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Avant Qu’il Ne Jalouse. Блейк Пирс
Читать онлайн.Название Avant Qu’il Ne Jalouse
Год выпуска 0
isbn 9781094305394
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Издательство Lukeman Literary Management Ltd
La légère migraine qui pointait lorsqu’elle sortit du lit et commença à s’habiller n’était pas insurmontable. Elle avait apprécié de se retrouver seule après avoir commencé à se rabibocher avec sa mère. Elles s’étaient donné des nouvelles, avaient échangé des anecdotes, partagé des ressentis puis s’étaient dit au revoir. En planifiant de se retrouver dans un peu plus d’une semaine, une fois que Mackenzie serait rentrée chez elle et aurait décidé ce qu’il en serait de sa vie professionnelle. En attendant, il restait encore une chose sur la liste de ce que Mackenzie voulait accomplir au Nebraska.
Elle eut l’impression de boucler la boucle. Venir ici seule, voir sa mère, profiter des grands espaces de l’état. Même si elle n’était pas très sentimentale, elle ne pouvait ignorer l’impulsion qui l’incitait à retourner au commissariat – là où sa carrière de détective avait débutée il y avait presque six ans.
Après s’être acheté un petit-déjeuner, elle alla jusqu’au bout de son idée. Le poste de police se trouvait à seulement une demi-heure de voiture de son hôtel à Lincoln. Son avion décollait pour Washington sept heures plus tard, donc elle avait largement le temps. Elle ne savait honnêtement pas pourquoi elle y allait. Elle n’avait jamais été très attachée à son superviseur et aussi difficile que soit cet aveu, elle n’avait quasiment aucun souvenir des gens avec qui elle avait travaillé. Bien sûr, elle se souvenait de Walter Porter. Il avait été son partenaire et l’avait épaulée pendant l’affaire du Tueur Épouvantail – l’affaire qui avait finalement attiré l’attention de FBI et conduit à son recrutement.
Tous les souvenirs revinrent lorsqu’elle se gara dans la rue, en face du commissariat. Il lui semblait bien plus petit maintenant, mais d’une certaine manière, elle était fière de le connaître. Plus que de la nostalgie, il s’agissait d’une familiarité chaleureuse.
Elle traversa la rue et entra, incapable de s’empêcher de sourire en coin. La petite entrée menait à une aire d’accueil, doté d’un bureau, derrière une porte coulissante en verre. Derrière l’hôtesse d’accueil, l’open-space de taille réduire était absolument identique aux souvenirs de Mackenzie, datant de la dernière fois qu’elle était entrée dans le bâtiment. Elle s’approcha de la paroi de verre, ravie d’y distinguer un visage familier, même si elle n’avait pas repensé à elle depuis une éternité.
Nancy Yule n’avait pas changé d’un iota. Elle affichait toujours des photos de ses enfants sur son bureau, et la même petite plaque à côté de son téléphone, avec une phrase biblique dont Mackenzie ne se souvenait jamais.
Nancy leva les yeux et il lui fallut plusieurs secondes pour réaliser qui venait d’entrer.
- Oh, seigneur, s’écria Nancy.
Elle se leva et contourna le bureau pour se précipiter vers la porte vitrée. Nancy ouvrit la porte et enlaça Mackenzie.
- Nancy, comment vas-tu ? lança Mackenzie, toujours dans ses bras.
- Oh, le train-train. Comment vas-tu ? Tu es resplendissante !
- Merci. Je vais bien. Je viens de rendre visite à ma mère et j’ai pensé que je pourrais m’arrêter dire bonjour avant de rentrer chez moi.
- Chez toi, c’est-à-dire à Washington ?
- Oui.
- Tu travailles toujours pour le FBI ?
- Oui. Je vis un rêve, en quelque sorte. Mariée, avec un bébé.
- Je suis tellement heureuse pour toi, s’exclama Nancy et Mackenzie n’eut aucun doute sur sa sincérité. (Cependant, une petite ombre de tristesse passa sur son visage lorsqu’elle ajouta) : Je ne suis pas sûre que cette visite te ravisse. Presque tout a changé par ici.
- Comme quoi ?
- Eh bien, le commissaire Nelson a pris sa retraite l’année dernière. Le sergent Berryhill l’a remplacé. Tu te souviens de lui ?
Mackenzie secoua la tête.
- Non, j’ai bien peur que non. Hé, aurais-tu par hasard l’adresse ou le numéro de Walter Porter ? Le numéro de mon répertoire n’est plus le bon.
- Oh, ma chérie, j’avais oublié que vous aviez été partenaires pendant un moment. Je… eh bien, je déteste être celle qui t’annonce la nouvelle mais Walter est mort il y a environ huit mois. Il fait un énorme infarctus.
- Oh.
C’est tout ce que Mackenzie put articuler. Elle se demanda aussi si elle n’était pas une horrible personne car la nouvelle ne l’attrista pas plus que ça. Même si honnêtement, il n’était guère plus qu’une connaissance au mieux.
- C’est terrible, murmura-t-elle.
Elle jeta un coup d’œil à travers la paroi vitrée, en direction de l’open-space et des couloirs du fond, dans lesquels elle avait passé cinq ans de sa vie. C’était l’épicentre de l’endroit où elle avait procédé à sa première arrestation, résolu sa première affaire, fait enrager son premier superviseur de sexe masculin à nombreuses reprises.
Il s’agissait de doux souvenirs, mais ils n’étaient rien de plus que des photographies aux couleurs délavées.
- Il y a peut-être certains policiers en patrouille avec qui tu as travaillé, commenta Nancy. Sauer, Baker, Hudson…
- Je ne voudrais pas interrompre leur journée de travail, la coupa Mackenzie. Je voulais juste me rafraîchir la mémoire et…
La vibration de son téléphone dans sa poche l’interrompit. Elle le saisit instantanément, supposant que ce serait Ellington lui racontant ce que Kévin venait de faire d’adorable – ou un problème médical quelconque. Leur bébé avait été en excellente santé pendant ses trois premiers mois et demi de vie et un examen médical était prévu sous peu.
Mais le nom qui s’afficha n’était absolument pas celui auquel elle s’attendait pendant son court séjour sabbatique dans le Nebraska. L’écran indiquait McGrath.
- Excuse-moi, Nancy. Je dois prendre cet appel.
Nancy hocha la tête et retourna derrière son bureau tandis que Mackenzie décrochait.
- Agent White à l’appareil.
- Vu la manière dont vous répondez, puis-je supposer que vous n’allez pas nous quitter ? lança McGrath.
Il n’y avait pas la moindre pointe d’humour dans sa voix. Au contraire, on aurait dit qu’il essayait de la convaincre.
- Désolée. C’est l’habitude. Je ne sais toujours pas.
- Eh bien, je peux peut-être vous aider. Écoutez… je respecte ce que vous traversez et j’apprécie l’honnêteté dont vous avez fait preuve dans mon bureau l’autre jour. Mais je vous appelle pour vous demander une faveur, en quelque sorte. Pas vraiment une faveur, parce que c’est techniquement lié à votre poste actuel. J’ai reçu un appel au sujet d’une affaire il y a un peu plus d’une heure. C’est dans le Wyoming, donc sur votre chemin. Et puisque vous vous trouvez déjà sur place, j’ai pensé que je pourrais vous demander d’y jeter un œil. Rien de complexe à première vue. Je pense qu’arriver là-bas, examiner une scène de crime et mener quelques interrogatoires sera suffisant.
- Je pensais que vous respectiez la conversation que nous avons eue dans votre bureau ?
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