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Avant Qu’il Ne Blesse. Блейк Пирс
Читать онлайн.Название Avant Qu’il Ne Blesse
Год выпуска 0
isbn 9781094342955
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия Un mystère Mackenzie White
Издательство Lukeman Literary Management Ltd
– Quand a-t-elle été tuée ? » demanda Thompson. Il paraissait triste et ses yeux se firent peu à peu plus vagues tandis qu’il mangeait son dîner.
« Vous ne savez honnêtement pas de quoi nous sommes en train de parler ?
– Non. Mais je suis au courant pour les permis de conduire.
– Au pluriel ? » demanda Mackenzie.
Thompson prit une dernière bouchée puis laissa tomber sa fourchette en plastique dans le plat qu’il écarta de lui. Il soupira profondément et regarda les deux agents d’un air accablé. « Oui, dit-il. Il y en a probablement quelques uns qui circulent.
– Tout ceci n’a pas de sens, M. Thompson, dit Mackenzie. Pourquoi ne nous dites-vous pas pourquoi l’empreinte de votre pouce s’est retrouvé sur le faux permis de la femme décédée ?
– Parce que c’est moi qui l’ai fabriqué. Même si j’ai utilisé une poudre en le faisant qui était censée ne pas y laisser mes empreintes. Vous utilisez des rayons ultraviolets ?
– En effet.
– Merde. Eh bien, oui… j’ai fabriqué ce permis.
– Au service d’immatriculation des véhicules, je suppose ? demanda Mackenzie.
– C’est ça.
– La jeune femme vous a-t-elle payé pour ça ? Le nom sur le permis était Marjorie Hikkum.
– Non. C’est toujours la même femme qui paie à leur place. »
Mackenzie commençait à être agacée par la manière désinvolte avec laquelle Thompson expliquait les choses. Elle savait rien qu’en regardant la mâchoire crispée d’Ellington qu’il commençait aussi à être énervé.
« M. Thompson, s’il vous plaît, expliquez-nous donc de quoi vous parlez.
– Ca fait trois ans environ que je fais ça. Cette femme vient, prétend avoir un problème quelconque et me file l’argent. Cinq cent dollars par pièce d’identité. Une semaine plus tard, je lui donne ce qu’elle a demandé.
– Vous comprenez à quel point c’est illégal, n’est-ce pas ? demanda Ellington.
– En effet. Mais cette femme… elle essaie aussi de faire une bonne action. Elle veut ces pièces d’identité parce qu’elle essaie de venir en aide à ces filles.
– Quelles filles ? » demanda Ellington, aboyant presque la question.
Thompson les regarda, confus. Cela lui prit un moment pour comprendre ce qu’il se passait et puis il leur lança à tous deux un regard désolé. « Bon sang. Je suis navré. Puisque vous êtes venus en posant des questions sur les pièces d’identité et la femme décédée, j’ai cru que vous étiez déjà au courant. Les papiers que je fabrique sont pour des femmes qui sont parvenues à s’échapper de cette cinglée de ferme de l’autre côté de Fellsburg.
– Quelle cinglée de ferme ? » demanda Mackenzie.
Cette question parut sincèrement inquiéter Thompson pour la première fois depuis qu’ils étaient venus frapper à sa porte. Il esquissa une légère grimace et secoua doucement la tête. « Je ne me sens pas d’en parler. Trop de gens importants sont impliqués, vous voyez ?
– Non, nous ne voyons pas. » Même si elle se rappelait que McGrath avait raconté qu’une sorte de communauté religieuse se trouvait dans la région et que c’était l’une des raisons pour laquelle les agents locaux hésitaient face à l’enquête.
