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se leva et enroula son bras autour de celui d'Angeline.

      – Je vais vous raccompagner si vous insistez tellement pour partir avant de prendre un thé.

      Elle plissa le nez.

      – Il fait chaud, et malgré que je sois desséchée, le thé semble… trop en cet instant. En vérité, elle avait perdu son appétit – si elle en avait jamais eu un – le moment où Lucien était entré dans le salon.

      – Il ne fait jamais trop chaud pour le thé, répondit Émilia.

      – Peut-être que quelque chose d'autre vous dérange ? Le coin de sa bouche se releva en un sourire malicieux. Son amie la connaissait trop bien…

      Elles sortirent de la pièce et traversèrent le couloir menant au hall. Angeline ne prit la peine de commenter l'allusion si peu subtile d'Émilia à la présence de Lucien qui interrompait le thé. – Nous aurons à discuter encore plus tard. Il y a quelque chose dont je veux m'entretenir avec vous.

      – A propos de Lucien ?

      Angeline roula des yeux.

      – Bien-sûr que non. Il est…

      Zut. Dans un monde parfait, il serait tout pour elle. Dommage, Lucien ne ressentirai jamais la même chose.

      – Même si je souhaite ardemment qu'il m'aime, il ne m'aimera jamais. Vous le savez plus que quiconque. C'est quelque chose de plus important.

      – Mon frère est un imbécile, dit Émilia en plaçant sa main sur celle d'Angeline.

      – Nous parlerons plus au dîner. Je vous aiderai quoi qu'il arrive.

      Émilia avait toujours été là pour elle. Espérons qu'elle soit toujours prête à l'aider une fois qu'elle aura compris ce dont Angeline avait besoin. Elle serra son amie dans ses bras et quitta le manoir. Elle avait de quoi réfléchir avant le dîner prévu pour plus tard dans la soirée. Lucien pourrait aller rôtir en enfer. Il était probablement le maître de cette fosse ardente et la raison pour laquelle ils étaient submergés par l'atmosphère inhabituellement chaude.

      D'accord, il n'était pas si méchant que… Elle aurait souhaité qu'il l'aimât. Cependant, espérer l'impossible ne changerai pas la réalité.

      CHAPITRE DEUX

      La chaleur n'était pas beaucoup plus supportable le soir, mais elle était suffisamment descendue pour être plus tolérable. Lucien aurait pu se passer de tout divertissement pour la soirée, mais il avait promis à son père d'assister au dîner des Wharton. Il avait été terriblement absent de toutes les activités sociales ces derniers temps. Son père, le duc, ne l'avait pas expressément pressé de se marier, mais il lui avait suggéré à plusieurs reprises de commencer à chercher. Il avait vingt-trois ans. Pourquoi un tel empressement ? Il n'était pas contre le mariage, mais il n'avait aucune raison d'envisager pour lui-même de tels liens du avant l'âge de 30 ans.

      Il ferait une apparition au dîner et, plus tard, il irait au club avec ses deux amis les plus proches avant de partir s'occuper des affaires de la succession de leur père – ils seraient partis pour une quinzaine de jours au moins. Les jumeaux Marsden, Alexander et Andrew. Ils avaient plusieurs mois de plus que lui et avaient grandi ensemble. Sa famille était proche des Marsden, et ils avaient passé beaucoup de temps dans leurs domaines respectifs. Cette année, ils se rendaient à Huntly Manor pour la saison de Noël. Aussi loin qu'il se souvienne, tous les ans, sa famille avait pris part à des fêtes dans la propriété ducale. Les autres années avaient été passées au manoir des Marsden, et oui, le vicomte et la vicomtesse de Torrington les y avaient également rejoints.

      Lucien se dirigea vers la maison que les Wharton possédaient en ville et se saisit du heurtoir, le frappant deux fois contre la porte. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit et son majordome le salua. – Bonsoir, mon seigneur, dit-il en s'inclinant rapidement. – Veuillez entrer, je vous prie.

      Il conduisit Lucien dans un couloir et dans un salon. Plusieurs autres membres du groupe étaient déjà présents, dont Alex et Drew. Il était surpris de voir les jumeaux à quelque chose d'aussi civilisé qu'un dîner. Et ce à quelles fins ? Peut-être que leur père les avait forcés à y assister également.

