit comme si elle était au courant de chaque détail le concernant et elle remet en cause tout ce que je fais.

      – C’est pour ça que tu me téléphones ?

      – Oui. Je suis désolée Mackenzie mais…

      – Vous êtes des grandes filles toutes les deux. Vous allez trouver un moyen de vous arranger. Pour le moment, je dois y aller. Je t’en prie, Maman… ne me rappelle plus sauf en cas d’urgence. »

      – D’accord. » Il y eut de la déception dans sa voix et elle parut blessée, mais Mackenzie n’en tint pas compte.

      Elle mit fin à l’appel et reporta son attention vers Ellington et Burke. Ce dernier la regarda d’un air presque désolé tandis qu’il retournait à sa voiture de patrouille.

      « Je disais justement à votre partenaire que nous avons un bureau de prêt pour vous au quartier général. J’ai quelques autres choses à vérifier, alors faites simplement comme chez vous. Et ne vous privez pas de me téléphoner directement s’il arrive quelque chose d’urgent. »

      Il sembla soulagé de quitter les lieux en retournant à sa voiture. Il leur fit un petit salut de la main avant de démarrer, les laissant observer la portion de route où la mystérieuse femme avait été tuée.

      « C’était un appel important ? demanda Ellington.

      – C’était ma mère.

      – Oh ? Tout va bien ?

      – Oui. Elle m’appelait juste pour me faire savoir que le match de catch a officiellement débuté. »

      CHAPITRE SIX

      La première chose que fit Mackenzie lorsqu’ils arrivèrent au quartier général fut d’aller examiner les dossiers papier afin de voir les vraies photos de la scène de crime plutôt que les numériques qui lui avaient été fournies ainsi qu’à Ellington. Elle les étala sur la grande table qui occupait presque tout l’espace du bureau qui leur avait été alloué, se penchant au-dessus d’elles pour un moment. Tandis qu’elle les étudiait, Ellington commença à prendre des notes sur son téléphone.

      La fille était plutôt jeune. Mackenzie doutait qu’elle ait plus de trente ans. Elle était blonde et avait un visage que la plupart aurait considéré comme joli. Mais celui-ci avait aussi une autre caractéristique, que l’on remarquait même sur son visage mort dénué d’émotions, et Mackenzie se dit qu’elle avait peut-être été une sans domicile fixe ou une personne en fuite. Ca, ou bien qu’elle avait vécu récemment un traumatisme. Sa peau était d’une pâleur telle qu’elle évoquait une vie de misère et de saleté.

      « Pas d’identité, dit-elle, se parlant plus à elle-même qu’à Ellington. Je me demande si elle était sous le régime de protection des témoins.

      – Protection des témoins ? dit

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