« Eh bien, M. Thompson, je déteste devoir le dire de cette façon, dit Ellington, mais vous avez déjà avoué avoir fabriqué les fausses pièces d’identité. Si nous le voulions, nous pourrions vous arrêter pour cela et faire en sorte que vous passiez au moins les six prochains mois en prison. En fonction de ceux à qui vous les avez vendus, ce pourrait être encore pire que ça. Cependant, si vous nous apprenez qui étaient ces femmes à qui vous avez fourni ces papiers et que cela nous aide dans notre enquête, alors nous pourrions en quelque sorte passer sur tout cela. Nous insisterions pour que vous cessiez de fabriquer de fausses pièces d’identité en vous servant d’un établissement publique comme le service des immatriculations, mais ça s’arrêterait là. »
Thompson parut légèrement embarrassé d’être tombé dans un tel piège. L’expression gênée sur son visage se transforma en un sourire de défaite. « C’est possible de laisser mon nom en dehors de ça ?
– A moins qu’il n’y ait des circonstances atténuantes, je ne vois pas comment, dit Mackenzie. Avez-vous peur que quelqu’un ne cherche à se venger ?
– Avec ces gens-là, je ne sais tout simplement pas. » Lorsqu’il vit que les deux agents n’avaient toujours aucune idée claire de ce dont il parlait, il soupira de nouveau et poursuivit. « Cette femme vient et achète les documents. Elle les obtient pour des femmes qui tentent d’échapper à la Communauté. Elles s’en servent afin de se rétablir – juste quelques petites choses qu’elles peuvent posséder et qui les aident à démarrer une nouvelle vie. Une vie normale.
– Qu’est-ce que c’est cette Communauté ? demanda Ellington.
– Une communauté religieuse à environ vingt-cinq kilomètres de là, de l’autre côté de Fellsburg – c’est à peu près à quarante minutes d’ici. Beaucoup de gens connaissent son existence mais personne n’en parle vraiment. Quand ça arrive, c’est soit en plaisantant soit en parlant à voix basse d’un air effrayé.
– Vous avez une idée de la raison pour laquelle certaines femmes de cette Communauté éprouveraient le besoin de s’en échapper ? »
Thompson haussa les épaules. « Je ne suis pas sûr. C’est la vérité. Franchement, je n’en sais pas plus au sujet de cet endroit que n’importe qui que vous interrogeriez dans la rue. Je ne faisais que fabriquer et vendre ces pièces d’identité.
– Vous ne savez pas du tout ce qu’ils font ?
– La rumeur dit qu’ils pratiquent une sorte de culte polygame. Certains des hommes auraient trois ou quatre femmes. Ils sont censés être très religieux – du genre foudre du Nouveau Testament, ces trucs-là.
– Et à propos de cette femme qui vous achète les documents ? Que savez-vous d’elle ?
– Pas grand-chose. Quand elle est venue et m’a demandé si je voulais de ce petit boulot supplémentaire, l’une de ses conditions était que je ne pose pas de questions. J’ai pensé que c’était n’importe quoi mais alors elle m’a glissé cinq cent dollars. Et écoutez-moi… j’ai bientôt soixante ans et j’ai encore des dettes. Je ne pouvais pas laisser passer autant d’argent.
– Vous ne connaissez même pas son nom ? demanda Ellington.
– Non. Désolé.
– Pouvez-vous la décrire ?
– Elle est plutôt jeune. Entre vingt-cinq et trente ans, je dirais. Jolie. Des cheveux bruns, elle porte des lunettes de vue.
– Quelque chose d’autre qui vous revient en tête ? demanda Mackenzie. N’importe quoi.
– J’ai aperçu brièvement sa voiture une fois. Elle n’était venue que trois fois alors. La seconde fois, je me suis dépêché d’aller dans l’entrée quelques secondes après elle. Je l’ai vue partir à travers la vitre. Elle se dépêchait à travers le parking et elle est montée dans sa voiture. Un modèle ancien, rouge, une berline, je crois.
– Est-ce qu’elle prend rendez-vous pour vous rencontrer ? demanda Ellington.
– Non. »
Ils continuèrent de discuter mais Mackenzie n’en écouta que des bribes. Elle se raccrochait à quelque chose que Thompson avait dit. Un modèle ancien, rouge, une berline,