      – Lucien, le salua Andrew. – Heureux de vous voir ici ! S'il vous plaît, dites-moi que vous avez un plan pour vous échapper plus tôt.

      Il en avait un, mais maintenant il n'était plus si certain que ça marcherait. Avec Alex et Drew au dîner, il ne pouvait pas invoquer un engagement précédent qu’il avait oublié avec eux. Ils pourraient concevoir un plan, pourtant. Les trois ensemble étaient assez formidables. – J'aimerais pouvoir apaiser votre inquiétude, commença Lucien. – Mais hélas, j'ai bien peur de ne pas pouvoir vous aider à vous échapper. – Qu'est-ce que vous faites ici, de toutes manières ?

      – Angeline avait besoin d'une escorte, répondit Alex rapidement. – Mère et Père ne sont pas encore revenus de la campagne. Nous ne pouvions pas décider lequel de nous deux l'escorterait, alors nous sommes tous les deux venus. Plus on est de fous… Il prit une gorgée de son brandy. – Les parents devraient être à la maison demain avant que nous partions pour prendre en charge le projet de Père.

      Lucien éclata de rire. – Eh bien, au moins nous sommes tous dans le même guêpier. Si vous chaperonnez votre sœur, où est-elle ?

      Angeline Marsden était un enfer. La plupart des Marsden avaient une forte volonté et une nature sauvage, mais elle réussit d'une façon ou d'une autre à leur donner un air apprivoisé. Elle les avait suivies dans son enfance et emmenait souvent Émilia avec elle. D'une manière ou d'une autre, elle avait réussi à infuser son esprit loyal dans sa petite sœur à mesure qu'ils vieillissaient.

      – Elle est dans le coin avec Émilia. Drew pointa le doigt dans leur direction. – Elles ont la tête collée ensemble depuis une demi-heure. Je n'ai pas peur de dire que cela m'effraie. Elles sont en train de mijoter quelque chose. J’en suis certain.

      Lucien ne pouvait qu'être de son avis. Il étudia les deux filles et elles étaient en train de murmurer comme si elles partageaient de sombres secrets. Les cheveux blonds d'Émilia étaient épinglés avec élégance, pas une mèche ne dépassait. Sa robe était un rose pâle bordé de blanc qui donnait à sa peau une douce lueur. Angeline… Ses cheveux noirs étaient épinglés et certaines de ses boucles encadraient son visage de manière attrayante, et sa robe n'avait rien d'innocent. La nuance plus foncée lui allait bien, et en tant qu'homme digne de ce nom, il appréciait la coupe plus risquée du corsage.

      De temps en temps, l'une d'entre elle levait les yeux et vérifiait l'environnement immédiat. Quoi qu'elles soient en train de discuter, elles voulaient s'assurer que ce n'était pas de notoriété publique. Dans quoi Angeline Marsden avait-elle impliqué sa sœur? Cette fille avait besoin d'un gardien et si les jumeaux ne voulaient pas retenir leur sœur, il devrait intervenir et faire quelque chose. Sinon, sa propre sœur serait mêlée au scandale qu’Angeline était sûre de causer avec son méfait.

      Quand est-ce qu'elle grandirait ? Les deux filles avaient vingt et un ans maintenant. Elles devraient être en train d'envisager de se caser et de trouver un mari. Mais non, elles étaient occupées avec leurs éternelles bêtises et il lui faudrait intervenir pour les sauver.

      – Allez-vous laisser votre sœur corrompre la mienne à nouveau ? Il leva un sourcil dans la direction des jumeaux. – Quelqu'un devrait au moins essayer de les arrêter. Ce serait Lucien, mais il pensait au moins tenter de raisonner avec ses amis.

      – Je pense que vous vous inquiétez pour rien, dit Alex. – Elles ne font rien dont nous devrions trop nous préoccuper.

      – Je suis d’accord. C'est généralement du divertissement inoffensif. Quel problème deux filles pourraient-elles avoir de toute façon ? Drew jeta un coup d'œil derrière lui. Son ton gardait une pointe de curiosité alors qu'il demandait : – Est-ce bien Julian ?

      Lord Julian Kendall était un autre de leurs camarades de classe. Il était second en ligne pour hériter d'un duché et essayait

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